Barbaroxe s'affaire : ce soir, il a rendez-vous avec sa guilde pour explorer un nouveau donjon. Sa copine, qui en a un peu marre de ne le voir que par intermittence, lui propose de venir boire un verre avec elle et ses amis, mais il refuse : l'aventure avant tout ! Et après tout, ce n'est que la septième fois cette semaine...
L'idée de participer à l'opération Masse Critique pour Babelio m'ayant enchanté, je me suis placé sur plusieurs titres. Dont celui-ci qui m'a été donné par Angélique, même si j'étais moins emballé. Et c'est celui pour lequel nous avons été sélectionné. Je remercie donc Babelio pour cette initiative ainsi que l'éditeur, manolosanctis, pour cet envoi gratuit.
Tout d'abord, laissez-moi vous présenter manolosanctis : il s'agit d'une nouvelle maison d'édition, puisqu'elle a été créée en 2009. C'est avant tout une communauté web, puisqu'elle propose à ses membres de découvrir des planches de jeunes auteurs non encore édités. Et voilà qu'elle se met maintenant à sortir en format papier certains albums, plébiscités par les internautes et en accord avec la ligne éditoriale.
C'est donc l'occasion pour de jeunes talents de se faire (re)connaître, et
Jean-Philippe Boudart est l'un des heureux élus.
Je vais commencer par parler de l'objet.
L'éditeur nous propose ici un format non standard. Il fallait oser, pour les premiers pas : un format plus petit, un grammage de papier plus épais (150g). Nous sommes aux petits oignons. Et c'est agréable, je ne vous le cache pas.
La couverture est alléchante et le graphisme plutôt original, quoique sombre.
Il y a un petit côté brouillon qu'on retrouve chez
Sfar et qui n'est pas repoussant. Il y a dans certains aspects quelques similitudes avec les vieux dessins animés, genre Popeye, ou encore la mascotte d'Angoulême. J'aime bien l'apparence visuelle des protagonistes, mais sur ce point, j'ai un bémol à donner à l'humain, que je trouve un peu hors normes par rapport aux autres personnages. J'ai l'impression qu'il ne colle pas à l'univers.
Du côté teintes, on est dans le sombre tout du long, sauf sur la dernière page, qui là encore, fait un contraste énorme avec le reste. Mais bon, je trouve pas ça si gênant, j'aime bien les couleurs de la dernière page.
C'est du côté narratif que j'ai le plus de reproches à faire. Et non des moindres :
Je n'ai pas saisi l'intérêt d'un tel album. L'histoire n'est qu'un enchevêtrement d'actions qui se suivent et qui sont dénués de substance. On va de péripétie en péripétie sans aucune construction. Y-a-t-il seulement eu un storyboard pour poser une chronologie logique ?
Je pourrais voir là dedans comme une critique du monde du MMORPG type World of Warcraft, où tu n'as plus de vie sociale, où tes seuls copains sont ceux que tu croises virtuellement, où ta nourriture se résume à des chips avec du coca... mais même pas. J'ai plutôt l'impression que l'auteur se joue de cette idée reçue du jeu en réseau, qu'il ne contredit rien et pire, qu'il aime ça.
Ben moi, j'ai pas accroché du tout... et encore moins sur le langage employé dans l'album : aucune majuscule, un vocabulaire exécrable et pire encore, l'un des personnages parle comme l'adolescent moyen écrit sur un tchat ou dans ses sms.
Et ça, c'est le genre de chose qui me fait bondir.
Franchement si vous aimez les BD d'aventures et les jeux de rôles, choisissez plutôt Donjon de
Sfar et
Trondheim, ou encore le donjon de Naheulbeuk (bien que pour ce dernier, l'album ne soit pas à la hauteur de la série audio).
Lien :
http://bendis.uldosphere.org..