Citations sur Rouge Tagada (10)
Alors, quand elle a relevé la tête, rajusté son bonnet en maille et s'est levée, l'air déterminé, forcément... Forcément, j'ai pris de plein fouet son allure de gazelle un peu paumée.
A deux, tout était plus facile, et j'en arrivais même à oublier mes idées bizarres, mes envies de la serrer dans mes bras, contre moi, d'embrasser ses paupières et le bout de son nez, de goûter ses lèvres roses et, quand elle était triste, de sécher ses larmes avec des baisers. J'oubliais tout ça, oui, parce que nous étions amies. Vraiment amies. Meilleures amies. Inséparables.
Je venais d'écrire mon nom sur la feuille quadrillée quand...
ELLE. A. TAPÉ. SUR. MON. ÉPAULE.
Elle m'aurait demandé la lune, je la lui aurais apportée. Après, c'est devenu plus facile.
On s'est souri,
On a échangé quelques mots.
T'aimes le théâtre ?
Ben oui...
Il y a des oiseaux qu'on appelle comme ça - les inséparables. Quand ils ne se voient plus, ils dépérissent. Si l'un des deux meurt, l'autre ne tarde pas à le rejoindre. Layla et moi, on était un peu comme ça.
J'ai imaginé que le garçon au nom de caleçon avait déménagé, loin, en Amérique, ou pourquoi pas en Chine, qu'elle ne le verrait plus jamais.
Ou mieux, qu'elle s'était aperçue qu'à force d'être "TROP" il n'était surtout pas assez.
Je me trompais.
A chaque fois, j'avais le cœur guimauve et les jambes en coton, le cerveau à l'envers et le corps brûlant. On a continué longtemps, des heures peut-être, pour être sûres, parce que Layla voulait être prête, parce que je ne voulais pas m'arrêter.
Mâcon, je n'y étais jamais allé et j'en détestais jusqu'au nom, parce que c'était la ville qui me volait Layla, parce que Layla d'ici laissait un grand vide derrière elle, et Layla de là-bas vivait une vie que je ne connaissais pas.
Il y a des oiseaux qu'on appelle comme ça - les inséparables. Quand ils ne se voient plus, ils dépérissent. Si l'un des deux meurt, l'autre ne tarde pas à le rejoindre. Layla et moi, on était un peu comme ça.
« Elle était dans ma classe. Quatrième D. D comme déconne, délire, débile, dévergondé, début, douleur, douceur aussi. Il y avait tout ça chez nous. »
Elle était dans ma classe. Quatrième D. D comme déconne, délire, débile, dévergondé, début, douleur, douceur aussi. Il y avait tout ça, chez nous. Des pimbêches qui riaient trop fort, des timides, des bébés sages, des filles toutes fières de se comporter en femmes et des garçons qui ne savaient plus comment fonctionnaient leurs mains ni leurs pieds. Il y avait aussi les Jade et les Benjamin, les bons copains toujours là en cas de coup de blues à la récré, toujours prêts à refaire le monde et jouer aux cancres au lieu d’aller en perm. Mais il n’y avait qu’une Layla.