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Citations sur L'Esprit de famille, tome 4 : Moi, Pauline (9)

Lettre à ceux qui n’ont plus confiance
VOUS, les parents, qui avez peur ! Qui regardez, impuissants, monter la violence et derrière les portes fermées de la crainte et de la tendresse retenez vos enfants et leur dites "Attendez" au lieu de leur crier "Allez !"
Vous qui redoutez notre échec et voudriez choisir nos directions; qui tremblez à l'avance des luttes que nous aurons à livrer et saignez des blessures dont nous souffrirons.
Vous qui, pour parler de votre jeunesse, employez des mots étrangers à la nôtre et réduisez le monde à la crainte que vous en avez.
Vous qui nous avez lu de si fantastiques histoires d'aventure et d'espérance et répondez "sécurité, sagesse, prudence" à notre fringale de vivre.
Vous, les parents, qui ne faites pas confiance à notre jeunesse.
Vous, les adultes à qui notre jeunesse fait peur ! Vous qui ne savez plus respirer, entendre, aimer. Vous qui amassez et ne savez pour quoi, courez et ne savez vers quoi. Vous qui nous montrez le passé au lieu de nous ouvrir l'avenir.
Vous, les modèles dont l'enfant s'efforce d'imiter les gestes; dont il a appris par cœur les exploits fantastiques, qui avez conquis l'univers, fait reculer la mort et su parfois choisir celle-ci plutôt que de trahir ce à quoi vous croyiez; vous qui préférez aujourd'hui sécurité à liberté, ignorance à risque, silence à échange.
Vous qui blindez vos portes, piégez vos jardins et vous préparez à l'apocalypse.
Toi, l'écrivain, à qui les mots font peur : ceux qu'on vit et qu'on pleure, les mots-chanson repris par tous, le mot "bonheur", le mot "amour". Toi qui prétends parler des êtres et méprises ce qui emplit leur cœur.
Toi qui te ris des mots-tambour, des mots-drapeau, pureté, constance ou idéal, et nous offres en échange des mots savants sans espoir ni musique, que tu t'ingénies à changer quand nous les répétons.
Toi qui te gardes des passions, interromps ton élan et prétends ainsi survoler la souffrance. Toi, jadis baladin ou poète, chantant démons et merveilles, acceptant de risquer ta vie pour faire éclater au visage de tous beauté et vérité. Toi, le jongleur de mots, témoin aux yeux bandés, éloigné de la source. Toi qui peux tant et ne veux rien.
Toi, l'écrivain qui refuses ta confiance à la vie.
Vous tous !
Puisque la lutte est inévitable, la violence à nos portes et celles-ci destinées à être forcées, laissez nous préparer nos armes : de l'attente et de la peur ne peuvent naître que la fuite ou la paralysie. La lutte nous stimulera; les coups nous feront progresser.
Acceptez que nous choisissions notre avenir; que dans un monde qui ne sait plus vers quoi il va et craint sa destruction, nos buts soient différents des vôtres. Et si ce qui pour vous s'appelle "réussir" était "rater" pour nous ? Le seul danger que nous courrions serait, entre quatre murs à toute épreuve, à épreuve de souffrance, de plaisir, de poésie et de folie, de nous endormir pour nous réveiller vaincus sans avoir lutté. Ce serait, par peur du risque, de ne rien risquer et nous laisser aller au fil d'une eau sans vie où bientôt nous nous ne distinguerions plus le reflet de notre visage, où ne passeraient plus le rêve, ni l'espoir, ni la nécessaire utopie.
Laissez-nous trouver nos bonheurs, et si, à la grand-route que vous voudriez nous tracer, nous préférons les chemins hasardeux, pleins d'embûches mais aussi de soleil : ce sont sans doute ceux de demain.
Relisez les livres que vous aimiez, enfants. Ils vous parlaient de vous et emplissaient vos poitrines d'univers possibles. Les histoires qu'ils racontaient vous faisaient accepter de jouer la partie de la vie, parce que, derrière le visage qui pleure, il y a le visage qui rit et tout ce qui fleurit superbement avant de disparaître pour resurgir plus loin, fort du visage de l'éternité.
Parlez-nous de ce qui ne finira pas : de Dieu, si vous pouvez, de la beauté, du don de soi, de l'amour, de ce que l'on éprouve lorsqu'on a progressé ne serait-ce que d'un pas, ne fût-ce que dans l'obscurité.
Dites à ma naïveté "tu peux". Dites à ma faiblesse "Vas-y" et à notre jeunesse que la lutte n'est pas perdue et la paix toujours à reconquérir. Donnez-nous des raisons d'espérer, de nous réjouir et d'aimer. Redevenez exemples. Permettez-nous de devenir à notre tour modèle et adulte en nous ouvrant l'espoir.
Et toi, Confiance, mot marée qui balaie les doutes et la peur, j'ai la tête levée, j'ai les yeux ouverts, je cherche autour de moi, prête à te recevoir.

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Un écrivain peut finir par devenir un simple jongleur de mots plus ou moins adroit. Il peut en arriver à oublier l'essentiel : cette source qui coule au fond de nous et qui est le véritable lieu de rencontre des êtres.
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Tu dois n'avoir besoin de personne pour te payer ton pain, ton toit et ta robe, reprend-elle. Inutile de viser un trop grand toit, ou plus de pain que tu ne pourras en manger, mais, d'une façon ou d'une autre, tu dois pouvoir tirer de tes mains ou de ton cerveau ce qu'il te faut pour vivre. Le jour où tu sauras que tu en es capable, que tu possèdes les armes de ton autonomie, alors seulement tu pourras choisir de te reposer sur un homme, de rester au foyer pour élever vos enfants et construire cet univers qui procure à certains de la chaleur pour tout leur vie: une "maison". Et cet homme saura, et tes enfants aussi, et toi surtout, que ta présence est un don que tu leur fais volontairement et non parce que tu n'aurais pas su faire autre chose. Tu donneras "quelqu'un".
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Les fêtes tuent parce qu'un jour elles ont été la joie et que l'on s'en souvient.
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Tu sais,
L'amour, la vie sont directement liés.
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Hier nous avons parlé du désir. Que désirez vous plus que tout?
Il a pris son temps pour répondre:comme l'autre jour lorsque je lui avais demandé pourquoi il écrivait. Il fixait ses mains.
"Etre libéré de tout désir".
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J'adore les sagas familiales , j'ai donc naturellement dévoré les 4 premiers tomes et je un fois cette critique postée , j'entamerai la cinquième .
Les personnages sont magnifiques , l'histoire est super mais il y a des maladresses de la part de Janine Boissard comme l'âge de la grand mère qui est de quatre vingt ans alors qu'elle a eu Nicole à 22 ans ( 23 au max , c'est mentionné dans "Claire et le bonheur" ) et Nicole dans le roman à tout juste 46 ans ?
J'ai trouvé quelques fautes de frappe mais ce n'est pas la faute à l'auteure dans ce cas .
Bref , cette saga mérite d'être lue , vous allez adorer Pauline , mais aussi tous les autres personnages .
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"Lettre à ceux qui n’ont plus confiance" par Pauline Moreau
VOUS, les parents, qui avez peur ! Qui regardez, impuissants, monter la violence et derrière les portes fermées de la crainte et de la tendresse retenez vos enfants et leur dites "Attendez" au lieu de leur crier "Allez !".

Vous qui redoutez notre échec et voudriez choisir nos directions; qui tremblez à l'avance des luttes que nous aurons à livrer et saignez des blessures dont nous souffrirons.

Vous qui, pour parler de votre jeunesse, employez des mots étrangers à la nôtre et réduisez le monde à la crainte que vous en avez.

Vous qui nous avez lu de si fantastiques histoires d'aventure et d'espérance et répondez "sécurité, sagesse, prudence" à notre fringale de vivre.

Vous, les parents, qui ne faites pas confiance à notre jeunesse.

Vous, les modèles dont l'enfant s'efforce d'imiter les gestes; dont il a appris par cœur les exploits fantastiques, qui avez conquis l'univers, fait reculer la mort et su parfois choisir celle-ci plutôt que de trahir ce à quoi vous croyiez; vous qui préférez aujourd'hui sécurité à liberté, ignorance à risque, silence à échange.

Vous qui blindez vos portes, piégez vos jardins et vous préparez à l'apocalypse.

Toi, l'écrivain, à qui les mots font peur : ceux qu'on vit et qu'on pleure, les mots-chanson repris par tous, le mot "bonheur", le mot "amour". Toi qui prétends parler des êtres et méprises ce qui emplit leur cœur.

Toi qui te ris des mots-tambour, des mots-drapeau, pureté, constance ou idéal, et nous offres en échange des mots savants sans espoir ni musique, que tu t'ingénies à changer quand nous les répétons.

Toi qui te gardes des passions, interromps ton élan et prétends ainsi survoler la souffrance.
Toi, jadis baladin ou poète, chantant démons et merveilles, acceptant de risquer ta vie pour faire éclater au visage de tous beauté et vérité.
Toi, le jongleur de mots, témoin aux yeux bandés, éloigné de la source. Toi qui peux tant et ne veux rien.

Toi, l'écrivain qui refuse ta confiance à la vie.

Vous tous !

Puisque la lutte est inévitable, la violence à nos portes et celles-ci destinées à être forcées, laissez nous préparer nos armes : de l'attente et de la peur ne peuvent naître que la fuite ou la paralysie. La lutte nous stimulera; les coups nous feront progresser.

Acceptez que nous choisissions notre avenir; que dans un monde qui ne sait plus vers quoi il va et craint sa destruction, nos buts soient différents des vôtres. Et si ce qui pour vous s'appelle "réussir" était "rater" pour nous ? Le seul danger que nous courrions serait, entre quatre murs à toute épreuve, à épreuve de souffrance, de plaisir, de poésie et de folie, de nous endormir pour nous réveiller vaincus sans avoir lutté. Ce serait, par peur du risque, de ne rien risquer et nous laisser aller au fil d'une eau sans vie où bientôt nous nous ne distinguerions plus le reflet de notre visage, où ne passeraient plus le rêve, ni l'espoir, ni la nécessaire utopie.

Laissez-nous trouver nos bonheurs, et si, à la grand-route que vous voudriez nous tracer, nous préférons les chemins hasardeux, pleins d'embûches mais aussi de soleil : ce sont sans doute ceux de demain.

Relisez les livres que vous aimiez, enfants. Ils vous parlaient de vous et emplissaient vos poitrines d'univers possibles. Les histoires qu'ils racontaient vous faisaient accepter de jouer la partie de la vie, parce que, derrière le visage qui pleure, il y a le visage qui rit et tout ce qui fleurit superbement avant de disparaître pour resurgir plus loin, fort du visage de l'éternité.

Parlez-nous de ce qui ne finira pas : de Dieu, si vous pouvez, de la beauté, du don de soi, de l'amour, de ce que l'on éprouve lorsqu'on a progressé ne serait-ce que d'un pas, ne fût-ce que dans l'obscurité.

Dites à ma naïveté "tu peux". Dites à ma faiblesse "Vas-y" et à notre jeunesse que la lutte n'est pas perdue et la paix toujours à reconquérir. Donnez-nous des raisons d'espérer, de nous réjouir et d'aimer. Redevenez exemples. Permettez-nous de devenir à notre tour modèle et adulte en nous ouvrant l'espoir.

Et toi, Confiance, mot marée qui balaie les doutes et la peur, j'ai la tête levée, j'ai les yeux ouverts, je cherche autour de moi, prête à te recevoir.
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Vous dites:"Je suis venue ici pour savoir qui j'étais."
Cette femme vous répond:"Tu es quelqu'un en marche."
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