Je ne suis pas tout à fait étranger aux choses de la Musique envisagée comme art. Sans exagérer ma compétence, j'espère éviter les erreurs lourdes auxquelles on s'expose quand on parle d'un art sans le pratiquer. D'ailleurs je m'en abstiendrai autant que possible, l'esthétique étant à la limite de mon sujet. Je passerai donc systématiquement sous silence une foule de questions de détail, longuement traitées par Helmholtz. qui allongeraient mon texte sans éclaircir davantage les principes.
Il est certain que le tympan et l'appareil moyen de l'oreille, dont le rôle est de transmettre les sons, vibrent sous l'influence de tous les sons perceptibles; donc leur amortissement doit être énorme : ils ne peuvent pas intervenir dans l'impossibilité d'entendre distinctement des trilles rapides. Donc il existe, outre ces portions de l'oreille, d'autres portions pour lesquelles le son se maintient plus longtemps, dont l'amortissement est plus petit, et dont par conséquent le champ de résonance est moins étendu : ces parties sont mises en vibration par des sons de hauteurs différentes.
Le raisonnement est corroboré par les différences de perception des trilles dans le grave et dans l'aigu.