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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le thème de cet ouvrage m'a paru extrêmement intéressant et je m'étonne qu'il ne soit pas davantage développé dans les média: « Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher ». Certes, ce sous-titre alarmiste est racoleur et je reviendrai sur ce défaut plus loin. C'est surtout la très claire description du fonctionnement du cerveau qui m'a intéressé, et cela ne se limite pas à nos réactions face aux questions climatiques; l'auteur donne quelques pistes pour le contrer, mais elles mériteraient d'être développées davantage.

Sébastien Bohler explique principalement le rôle du striatum. Il s'agit d'une partie du cerveau humain mais on la retrouve également chez les autres mammifères ainsi que chez les poissons, les reptiles et les oiseaux. Il a un rôle important dans le « circuit de la récompense »: ses neurones charrient du plaisir et de la dopamine, qui module l'impulsivité, en réponse à tout comportement tourné vers la survie. le striatum est également lié au phénomène d'addiction.

Avec le striatum comme acteur principal, « le cerveau humain est programmé pour poursuivre quelques objectifs essentiels, basiques, liés à sa survie à brève échéance: manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, le faire avec un minimum d'efforts et glaner un maximum d'informations sur son environnement ». Prenez le temps de relire ces cinq éléments et d'en avoir conscience; vous les reconnaîtrez dans votre vie de tous les jours. Ainsi, acquérir du pouvoir, c'est la soif de croissance, c'est vouloir avoir plus que son voisin; notez que l'important n'est pas d'avoir beaucoup, mais bien d'avoir plus que les autres. le minimum d'efforts se marque dans le fait de favoriser le court terme. La propension à glaner un maximum d'informations sur son environnement, vous la reconnaîtrez dans le côté addictif de certains réseaux sociaux (je ne voudrais pas mettre Babelio dans le même sac :-) ). L'auteur écrit que les réseaux sociaux « ont trouvé une improbable quadrature du cercle. Ils proposent à toute personne dotée d'une connexion Internet ou d'un téléphone d'étancher sa soif de statut social, même sans travail. de cette façon, par le double truchement de la mécanisation et d'Internet, le cerveau humain a trouvé un moyen de satisfaire deux besoins qui semblaient à première vue contradictoires: 1) ne rien faire et 2) se sentir important. Et ce, de manière démocratique et massive, à l'échelle de milliards d'individus. »

Bien entendu, notre cerveau ne se limite pas au striatum: nous avons aussi un cortex. Mais il prend ses ordres du striatum… L'auteur écrit encore ceci: « Lorsque vous vous habituez à avoir tout instantanément, vous perdez la fonction physiologique qui permet de renoncer à quelque chose maintenant au profit d'autre chose plus tard. […] Nous aimons toujours faire des projets, mais si c'est au prix de sacrifices réels dans l'instant, nous ne possédons plus la connexion physiologique nécessaire pour le faire. Si on nous dit: dans quarante ans, 30 % des terres habitables seront submergées, nous trouvons cela moins gênant que de renoncer à nos vacances annuelles aux Seychelles, et surtout à une bonne côte de boeuf dans notre assiette. »

Alors que faire ? Sébastien Bohler lance des pistes dans la dernière partie de son livre mais sans aller bien loin. En gros, il s'agirait de bien prendre conscience du rôle du striatum et d'essayer détourner le circuit de la récompense en amplifiant le plaisir procuré par d'autres actions que celles que le striatum nous pousse à effectuer. Pour cela, l'auteur met en avant la méditation; on en parle beaucoup, c'est à la mode, mais il me semble que cela fait sens ici.

Lorsque j'entends les discours politiques concernant le climat, ou d'autres grands sujets, je trouve que les politiques font comme si les gens étaient parfaitement rationnels, c'est-à-dire comme si seul le cortex dirigeait leurs actions. Je suis un grand néophyte en neurosciences, mais je trouve que la réalité du striatum devrait être davantage prise en compte dans les discours. Je me dis aussi qu'il serait important pour la société de mettre des points pratiques de neurosciences au programme de l'enseignement secondaire, et pourquoi pas aussi de la méditation.

Sébastien Bohler est docteur en neuroscience. J'ai donc a priori confiance dans la validité scientifique du contenu de son livre. Mais d'autre part, il a quitté le milieu de la recherche depuis longtemps pour devenir journaliste scientifique; il est actuellement rédacteur en chef de la revue « Cerveau & Psycho ». Cela se ressent dans le fait que son livre a davantage un ton de journaliste qui cherche des titres chocs qui feront vendre son journal, plutôt qu'un ton purement pédagogique (je caricature pour faire comprendre l'idée). Il faut donc probablement lisser la formulation excessive ou alarmiste de nombreux titres ou paragraphes. Mon modèle serait, dans un autre domaine de neurosciences, « Activer ses neurones » de Steve Masson.

Donc, sans doute pas le meilleur ouvrage sur le sujet. Mais pour l'instant, c'est le seul que j'ai lu et après avoir gommé ses défauts, il reste un contenu digne d'intérêt, qui se lit assez aisément. Si vous avez des suggestions d'autres lectures, je suis preneur. En attendant mieux, je vous recommande cette lecture éclairante, et pas seulement pour notre comportement envers les problèmes climatiques !
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Excellent livre qui vient nous expliquer pourquoi nous savons depuis des lustres que nous courons à notre perte, que nous allons droit dans le mur ; et pourtant on ne change absolument pas nos modes de vie (sauf une loi qui interdit les pailles en 2098 !!!). Pourquoi ? Pourquoi ? Serions nous à ce point fous, inconscients, suicidaires ?!?! Et bien non, nous avons, en chacun de nous, notre arme de destruction : notre cerveau. Nous n'y pouvons rien. Ce livre est effrayant et passionnant à la fois. Sinon, vous, vous êtes plutôt cortex ou striatum ?
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Dans cet essai, l'auteur nous explique les dangers que représente notre cerveau pour le devenir de l'espèces humaine et de la planète.
Nos neurones réclament toujours plus de pouvoir, de sexe,… et pour obtenir cela nous consommons les richesses de la planète.
A l'aide d'exemple concrets l'auteur nous explique ces différents mécanismes.
A la fin du livre, nous pouvons y découvrir différents mécanismes pour contrer cette escalade qui conduit à notre perte…
Un essai intéressant et instructif, tout à fait abordable au grand public.

# Challenge Mutli-défis 2022
# Challenge ABC 2021/2022
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J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur au Livre sur la Place à Nancy. Il livre une analyse très pertinente sur le devenir de l'humanité confrontée à sa survie en raison de la possible perte de sa planète nourricière.
C'est assez pessimiste si l'on s'en tient à un constat difficile à réfuter : l'être humain est et sera incapable de réduire sa consommation, ses désirs de pouvoir, de toujours plus de tous ses plaisirs car ils sont dans le logiciel de l'espèce animale et dans la sienne aussi. le retour à la raison, à la prise de conscience, à la sobriété pour le bien de tous dans le futur est-ce à notre portée? Nos cerveaux sont-ils nos pires ennemis?
J'ai eu l'impression que les femmes étaient un peu mieux préservées de tous les excès de l'espèce. Un espoir?
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Sébastien Bohler nous apprend qu'une partie du cerveau, le "striatum" (ou corps strié), gère nos besoins basiques: manger, copuler (pour se reproduire), acquérir du pouvoir (sur le plan social), obtenir le maximum d'information sur son environnement, et cela en déployant le minimum d'efforts. Lors des des activités de l'individu, ses neurones dans le striatum charrient de la dopamine, une hormone procurant un sentiment de plaisir et renforçant les circuits de commande neuronaux qui ont supervisé cette activité avec succès. Ceci semble être la condition indispensable pour que chacun trouve des motivations directrices dans sa vie. Or, la réponse du striatum se fait de manière de plus en plus pressante au fur et à mesure que le but désiré est atteint. En fait, il faut à l'individu toujours plus, et plus vite. de nos jours, il obtient (presque) toute satisfaction, car l'intelligence humaine a su créer diverses techniques qui réalisent couramment ce qui aurait constitué autrefois d'impossibles miracles... D'où une boulimie (aux sens propre et figuré) qui n'a pas de limite et qui n'apportent ni bonheur ni durable satisfaction.
Cet appétit insatiable a aussi des conséquences très graves sur notre environnement: en surexploitant notre planète, et en refusant de considérer les conséquences à moyen terme de notre folle gestion des ressources, nous allons droit à la catastrophe. Alors, comment éviter l'effondrement écologique qui nous guette ? L'auteur plaide pour une rééducation de notre conscience, valorisant le qualitatif plutôt que le quantitatif, pour "tromper " notre striatum. (cf. l'expérience du grain de raisin, proposé par Christophe André, qui a vulgarisé la "pleine conscience").
Ce livre se lit facilement. Il est court et il y a des redites. L'auteur insiste lourdement sur le rôle déterminant du striatum. Wikipedia mentionne brièvement son implication dans la motivation alimentaire ou sexuelle, sans s'y appesantir; il évoque aussi d'autres effets physiologiques importants, non mentionnés par S. Bohler. L'appétit insatiable de Homo Sapiens est-il dû uniquement à son striatum ? on est en droit d'en douter: c'est peut-être beaucoup plus complexe que ça. Quant aux solutions proposées pour "sevrer" l'humanité de ses appétits destructeurs, elles paraissent assez dérisoires, à mon avis - ce qui ne signifie évidemment pas que je sois indifférent aux enjeux écologiques. Il faut ajouter que Sébastien Bohler a eu une solide formation initiale, certes, mais qu'il est devenu journaliste dès 2001: il me semble probable que, emporté par son sujet, il ait manqué de rigueur scientifique dans cet essai. (J'ai vu que plusieurs Babeliotes ont exprimé clairement une opinion négative sur l'auteur et sur ce livre.) Il n'en reste pas moins que le sujet abordé est stimulant.
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L'explication du rôle du striatum dans les comportements humains les plus anciens, les plus irrépressibles est lumineuse et magistrale. Avec ce filtre, beaucoup de nos comportements trouvent leur explication, de haut en bas de l'échelle sociale: le besoin de pouvoir, l'obésité, l'addiction aux jeux et aux réseaux sociaux, les guerres sans raison, le succès du marketing du désir, l'invasion du net par le porno.
Le caractère irrépressible de ces manifestations fait froid dans le dos, car la partie cortex peine à opposer ses argumentations posées et construites face à ces automatismes qui ont permis la survie de notre espèce.
Alors surgit la question qui tue: que faire? Bolher peine, et on comprend aisément pourquoi à donner des éléments de réponse. Il nous propose l'exercice de la pleine conscience dans nos actes, c'est un début, mais tellement à l'opposé de notre vie actuelle.
Cependant, l'homme possède individuellement une capacité extraordinaire à s'adapter dans l'adversité et les conditions extrêmes. Autrement à réaliser des actes dont il ne se sentait pas capable. de quoi garder une parcelle d'optimisme?
C 'est là tout l'enjeu: renoncer à ce qui "faussement" nous apparait indispensable, trier dans nos innovations pour ne retenir que celles qui sont compatibles avec notre survie.
Une lecture indispensable, pas scientifique pour un sou. Une pierre à ajouter dans la muraille disparate où figure en bonne place L'effondrement de Diamond, Sapiens de Harriri, ou L'entraide de Servigne. le cortex a fait le diagnostic, comment maintenant contrer le méchant striatum. Vous le saurez dans quelques centaines d'années!!
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« Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher. » le sous-titre du livre de Sébastien Bohler est on ne peut plus explicite sur les deux problématiques qu'il développe ici. En effet, une bonne partie des habitants de cette planète a désormais pris conscience de la catastrophe que notre mode de vie provoque et malgré cela on continue à ne rien faire. Pas grand-chose en tout cas. Cela me fait penser à cette histoire dans le film La haine, cet homme qui tombe d'un immeuble et qui tout le long de sa chute se dit « jusqu'ici tout va bien. » Alors, pourquoi n'agissons-nous pas réellement tant qu'il en est temps ?
D'après Sébastien Bohler, le coupable serait notre striatum, une structure cérébrale programmée depuis l'aube de l'humanité pour en vouloir toujours plus. Plus de nourriture, plus de pouvoir, plus de sexe, plus d'informations, tout cela en fournissant le minimum d'efforts. le résultat on le constate actuellement : surconsommation, surinformation, surpoids,… Mais notre striatum, éternel insatisfait, continue d'en vouloir encore plus, conduisant l'humanité à sa perte, et avec elle une bonne partie de la faune et de la flore.
Alors tout espoir est-il perdu ? Non, car Sébastien Bohler nous propose des pistes. En ayant conscience de l'influence néfaste de notre striatum, plutôt que de le laisser dominer nos comportements, faisons confiance à notre cortex cérébral et détachons nous de cette course à la consommation. Pour y parvenir il faudra changer nos habitudes de vie du tout au tout : minimalisme, méditation et curiosité intellectuelle.
C'est un ouvrage documenté et passionnant sur un sujet qui, comme beaucoup, me préoccupe particulièrement. Bien consciente que mes petites initiatives individuelles (tendre vers le zéro déchets, favoriser une consommation bio et locale,…) sont imparfaites (car j'ai encore tendance à acheter des choses inutiles, à aller vers certaines facilités,…) et ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan, j'ai parfois tendance à désespérer devant l'inaction, voire l'indifférence, que je constate autour de moi. Sébastien Bohler propose donc des pistes de réflexion pour expliquer ce manque flagrant d'investissement que ce soit individuel, collectif, politique,… J'ai lu pas mal de choses sur le sujet mais je n'aurais jamais imaginé aborder cette question sous l'angle des neurosciences. D'ailleurs je n'aurais jamais imaginé lire un livre traitant de neurosciences ! Moi qui ne suis pas scientifique le moins du monde, j'ai pourtant suivi sans peine le propos de Sébastien Bohler, dont l'exposé est limpide et convaincant.
Ses pistes pour contrer l'influence de notre striatum sont on ne peut plus séduisantes, pourtant j'ai comme un doute… L'humanité est-elle prête à remplacer les starlettes de téléréalité et les footballeurs par des écrivains ? A troquer sa dose d'émissions télé, de jeux vidéo et de vidéos pornographiques par des exercices intellectuels et la méditation ? A se passer de gadgets et de vêtements à la mode pour vivre dans la sobriété ? J'ai bien peur que cela ne soit utopique. Alors…nos chances semblent bien minces…
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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Le plus bel outil de l'Homme c'est son cerveau, sa plus grande arme aussi, ou plutôt le plus grand danger auquel il est confronté.

Sébastien Bohler nous explique comment fonctionne notre cerveau depuis les origines avec le striatum qui nous envoie des décharges de dopamine lorsque nous répondons à ses sollicitations et même avant d'avoir agi rien qu'à la pensée de la satisfaction du résultat à venir. le problème : ses demandes sont liées à des besoins ancestraux nécessaires à notre espèce - la nourriture, le sexe et la procréation, le pouvoir qui donne accès aux deux précédents, le moindre effort pour l'économie de notre énergie et donc être frais et dispo pour la recherche de nourriture et de partenaires - besoins nécessaires mais pour la plupart des êtres humains plus que largement satisfaits aujourd'hui. le striatum nous pousse donc à une course effrénée du toujours plus, plus vite, plus facilement. Et à cause de lui nous épuisons les ressources limitées de notre planète.

Alors la solution : le cortex bien sûr, autre partie de notre cerveau, le cortex notre allié. Mais il va être plus que difficile de se restreindre face aux sollicitations constantes de la publicité, des nouvelles technologies, de l'évolution de la science. Certains philosophes s'y sont essayés sans succès, nombre de religions aussi.

Alors ? Sébastien Bohler propose quelques pistes :

1- éduquer nos enfants à apprécier le mieux vivre avec moins et le partage dès leur plus jeune âge

2- méditer, seule activité qui permet de différer la satisfaction immédiate de nos besoins et même de les oublier

3- développer notre goût inné pour la connaissance, la créativité, la curiosité en choisissant des actions nouvelles pour protéger nos ressources et l'environnement : le striatum aime aussi ces domaines et donc ainsi nous pouvons jouer avec lui.

Un ouvrage à découvrir absolument !
Lien : http://partageonsnoslectures..
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Un concept du bug humain qu'on a beaucoup entendu suite à la sortie du livre. Une piste intéressante pas trop mal raconté mais je ressens un fouillis scientifique -journalistique qui fait qu'on ressent plutôt la pérégrination des pensées de l'auteur qu'une avancée dans la compréhension du cerveau. J'ai lu l'Entraide l'autre moi de la jungle de Servigne et Chapelle il y a peu et c'était mieux construit selon moi sur le sujet de l'évolution et de la sélection.
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Cet essai offre une opportunité de réponse à la question bien appropriée : « Pourquoi, face à la catastrophe (climat, chute de la biodiversité, épuisement des ressources, etc.), continuons-nous à agir comme par le passé ? Qu'est-ce qui, en nous, est si dysfonctionnel ? » L'auteur souligne les objectifs essentiels attachés à notre cerveau et conséquences de l'évolution. Il fait ressortir cinq objectifs essentiels : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, minimiser les efforts et s'informer et détaille le fonctionnement des circuits neuronaux responsables. En dernière partie il esquisse une stratégie pour échapper à ces néfastes influences.
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