Citations sur Les mondes d'Ewilan, tome 2 : L'oeil d'Otolep (84)
Le ridicule tue moins que la prétention. Et il fait rire.
Lorsque tu entres dans un lieu inconnu, tu es la cible de tous les regards. Ceux-ci se détournent ensuite quelques secondes avant de revenir sur toi pour ne plus te lâcher. Ces secondes durant lesquelles tu es invisible sont les secondes du marchombre. Elles sont ton temps, ton monde, ta liberté.
Je t'offre mon cœur, Ewie, le cœur de quelqu'un qui connaît comme toi la beauté des Spires, le miracle des possibles et la magie de l'Imagination. Je t'offre le plaisir et la puissance, la gloire et l'absolu. Je t'offre mille bonheurs qui rendront fades les rêves les plus fous des gens qui ne nous comprennent pas. Je t'offre mon âme, Ewie.
Un jour, elle a dû aller dans la même Académie que toi, avoir des amis, rire avec eux, se trouver un amoureux...
Elle passa la main sur son front, s’obligeant à respirer avec lenteur pour chasser le cauchemar qui pulsait encore dans chacune des fibres de son corps. Elle se leva sans bruit.
— Que t’arrive-t-il ? murmura Salim près d’elle.
— Un mauvais rêve. Je vais marcher un peu. Pour oublier…
— Je viens.
Ce n’était pas une question ni même une proposition. Aussi silencieux l’un que l’autre, ils s’éloignèrent du tas de cendres qui rougeoyait toujours. Ils n’avaient pas fait trois pas que la voix d’Edwin s’éleva. Parfaitement éveillée.
— Ne dépassez pas la limite des arbres.
Puis celle d’Ellana. Gouailleuse.
— Ni les autres.
Salim n’eut pas le temps de trouver une réplique.
— Les limites exister pour être dépassées !
— Et si vous fichiez la paix à ces jeunes gens ?
Chiam et Erylis ! Son cauchemar eût-il été moins prégnant, Ewilan aurait éclaté de rire.
Le compliment tira un sourire mi-figue, mi-raisin au vieil analyste. Erylis venait en une seule phrase de louer sa sagesse tout en lui rappelant qu'il avait l'âge d'être son grand-père !
Fluidité et Harmonie. Un marchombre ne recule jamais devant un adversaire, il entre dans son cercle, lui vole son centre, devient maître de sa force et de son équilibre. Un marchombre est eau devant le feu, feu devant le froid, vent devant le fort, fort devant le faible.
Une petite main vint se nicher dans la sienne.
- Tu es triste ?
- On est toujours triste quand quelqu'un meurt.
- Sauf quand il est méchant ou quand on ne le connaît pas.
Ewilan s'agenouilla pour se mettre à la hauteur d'Illian.
- Les légionnaires sont gentils même si je ne connais pas vraiment les hommes qui se trouvent derrière leurs armures. Je leur suis reconnaissante de nous défendre et malheureuse que deux d'entre eux soient morts.
- Je comprends, mais moi je préfère que ce soient eux plutôt que toi ou Salim. Il en reste dix. Ça suffit pour nous défendre, non ?
La cavalière et sa monture fendirent les flots jusqu'à Salim qui s'était levé et avait fait trois pas dans leur direction.
À peine surpris.
En arrivant à sa hauteur, Ewilan se laissa glisser dans ses bras.
Ils s'enlacèrent tandis qu'Aquarelle s'ébrouait. Les rayons du soleil auréolent deux corps, fondus dans un seul et immense bonheur.
Peau noire, peau blanche, éclat de passion. Souffle magique.
Qui les emporte.
Edwin et Ellana s'éloignent, émus au-delà des larmes. Au-delà des mots.
Ewilan et Salim s'aiment.
- Stop !
Ewilan avait crié.
- L'un d'entre vous se sent-il capable d'expliquer à Edwin la manière de tenir un sabre ? Ou à Artis comment soigner un blessé ? Qui se risquerait à donner des recommandations à Ellana quand elle escalade une falaise, à Chiam quand il utilise son arc ? Personne ! Alors, écoutez-moi. Je dessine. Comme Edwin se bat, Artis soigne, Ellana grimpe ou Chiam tire. C'est mon Don et je n'accepterai aucun conseil, aucun avertissement. De quiconque !