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Citations sur Le voleur de bonbons (6)

Les trottoirs de Villejuif
Nathalie pleura quand Matthieu lui annonça son intention d'aller vivre à Périgueux et de devenir pianiste professionnel dans un bar.
-si c'est avec tes copains que j'ai vus l'autre soir, ça ne me dit rien de bon.Ils ont de sales têtes.
-C'est pourtant une affaire des plus honnêtes. De plus c'est un bar où passent des grosses têtes. C'est peut-être ma chance!
Il parlait ainsi, mais jamais Matthieu n'avait envisagé de devenir musicien, même si la musique lui manquait. -
-Et moi, Qu'est-ce que je vais devenir?
-Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi à Périgueux? Tu trouverais facilement du travail?
Nathalie sécha ses larmes, se moucha. Elle acquiesça de la tête , tout en présentant qu'elle ne le ferait pas.
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Le chemin de la Fontaine
Matthieu Moncet naquit le 12 avril 1948, à Lachaud, un hameau de deux maisons de la commune de Peyrolles, près de Tulle, en Corrèze. Un petit laideron que l'on surnomma vite le têtard à cause de sa grosse tête ronde, ses oreilles décollées, ses yeux globuleux.Il n'avait pas trois ans que sa mère fut emportée par une leucémie en quelques mois d'une souffrance atroce . Mathieu fut élevé par sa grand-mère, Pauline, une forte femme à la voix rude et aux gestes brutaux.Son grand-père, le vieux Gustave la laissait parler et se rendait dans ses champs avec une nonchalance mesurée. Leur fils, le père de Matthieu, 《 ce pauvre Armand》, comme on disait, était grand, maigre, bossu.Son regard vide
montrait qu'il n'avait pas beaucoup de jugeote. Depuis le décès de sa femme, Armelle, une partie de lui-même était morte, et il ne savait prendre aucune initiative. Il suivait son père , travaillait mécaniquement. Le dimanche, il s'asseyait sur un banc à l'ombre et regardait voler les oiseaux, les yeux pleins d'un ennui animal.
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Le Dr Thivier faisait sa visite du matin, la main droite dans le dos, raide dans sa blouse blanche.
- Je sais que je ne vais pas vous faire plaisir, Dit-il à Marion mais nous allons reprendre les séances de chimio rappelez-vous: la leucémie a reculé d'un pas, elle n'est pas vaincue.....
Marion pensa aux terribles journées qu'elle avait vécues, mais, pour Matthieu, elle acceptait de recommencer.
-T'en fais pas ! Dit-il , confiant.C'est la fin du calvaire.
Thivier sortit de la chambre.Marion alla à son armoire, fouilla dans un sac et en sortit une petite poupée rouge , ridicule.
-Tu te souviens? Demanda-t-elle à Matthieu. Tu l'avais trouvée dans une pochette surprise le jour de mon arrivée à Lachaud.
Matthieu examina la poupée et se souvint du vol de la pochette surprise à l'épicerie. Il sourit . À son tour, Marion l'avait guéri de cette leucémie de l'âme qui avait fat de lui un enfant en guerre perpétuellequi , ne pouvant avoir d'amour, recherchait le rejet des autres pour fuir leur iindifférence.
-Ce jour-là, nous nous sommes vus pour la première fois sur le chemin de la Fontaine! Dit-il en souriant à ses souvenirs.
-Pour la première fois! Répéta Marion.
Elle rangea la poupée et tendit la main vers la fenêtre. Au delà de l'hôpital, la ville grouillait.
-Viens!
Elle entraîna Matthieu dehors.Le soleil était revenu; sa chaleur brûlante annonçait de nouveaux orages.Un pigeon s' était posé dans une flaque et secouait énergiquement ses ailes.L'eau giclait autour de lui en fines gouttelettes de lumière. ....
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Les toits de la ville
Matthieu Moncet fit quelques pas dans la rue et s' arrêta en face de l'imposante cathédrale Saint Front .La lourde porte du centre d'éducation surveillée de Périgueux venait de se fermer derrière lui avec son bruit de fer râpé, de barrière infranchissable. Le soleil d'avril, plus vif qu'à l'intérieur des murs épais, l'eblouissait. Dans le centre, le ciel était toujours caché en partie par des toits trop larges, des barrières trop hautes.
Matthieu était enfin libre après cinq années d'un internat plus sévère que celui des jésuites. Au procès qui suivit la découverte des vols, les juges ne l'avaient pas épargné. Des psychologues, des éducateurs l'avaient examiné et compris les blessures de son enfance.Ils avaient aussi mesuré son intelligence et pensèrent que plusieurs années d'un internat strict pouvaient le servir et ils avaient eu raison.L'enfant sauvage qui ne voulait rien apprendre à l'école communale de Peyrolles, tenu par une discipline de fer, avait pu passer son brevet des collèges et faire avec succès une année de seconde et de première. Le petit caractériel qui dissipait la classe de Mme Pelletier s' était révélé un excellent élève!
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Maudites oreilles ! Il avait essayé de les coller contre sa tête avec de la colle à bois volée dans l'atelier de Dumaillet : la colle n'était assez forte. Il aurait voulu les couper, mais sans oreilles il aurait été plus laid encore qu'avec ses deux feuilles de chou qui rougissaient pour un regard, pour une pensée, souvent pour rien. Jamais il ne serait comme les autres, jamais il ne pourrait être regardé avec plaisir. D'ailleurs, les autres ne voyaient que ses défauts. Seul, Roux passait affectueusement sa langue chaude sur sa joue !
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Matthieu retint sa respiration. Le cœur battant fort, un curieux sentiment l'envahissait, le submergeait. Il était tout à coup écrasé, dominé par une douleur oppressante qui venait du fond de lui-même. Lui qui ne pleurait jamais sentit des larmes noyer ses yeux : la maladie de cette fillette le touchait d'une manière qu'il n'aurait su exprimer et qui le laissait sans forces.
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