Métro Paris 2033, tome 3 : Cité

Après un premier tome trash et poisseux qui nous plongeait maladroitement dans une ambiance distopique et cruelle, un second tome qui élevait davantage le niveau avec plus de mystère, voici donc le troisième et dernier tome de la trilogie Métro Paris 2033 écrite par Pierre Bordage.
Une conclusion divertissante mais qui souffre quand même de quelques tâches.
Tout d'abord, l'odyssée qui s'était plutôt bien étoffée avec un tome 2 riche en rencontres, est ici beaucoup plus fade, l'intrigue fait un peu de surplace avec des aller-redondants entre les stations toujours ponctuées par les mêmes passages de fusillades. Ce troisième tome donne la désagréable impression que Pierre Bordage n'a pas grand chose à raconter en réalité et la quête devient mécanique avec des interventions succéssives de deus ex-machina pénibles surprotégeant nos héros avec quelques petits flash -bakcs explicatifs autour du pourquoi et du comment de cette humanité renfermée.

On ne retrouve plus cette saveur de mystère présent dans le tome 2 qui nous faisait découvrir de nouvelles communautés et une faune des plus hargneuses. La rencontre avec le maître du temps est assez fade et n'affiche aucune surprise avec cette touche de sf qui semble débarquer de nulle part. Ainsi, entre les dvinns et leurs pouvoirs fantastiques et la créature androide, Pierre Bordage glisse tout et n'importe quoi dans cette épopée qui a l'allure d'un pot-pourri contenant un maximum de personnages sans jamais totalement les exploiter.

Petite mention spéciales aux héros de l'histoire qui semblent être fréquemment guidés par leurs libidos. Les personnages sont perpétuellement en chaleur dans cette distopie. On pensera notamment au jeune duo Juss et Plaisance qui profite de chaque moment de répit entre deux fusillades pour copuler comme des lapins au risque de faire attendre le reste du groupe. Les nombreuses répliques suggestives ( ou pas ) dans ce troisième tome font vraiment sourire de par leur lourde utilisation. Peut-être qu'au fond, cela faisait aussi partie du désir de l'auteur d'insister sur ce lourd message qu'est "Faites l'amour pas la guerre" !
Nouveau regret également avec la naiveté un peu morale de ce titre qui se conclue dans un happy end ensoleillé , totalement naif par rapport aux avalanches de cruautés que nous avons eu droit dans les tomes précédents même si on jubilera devant le sort réservé à certains personnages comme cet ordure de Parn.

Au final, malgré le talent de conteur de Mr. Bordage qui nous fait dévorer cette odyssée, c'est avec une semi-déception que je referme la page sur cette transposition de l'univers Métro 2033 qui, malgré quelques bons moments et une atmosphère lourde et parfois intriguante , demeure freinée par une intrigue un peu trop noyé dans son flot de personnages, dans sa lubricité et n'arrive pas vraiment à s'élever dans une conclusion un peu tiède.

Le troisième et dernier volet de la trilogie de Pierre Bordage dédiée à l'univers Métro 2033 commence à l'instant exact où nous avions laissé Juss et Plaisance à la fin du second opus. Autant vous dire qu'une fois encore, il n'est pas possible de lire Cité indépendamment des deux volumes qui l'ont précédé. Nous retrouvons les personnages que nous avons rencontrés dans Rive gauche et dans Rive droite : Juss et Plaisance bien sûr, Aube, Roy, Madone, Ionale, Augir, Parn et quelques autres encore, sans oublier quelques nouveaux que nous croisons au gré des événements.

Suivant la même structure narrative que dans les précédents tomes, nous suivons, d'un côté, le petit groupe d'explorateurs formé par Juss, Plaisance, Aube et Roy, et de l'autre, le conflit qui oppose Parn à Madonne et à Augir, ancien secrétaire de Parn.
Pas de réelle surprise donc dans ce dernier opus.

Malgré tout, l'exploration de Rive droite s'est transformée en quête pour Juss et ses compagnons : découvrir le Maître du Temps, en espérant qu'il existe vraiment et n'est pas seulement une légende transmise de générations en générations bien sûr. Et qui dit quête dit obstacles. Outre les incessantes attaques des Tourmenteurs, nos héros doivent affronter de nombreuses épreuves avant de pouvoir espérer trouver Cité.

Côté Rive gauche, les affrontements se poursuivent. Les rapports de force et les alliances, avec l'entrée en jeu des grossistes, évoluent, tout comme les motivations des uns et des autres, à part peut-être Parn qui reste égal à lui-même : cruel, tyrannique, toujours prêt à venger le moindre manquement à son statut de pasteur d'Élévation par un châtiment, si possible cruel et sanglant.

J'avoue que ce dernier opus n'a pas enflammé mon imagination comme avaient pu le faire Rive gauche et Rive droite. Trop de longueurs côté rive gauche face à trop de rythme côté rive droite ont failli user ma patience. Mon intérêt s'est maintenu grâce aux « interludes » permettant d'en savoir plus sur la genèse de Métro 2033. Et la question qui me taraudait depuis le premier tome : où, quand et comment les protagonistes vont-ils se rencontrer ? a enfin eu sa réponse.