Donnant-donnant, c'est tellement plus élégant que chantage.
A Fortjoie, nous nous apprêtons à passer notre premier Noël sans lui. Rien qu'un mauvais moment à passer en le déguisant en bon.
Sans se douter qu'elle resterait une parvenue aux yeux de ceux qui, ayant reçu les bonnes manières en héritage, peuvent s'en autoriser de mauvaises et, possédant dès le berceau un langage châtié, emprunter sans complexe celui du charretier.
"Sur la toile de notre existence, les couleurs d'une autre existence qui, se fondant dans l'harmonie, subliment notre vie"
Enfin Enzo la libère, se tourne vers une étagère, attrape une sorte de bol éclaboussé de peinture, le fait miroiter devant ses yeux.
- Tu ne le reconnais pas ? Toi et tes copines, vous êtes passées cent fois devant quand je dessinais sur les trottoirs. Cent fois, vous vous êtes détournées ou vous avez traversé la rue pour ne pas avoir à y laisser tomber votre pièce, croiser mon regard, qui sait, vous faire insulter.
Bien souvent, c'est afin d'éviter que la descendance ne s'étripe pour une commode ou un guéridon, que l'on fait un testament. Fort de la bonne entente de ses filles, notre père, son client et ami, ainsi que nous l'a expliqué avec émotion maître Gonzague Barbier, n'y avait même pas songé. Par ailleurs, son héritage se limitait à château et parc, rien de plus.
Cette dernière nuit sur l'île du fils d'Hestia et de Poséidon, dieu de la Mer, j'ai longuement interrogé les étoiles du balcon de la chambre. Elles m'ont dit que ceux que l'on appelle "les hommes", faits d'eau salée, de chair, de souffle et de lumière, ne changeraient jamais. Tirés par leurs désirs, dont le plus fort s'appelle l'amour, un amour que certains, faute de pouvoir l'exprimer, transforment en haine, ils ne cessent de chercher à s'inscrire dans l'éternité, avec les colonnes de leurs temples, les tours de leurs châteaux, les clochers de leurs églises, les phrases de leurs livres, les couleurs de leurs tableaux, les mots de leurs chansons.Dieu en chaque homme et chaque homme dieu.
Trop c'est trop ! Il a décidé d'agir, reporté un déplacement en évoquant un rhume, dû à la pollution, afin de surveiller ceux de sa femme
"Pas de pleureurs, au château avant les funérailles" avait demandé papa qui trouvait les larmes mal élevées et aimait à recevoir debout.