"C'était dangereux... Ça revenait à croire que la vie pouvait bien tourner, comme par magie. Qu'elle pouvait être plus généreuse que ce qu'on avait imaginé."
Me voici arrivée au terme de la saga
Les insoumis. Après une montée crescendo depuis le 1er tome, ce dernier volet m'a paru plus plat. L'héroïne a toujours la même idée en tête : sauver les jeunes psi des camps de "réhabilitation". Toutefois, la concrétisation de ses plans traîne à se mettre en place. Ce sentiment découle principalement de la rupture qu'opère l'auteure dans la trame narrative. Habitués à suivre les personnages dans leur périple, on est surpris de les voir posés à un endroit, dans une attitude plus attentiste.
En effet, si l'action est bien présente, en particulier au début et à la fin, on assiste surtout à un huis clos entre le trio de tête : Ruby et les deux frères Stewart, Liam, celui qu'elle aime et Cole, celui dont elle se sent de plus en plus proche. Alors que les deux amoureux ont bien du mal à se refaire confiance, la jeune fille est de plus en plus sollicitée par Cole qui l'associe au leadership. Tous deux se comprennent et partagent plus d'un secret dont se sent exclu Liam. D'autant plus qu'il adhère difficilement à leurs décisions. Prônant un règlement plus pacifique de leur situation, il se heurte aux idées plus combatives de son frère. Au fil des pages, néanmoins, on découvre ce qui lie profondément les deux frères. Un lien fraternel qui sera particulièrement mis à mal dans ce dénouement.
Ce final voit aussi le retour d'adultes "bienveillants" qui reprennent progressivement la main. On découvre ainsi le point de départ de toute cette mésaventure avec le dévoilement de l'origine de ce fameux virus NIAA qui a décimé bon nombre de jeunes et a transformé les autres. L'auteure inscrit ce cataclysme dans des préoccupations "contre-terroristes" bien actuelles. Histoire de nous rappeler que nous n'en sommes peut-être pas très loin et qu'à jouer aux apprentis sorciers, on finit par se brûler les doigts. Elle pose également bien des questions éthiques qui continuent à chiffonner une fois le livre refermé.
Quant au final, il m'a laissé un goût un peu amer. Même si les choses semblent s'améliorer, cet équilibre parait particulièrement fragile. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de craindre une nouvelle chute en enfer. Peut-être que l'auteure se ménage ainsi la possibilité de poursuivre la saga ou, tout simplement, témoigne-t-elle ainsi du sort cruel de l'humanité, incapable de tirer des leçons de ses erreurs.
A vous de juger !
Lien :
http://lacoupeetleslevres.bl..