L'homme qui tua Lucky Luke

J'ai passé un excellent moment avec Lucky Luke. Mais pas celui qu'on connait, signé Morris. Non, celui là il est scénarisé et dessiné par Mathieu Bonhomme.
Et là on rigole pas. le flegme du tireur le plus rapide de l'ouest est toujours là, mais on le sent quand même plus tendu... la faute à l'absence de tabac... (même les personnages de BD deviennent irascible, mais où on va).
Bref, une diligence attaquée , un homme abattu, et voici notre héros et son fidèle cheval blanc chargé d'enquêter.
Une bd qui sort du schéma classique de la série. Une bd d'homme, je dirai (et de femme aussi...j'entend déjà la foule déchaînée, j'imagine la plume et le goudron).
Bref, je me suis régalé, parce que, bien qu'un peu plus sérieuse, j'ai retrouvé avec plaisir le cow-boy qui m'a accompagné il y a bien longtemps.

Introduction à la manière des western spaghetti, Lucky Luke arrive sous une pluie battante dans un petit village de chercheurs d'or. Gotlib avait déjà proposé une version de “Lucky Luke Spaghetti”. Je ne peux pas m'empêcher d'y penser en ouvrant cette BD. Cette histoire ravira les fans de la série originale, ou les références s'entrecroisent judicieusement avec celles du Cinéma : Impitoyable, Django, James Bond, Rio Bravo, Tombstone et tant d'autres. Matthieu Bonhomme nous présente un Lucky Luke plus sérieux en apparence, plus cinématographique, pourtant c'est un épisode vraiment drôle, il renoue avec le running gag en proposant une raison pour l'arrêt de la cigarette. le graphisme est à la hauteur, colorisation traditionnelle mais très juste, les scènes de pluie sont particulièrement soignées et le style est légèrement plus réaliste que celui de Morris (c'est ce qui me fait penser à Gotlib justement). C'est un scénario classique de western, mais avec plein de petites astuces à découvrir à droite à gauche. Pouvait-on rêver d'un plus bel hommage, c'est vraiment très réussi.

Lucky Luke mort, Lucky Luke étalé le nez dans une flaque comme un vulgaire pantin, impossible et pourtant!
Depuis toute petite, je sentais bien que sous ses airs flegmatiques, notre cowboy solitaire cachait un être fragile et secret. Cet hommage au justicier de notre enfance est réussi. C'est comme si on redécouvrait Lucky Luke en 2D, la peau douce et juvénile, une légère arrogance à la pointe des cils, un petit air de beau gosse et une certaine solitude. de cette adaptation, il n'en sort que grandi.
Un grand bravo également pour le récit qui reste fidèle aux intrigues des autres BD du cowboy tout en les densifiant. Tout est réussi, et c'est une merveilleuse idée. du coup, ça donnerait presque envie de voir le même résultata avec une adaptation d'Astérix et Obélix (qui serait nettement plus violente), de Gaston Lagaffe (plus philosophique?) ou même des Schtroumpfs (style Tolkien).
J'ai la couverture sous les yeux: elle est magnifique.

Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un Lucky Luke.
Même si celui ci n'est pas à proprement parler un "vrai" Lucky Luke il en est pas moins bon, il est meme très bon, sérieux, noir, un vrai western en somme, ce que j'ai vraiment trouvé original.

Le scénario est efficace et les dessins sont très bon, rien à redire, un album à lire pour tout fans de western (et pas que les fans de Lucky Luke).

Lucky Luke fête ses 70 ans en 2016 , continue tirer plus vite que son ombre et Matthieu Bonhomme, dessinateur et de narrateur d'Esteban ou encore du Marquis d'Anaon réalise son rêve : grand fan de Morris et de Lucky Luke héros de son enfance, vient de donner sa propre version du poor lonesome cow-boy.

L'homme qui tua Lucky Luke, revisite le mythe d'un héros emblématique de la BD. .et Matthieu Bonhomme prend visiblement un grand plaisir à nous amener dans l'Ouest américain, celui des saloons, des colts, toute la mythologie de l'Ouest y est bref largement de quoi ravir les amateurs de Lucky Luke tant cette reprise moderne, humoristique, mais aussi crépusculaire et sombre par endroits, est assez bluffante.

Le dessin et l'ambiance coloré semblent plus convaincante et plus mature que les aventures précédentes .

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On y décèle l'immense talent d'illustrateur de Bonhomme qui mélange avec à propos noir et blanc et couleur avec quelques clins d'oeils cinématographiques aux grands westerns du genre, toutes ces références collent à merveilles le propos de l'album

Dans ce premier tome , Lucky Luke utilise plus charisme et de sa sagesse que de son colt pour faire justice.

En résumé, une relecture captivante d'un mythe du 9ème art !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Je suis tombée sur un article (qui date un peu, il est vrai) où Matthieu Bonhomme expliquait sa démarche de création de cet album. Il démontrait en quoi Lucky Luke était la BD qui l'avait le plus marquée et que cette création venait d'une démarche personnelle et pas d'une commande.

J'aime beaucoup ce que fait Matthieu Bonhomme.

Mais par contre je suis, par principe, assez opposée aux reprises de personnages de BD dont les auteurs ont disparus. Pour moi, un personnage ne devrait pas survivre à son auteur.

J'ai beaucoup beaucoup aimé cette BD. Vraiment, de tout coeur.

J'ai aimé la façon dont Bonhomme s'est approprié les codes de Lucky-Luke, ses systèmes narratifs, ses aplats de couleurs et ses personnages tout en en donnant sa version personnelle.
Ici, il ne s'agit en rien d'un pastiche mais bien d'un Lucky Luke original, différent tout en étant lui-même dans cette BD.
Les personnages sont très touchants et profonds dans une histoire plus réaliste, mais aussi plus noire, que celles de Morris.
Le petit gag récurant sur le tabac est très amusant et je voudrais aussi souligner la petite dédicace à l'attention de Morris dans le cimetière.
Cette BD est, pour moi, une très belle réussite!

J'ai un sentiment un peu mitigé concernant cet album de "Lucky Luke". En effet, j'ai été gêné par le dessin que j'ai trouve trop simple, bien loin de toute finesse et de toute sophistication, ainsi que par l'histoire, trop sombre, beaucoup trop sombre pour une aventure du célèbre cow-boy. Après tout, Lucky Luke, c'est de l'humour, ce n'est pas censé être sombre ou ténébreux ( à mon avis, en tout cas… ).
Je reconnaît toutefois que l'histoire reste relativement intéressante et ne se lit pas avec un extraordinaire désagrément.
Mais, pour moi, ce n'est qu'un petit album de "Lucky Luke", qui tente d'être sombre, ce qui n'est ni intéressant, ni approprié.
J'ai donc une opinion mitigée.

Prix du public Cultura à Angoulême 2017, cet Homme qui tua Lucky Luke m'a fait l'effet d'un pétard mouillé.

On commence par la fin. On a tué Lucky Luke. Il est mort. Stupeur dans l'assistance...

Et si nombre de bons éléments présents participent à créer une ambiance délétère et fataliste (on sent que quelque chose ne tourne pas rond autour chez ce bon vieux Lucky Luke, les gens agissent bizarrement avec lui, lui-même est froid et distant, désagréable et hautain ; les astres semblent jouer contre lui : la main du mort, plus de tabac, vol de son arme fétiche, disparition de sa fidèle monture, etc.) ils tombent à plat quand vient l'heure de la "révélation".
C'est une manie que je n'aime pas vraiment, de commencer par la fin, surtout quand on sent qu'il ne s'agit que d'un truc de scénariste pour accrocher le lecteur dans les premières secondes et lui faire passer la pilule d'une histoire bien plate et sans grand chose d'intéressant. Car ce fut le cas, à ma grande déception.

Côté dessin, s'ils ne sont pas désagréables ils sont parfois sommaires et les aplats de couleurs sur les personnages sont vraiment trop utilisés à mon goût.

Une BD en demi teinte, qui partait bien mais m'a laissé sur ma faim.

"L'homme qui tua Lucky Luke" en voilà un titre accrocheur qui titille la curiosité. Y succomber fut un réel plaisir.
Cette bande dessinée n'est pas un lucky luke dans le sens où Matthieu Bonhomme se réapproprie l'oeuvre sans essayer de l'imiter. Un hommage à Morris comme l'étiquette jaune le dit si bien sur la première de couverture.
Plus les Lucky Luke paraissaient et plus la série prenait une orientation de blagues et de clins d'oeil humoristiques sur la société. Jusqu'à en perdre la saveur du western. Avec ce Lucky Luke vu par Matthieu Bonhomme nous retrouvons notre cow-boy plus brut, plus humain. Certes il y a quelques touches d'humour, de situations drôles mais rien à voir avec ces jeux de mots à gogo que l'on trouve désormais dans les reprises de Lucky Luke ou d'Astérix...
La psychologie des personnages est travaillé. J'ai adoré voir Luke se lier d'amitié avec ce poivrot de Doc Wednesday, se montrer nerveux voir inquiet. sourire, avoir peur, être énervé... c'est jubilatoire de la voir comme ça. Tiens à propos de nervosité. Cet album réponds à une question existentielle : mais pourquoi Lucky Luke a arrêté de fumer? Oui d'accord initialement c'est à cause de l'adaptation en dessin animé puis grâce à l'OMS qui est venu fourré son nez dans l'affaire. Mais l'idée de Matthieu Bonhomme me plait d'avantage! J'ai bien ri en voyant Lucky Luke se débattre avec son difficile sevrage de la nicotine!
Mais les personnages secondaires sont également bien travaillé. La fratrie Bone en est un exemple remarquable.
Le scénario est bien ficelé, sympathique. on passe un bon moment.
Quant aux dessins, rien à redire. Sans ce départir d'une ambiance très Lucky Luke nous n'avons là aucun copier coller. Encore une fois Matthieu Bonhomme se réapproprie le cow boy avec beaucoup de respect et de talent.
Ouaip, un chouette de travail cet album!

Très bel hommage de Matthieu Bonhomme à Morris et à son éternel héros Lucky Luke.

Tout est présent comme dans les scénarios de Goscinny et Morris ou de de Groot et Morris. Nous allons être dans une petite ville de l'Ouest américain. Il y a des chercheurs d'or. La diligence emportant leurs richesses va être attaquée et l'or dérobé. L'auteur du hold-up est un indien. le shérif est un jeune homme immature qui a nommé ses frères comme adjoints. On va retrouver un vieux docteur alcoolique et mélancolique et une jeune femme que Lucky Luke a connu dans le passé. Tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne BD western.

Grâce à sa réputation, Lucky Luke est sollicité pour épauler l'équipe locale de shérifs pour retrouver l'indien voleur. Les représentants de la loi ont une attitude qui interpelle l'homme qui tire plus vite que son ombre.

Au delà de son hommage, Matthieu Bonhomme revisite des classiques des westerns : le respect de la loi, l'amitié entre deux hommes, l'amitié entre un homme et une femme, la loyauté des fils envers leur père, la "haine" de l'indien, la quête de l'or et l'appât du gain.

L'auteur nous présente un héros en quête de tabac par ces temps de pénuries et qui finira par entendre les conseils, c'est à dire prendre soin de lui. le héros solitaire est un fumeur invétéré qui finira avec un brin d'herbe aux lèvres.

Ce n'est pas une parodie, c'est un véritable hommage. Matthieu Bonhomme reprend toutes les caractéristiques historiques du personnage mais il lui donne une dimension plus humaine. Il attache une grande importance au choix des plans qu'il propose que ce soit pour les scènes de duels ou de combats, d'attaque de la diligence... Les gros plans sont intégrés avec soin et de manière judicieuse. Son graphisme est simple, clair, précis. Les méchants ont des vraies bouilles de truands. Mais Matthieu Bonhomme est capable de nous surprendre, j'en veux pour exemple sa conclusion sur les méchants. Il semblerait qu'il puisse y avoir une rédemption dans l'univers infernal de l'Ouest américain...

Matthieu Bonhomme revisite le genre, lui rend hommage tout en lui donnant un souffle nouveau. Les pères de Lucky Luke peuvent sourire de voir les vocations qu'ils ont suscitées et l'amour que provoque le pauvre cowboy solitaire. Mais est-il si solitaire avec ses milliers de lecteurs ? Pas sûr...