Ça n'avait pourtant pas si mal débuté ! Ça semblait frais et j'avais le privilège de la découverte… Est-ce la troisième personne du singulier qui a fini par m'envoyer sur un « il » désert où le jeu m'est devenu étranger.
Je m'étais pourtant attaché à Lorenzo et à Julia et voilatipa que j'ai eu la désagréable impression que je tournais en rond dans l'intrigue, que les phrases se ressemblaient, qu'elles avançaient déguisées mais qu'elles disaient toujours la même chose. Alors, je me suis lassé, désolé, isolé.
Ils sont trop gentils les sentiments, trop simples les émotions. C'est trop mignon mais pas assez saisissant et un poil téléphoné. En fait, c'est un peu « Nous Deux ». Non, pas nous deux…Je voulais dire le roman-photo phare des sixties !
Nous deux, c'est complexe, c'est fort, ça fait de la musique sur tous les sentiments :
Des symphonies inachevées, pastorales, fantastiques, des musiques de chambres aussi et des concertos pour violons et pas d'orchestre. Des réquiaimes sans fin. Tout pareil que dans le livre mais sans les flonflons. On croit que l'histoire d'amour est finie, etpuisnon.
C'est comme ça entre Lorenzo et Julia, sauf que dans le livre, Lorenzo est beau et que toutes les filles l'aiment. C'est bien le problème de Julia, qui soit dit en passant n'est pas mal non plus d'ailleurs.
Alors on se sépare, il part en Afrique. Pas pour le fric ni pour les frasques mais pour améliorer le parc animalier que Lorenzo gère dans le Jura et dont Julia, vétérinaire s'occupera en son absence.
De girafes en rhinocéros, la vie va se montrer féroce, Lorenzo va devoir faire gaffe.
Julia l'attendra-t-elle ou son amour s'éteindra-t-il ?
Si vous n'avez pas de questionnements plus importants ce roman vous comblera.
Sinon, « Tu peux apprendre au mainate le pont de la rivière Kwaï dans le zoo où j'étais encore épouvantail. Reviens, vas t'en… ». Pas trop de rapport mais j'avais envie de le dire !
On peut être parfois se sentir si proches et être vraiment si loin.
Commenter  J’apprécie         4213
Début du livre
Repéré par l'un des soigneurs du parc, le vieil homme avait été signalé à Lorenzo, comme tout individu au comportement anormal.
A V I S
Un roman qui m'a sortie de ma zone de confort.
Et si je vous parlais d'animaux sauvages, de savane, du Kenya, et d'une histoire d'amour très très compliquée.
A priori il s'agit du deuxième tome avec le personnage de Lorenzo. Malheureusement je n'ai pas eu le plaisir de lire ce premier opus mais cela ne m'a aucunement gênée.
En effet, on retrouve ce jeune homme pour qui seule sa passion pour les animaux le motive. Il poursuit dans cette voie au détriment de beaucoup de choses. Il faut dire qu'il n'a pas connu son père, et que c'est son grand père Ettorre qui lui a transmis cette passion.
De cette passion, est née sa vocation : ouvrir un parc animalier....alors pas un zoo ni un parc d'attraction, un endroit où seuls les animaux comptent, leur bien être, leur sécurité et surtout leur postérité.
Il n'y a nullement besoin d'attraction à côté. Les enfants n'ont qu'à s'émerveiller du spectacle des animaux en semi-liberté et non contraints à faire des choses par obligation ou par pure commerce.
Voir un lion ou un tigre de très près, à l'abri d'un tunnel de verre blindé ou sur une passerelle sécurisée, rouler en voiture au milieu des ours bruns, caresser un chevreau, regarder les éléphants s'asperger, donner à manger aux singes, tout cela valait bien mieux qu'une balançoire ou un trampoline.
Alors oui, la trésorerie a du mal à suivre mais qu'importe, Lorenzo a des employés en or, et il habite lui-même sur place, en ayant beaucoup de mal à déléguer.
Un roman sans intrigue particulière, sans suspens, sans aucune fioritures mais qui vous entraîne simplement et doucement au gré de la passion de Lorenzo. Vous ne pourrez que profiter de cette vie animée de cette amour des animaux.
Vous apprendrez bien des choses sur le passé de Lorenzo, et notamment ses mésententes familiales, sa rupture amoureuse, mais tout cela sans aucune tristesse, étant sous le charme de cette vie très particulière.
Et cette découverte des animaux en totale liberté au Kenya, lors d'un séjour de Lorenzo chez son ami d'enfance.
Bref, du bonheur à l'état pur, un vrai retour aux sources qui fait du bien le temps d'un livre, à lire bien au chaud sous une couette, une journée de pluie.
Pas de coup de coeur pour ma part, mais un grand plaisir à suivre les aventures de Lorenzo.
Les personnages, que ce soient Lorenzo ou les autres soigneurs, ou employés oeuvrent pour la pérennité des animaux et surtout contre l'extinction de certaines races.
Un pari réussi pour l'auteure qui a su je pense s'entourer de personnes proche du domaine animalier, tant les descriptions et les termes employés sont adaptés. Quant aux soins, apportés aux animaux, ils sont également très travaillés dans l'écriture.
Tout cela dans une plume fluide et un texte très aéré : ce qui en fait une lecture absolument agréable.
Le tout mêlé au jeu du "Je t'aime moi non plus" entre Julia et Lorenzo qui nous porte à bout de souffle. On espère, on y croit puis on est déçu, et on re-espère etc.
C'est, en effet, une femme fantastique. Je l'ai perdue une première fois par ma faute, et quand je l'ai revue quelques années plus tard je n'ai rien tenté, comme un abruti
Il est vrai que j'ai plus retenu le côté amour des animaux que l'histoire d'amour entre Julia et Lorenzo. Mais à chacun sa préférence.
Une couverture magnifique qui laisse entrevoir l'histoire. Mais franchement, je ne m'attendais pas du tout à un tel sujet, ne lisant jamais les 4ème de couverture, préférant ne pas me laisser influencer.
Un titre également révélateur du parallèle de l'histoire de Julia et de Lorenzo, mais également de son escapade dépaysante au Kenya, et de son parc dans le Jura.
**********
Alors je dis un grand oui pour vous conseiller ce livre qui est vraiment bien écrit et qui vous offre une sacrée découverte du monde animalier dans toute sa splendeur.
Commenter  J’apprécie         10
En sortant du ventre de sa mère, le girafon tombait de deux mètres de haut et recevait sur la tête trente litres de liquide amniotique. Presque aussitôt, il tentait de se mettre debout sur ses longues jambes et tombait plusieurs fois avant d'y parvenir. Un spectacle si attendrissant que les soigneurs étaient capables de se relayer jour et nuit pour ne pas le manquer.
Elle vit s'afficher le numéro d'Adrien et prit la communication, vaguement inquiète de cet appel tardif.
- Julia ? Bon sang, je suis barricadé dans l'arrière-cuisine du restaurant parce qu'il y a une panthère dehors ! Je me suis quasiment retrouvé nez à nez avec elle en ouvrant la porte...
Il reprit son souffle tandis que Julia essayait d'intégrer la nouvelle.
- Une panthère ? répéta-t-elle.
- Un truc de ce genre ! Je ne lui ai pas demandé ses papiers !
Il aurait aimé être avec elle. En fait, elle était la seule personne avec laquelle il avait envie de discuter de ce périple et, paradoxalement, la seule avec laquelle il ne devait pas le faire. Inutile de raviver de vieux souvenirs, de reparler de ces anciens voyages qui avaient sonné le glas de leur si belle histoire. Il ne parvenait pas à être naturel avec elle, le passé pesait trop lourd entre eux. Alors, peut-être qu’un peu d’éloignement leur ferait du bien à tous les deux ? Leur donnerait l’occasion de surmonter la rupture d’autrefois, d’oublier Marc et de se regarder enfin d’un œil neuf ? Il y croyait, en espérant que ce ne soit pas uniquement pour se rassurer.
Chacun ne veut voir que sa propre souffrance, jamais celle des autres.
Désormais, ils étaient de nouveau libres, mais de nouveau Lorenzo se tenait en retrait. Amical, chaleureux, complice, il n’essayait pas de la séduire, n’était jamais ambigu. Pourquoi ? Qu’est-ce qui le retenait ? Le départ de Marc était sans doute trop récent, peut-être ne voulait-il pas avoir l’air de se précipiter. En attendant, elle bouillait d’impatience : elle avait tellement envie qu’il la regarde autrement, qu’il lui dise des mots plus tendres, plus audacieux, qu’il soit plus conquérant et plus proche, plus intime. Avec la maturité, il était encore plus séduisant, et il la séduisait ! Elle aimait ses qualités évidentes et ses défauts plus secrets, car il n’était pas parfait, loin de là. Il se braquait facilement, ne savait pas déléguer, faisait passer le travail avant tout. Le parc lui prenait tout son temps, toute son énergie, il sortait peu de ce monde clos. Lui ferait-il un jour une place dans sa vie si pleine ?
Françoise Bourdin présente son nouveau roman, « Un si bel horizon » !