Un berger blanc qui a tout perdu et un propriétaire terrien noir qui a tout perdu se rencontrent en Afrique autour de jeunes bonobos en pleine guerre civile dans un pays africain. L'auteur excelle dans sa description de l'Afrique mais le texte ressemble un peu trop à du déjà vu, c'est à dire la ventilation simpliste entre les bons et les méchants. le roman fait un peu fourre-tout aussi et l'histoire d'amour finale décrédibilise les aspects sérieux du texte. (simple opinion)
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Afrique. République du Sakénia. Le ventilateur de l'aéroport était tombé en panne l'année où un bagagiste avait uriné sur le circuit électrique pour manifester contre un licenciement jugé abusif. La police de l'air et des frontières avait retrouvé son cadavre dans la position du Manneken Pis. Depuis, il faisait une chaleur épouvantable dans le hall d'arrivée.
A l'instar de ceux qui pensent que les brebis se ressemblent toutes, Victorien ne différenciait pas le visage des citadins, ces hommes et femmes convaincus d'appartenir à la forme la plus aboutie de la chaîne des êtres vivants et qui, non contents de se croire doués de raison, exerçaient leur névrose sur l'environnement.
- L'Afrique, conclut l'ingénieur, pour y comprendre quelque chose, il faut souvent passer par la case "absurde". Tu verras, c'est vachement pervers.
L'Afrique c'est une lumière qui plisse les yeux, une étuve qui transforme les Blancs en zombis, ces gens qui se croient civilisés en débarquant, et qui ne tardent pas à comprendre qu'ils seront des micro particules sur un continent sans clôture ni mesure.
L'Afrique un ciel infini et des nuages en liberté à la verticale d'une fourmilière humaine qui chante, braille, invective.
L'Afrique enfin, ce bordel, quelle merveille!
Saisir la bonté de son visage réclamait tant de mansuétude qu'au village, on préférait se moquer de lui et raconter qu'à force de vivre avec ses bêtes, il avait épousé leur destin, celui d'un sauvage.