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Critique de Bernardbre


Ainsi, le 5 novembre 1993, les Éditions Robert Laffont publient dans leur collection «Vécu» l'ouvrage de Marie-France Botte (assistante sociale engagée dans des missions humanitaires, élue femme de l'année 'Elle' 1991) et Jean-Paul Mari (grand reporter, prix Albert-Londres 1987) "Le Prix d'un enfant" consacré à la prostitution enfantine dans le tiers-monde et dénonçant sans réserve «le cynisme tranquille des pédophiles».
Les deux auteurs y écrivent particulièrement : «"Qui a peur de Gabriel Matzneff ?" Personne. Sauf peut-être les gamins quand il pose la plume. Matzneff est un personnage public. Lui permettre d'exprimer au grand jour ses viols d'enfants sans prendre les mesures nécessaires pour que cela cesse, c'est donner à la pédophilie une tribune, c'est permettre à des adultes malades de violenter des enfants au nom de la littérature.»
L'ouvrage cite notamment des extraits du journal 1983-1984 de l'écrivain intitulé "Mes amours décomposés" (Éditions Gallimard, 1990), tel : «[…] les petits garçons de onze ou douze ans sont un piment rare […]» En 1975, dans "Les Moins de seize ans" (Éditions Julliard), Gabriel Matzneff faisait déjà l'apologie des relations sexuelles, telles qu'il les pratiquait, avec «les momichons et les momichonnes», «de la dixième à la seizième année». Ailleurs, dans ses journaux publiés, il étalait ses expériences de tourisme (sexuel, avec des mineurs) en Thaïlande, au Maghreb, en Égypte, en Syrie, à Ceylan ou aux Philippines.
Le livre de Marie-France Botte et Jean-Paul Mari, réédité par France loisirs l'année suivante avec le sous-titre «4 ans dans l'enfer de la prostitution enfantine à Bangkok», vaudra au journaliste, écrivain et réalisateur Jean-Paul Mari vingt ans de mise à l'écart des colonnes littéraires du 'Monde' car Matzneff était alors défendu «bec et ongles» par sa responsable Josyane Savigneau... Denise Bombardier qui s'était frontalement opposée à Matzneff lors de l'émission Apostrophes de 1990, subira la même ostracisation, avec insultes en supplément. Jamais avant 2020, soit à la parution du livre accablant de sa victime Vanessa Springora "Le Consentement", Gabriel Matzneff ne sera inquiété, et il restera soutenu par la majorité d'un petit milieu littéraire parisien indulgent jusqu'à la complaisance, de Jean d'Ormesson à Frédéric Beigbeder, de Christian Giudicelli à Philippe Sollers ou de Simone de Beauvoir à Roland Barthes. Ainsi comprend-on grâce à ce livre que, si le grand public l'ignorait, l'entourage amical et littéraire de Matzneff était parfaitement au courant de sa pédocriminalité, ce qui n'empêcha pas qu'il reçoive deux prix de l'Académie française (1987 et 2009), qu'il soit reçu au moins six fois à la télévision par Bernard Pivot (1975, 1980, 1983, 1984, 1987, 1990), plusieurs fois encore par son ami Thierry Ardisson, dans de nombreuses autres émissions sur diverses chaînes et antennes (dont "La Grande librairie" de François Busnel), qu'il obtienne le prix Renaudot Essai (2013), qu'il reçoive des aides et allocations du Centre national du livre (placé sous la tutelle du ministère de la Culture), qu'il soit fait officier des Arts et des Lettres par le même ministère de la Culture (1995), etc.
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