Si loin, si proches

Je n'ai pas envie de dire trop de mal de "Si loin si proches" de Françoise Bourdin car c'est plein de bonnes intentions mais vraiment ce n'est pas le genre de roman que j'aime lire.
C'est l'histoire de Lorenzo, un vétérinaire qui gère son parc animalier dans le Jura avec passion et qui vit une série de malentendus amoureux avec Julia, la vétérinaire adjointe et amour de jeunesse.
Entre les girafes et aléas familiaux ils vont finir par se dire qu'ils s'aiment. C'est sans surprise.
Je trouve qu'il y a beaucoup de clichés et une succession de faits dans un cadre assez formaté. Aucun univers ne se dégage de cette gentille histoire de gens qui réussissent professionnellement mais qui ne savent pas se parler. C'était un beau sujet mais son traitement laisse à désirer avec une série de "n'importe quoi". Par exemple j'ai un peu de mal à laisser passer le fait que les éléphants d'Afrique sont sauvés grâce à Google qui permet de les géolocaliser, que le beau-père soulage sa femme de SES tâches ménagères ou encore qu'à son âge, sa mère avait douloureusement conscience qu'il est impossible de rebattre les cartes...
Bref vous avez compris que je n'adhère pas.

Après un premier tome simple mais agréable, ce deuxième tome s'est avéré longuet, à plusieurs reprises ennuyeux, et pour finir, prévisible.
En effet, plusieurs passages seront presque à survoler si on a déjà lu la première partie Gran Paraíso. Les personnages, définis par quelques traits de personnalités marqués qui ne les quitteront plus, sont sans subtilités ni accrocs. La situation finale est déjà profilée depuis les premières pages.

L'auteure saisit pourtant des sujets intéressants, certains amples et intemporels comme l'amour, et d'autres plus complexes et plus contemporains comme la difficulté de la communication, les conséquences de l'interprétation et de la supposition, ou encore de la défaillance de la perception.

Cet ouvrage restera une lecture accessible, populaire et légère, avec des notes poétiques mais malheureusement inconsistantes.