L'imagination est comme un muscle. Pour la développer, tu dois la nourrir et la faire travailler.
Un livre sans lecteurs n'existe pas !
Pour tenter d'oublier ses fiançailles ratées, la jeune fille entama une longue descente dans les mondes imaginaires de la littérature.
[réflexion du personnage principal à propos des contes]
A la fin, c'est toujours plus ou moins la même histoire. Un beau ténébeux - au choix : bête victime d'un sortilège, vampire séduisant, ange déchu, guerrier torturé, aristocrate taciturne - tombe amoureux d'une femme intelligente et belle (sans le savoir). L'âme très pure de l'ingénue apaise les tourments du monstre au coeur tendre. Elle semblait si fragile, elle est si forte en fait. Il semblait si fort, Il est pourtant si fragile. Et voilà, l'affaire est dans le sac.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage...
Obéissant aux modulations de sa voix, les vers du poète s'échappèrent du recueil pour flotter dans l'air marin. Ils sautillèrent sur la rambarde avant de se mêler à l'écume. Iliade considéra ces drôles de mots-poissons jouant au-dessus des vagues, puis referma brusquement Les Regrets.
L'évocation d'Ulysse avait orienté son esprit vers un monument de la littérature : L'Odyssée d'Homère. C'était ainsi, un livre en appelait toujours un deuxième, puis un troisième ! Il suffisait parfois d'un mot pour déclencher l'engrenage infini des belles-lettres. Les écrivains se répondaient entre les époques, ils vous guidaient les uns vers les autres en dépit des siècles, leurs oeuvres traversant le temps plus aisément, plus magiquement que les exploits guerriers, les châteaux ou la gloire des empereurs.
- On pourrait y rajouter de la poudre de chenille bleue ! Cela donnerait une couleur originale à la crème et les convives s'élèveraient dans les airs. Oh, pas bien haut, et pas bien longtemps non plus, juste quelques secondes.
- Envoyer les invités en l'air pour le dessert ? Bonne idée !
- C’est toujours le moment de lire, monsieur ! Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de livres qui sortent chaque année dans les librairies ! Le chiffre est vertigineux ! Une centaine de vie de lecture ne suffirait pas à épuiser le patrimoine mondial de la littérature. Il n’y a pas une minute à perdre !
- L'imagination... est le maître-mot ! L'imagination est comme un muscle. Pour la développer, tu dois la nourrir et la faire travailler.
- Mais comment nourrir mon imagination ?
- En lisant ! Beaucoup ! En étant curieuse de tout !
[...]
- Et comment travailler mon imagination ?
- En croisant les univers, en inventant ce que les mots ne disent pas. Rêve les blancs entre les lignes, déploie tes propres histoires et tes propres visions.
Je découvre les verres en cristal hurlant, les dîners à sept plats, les pliages de serviettes extravagants - abeille géante, géranium et pangolin, entre autres -
- Vous préférez la compagnie des plantes à la société des hommes ? le questionna-t-elle encore.
- Tout comme certaines préfèrent celle des livres.