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Critique de Apikrus


En préface, le traducteur rappelle que 'Fahrenheit' a été publié en 1953 (en feuilleton). Aux Etats-Unis, cette année se situe en pleine psychose anticommuniste, notamment encouragée par le sénateur paranoïaque Joseph McCarthy (1908-1957). le traducteur fait aussi un parallèle entre ce texte et le célèbre roman d'anticipation de George Orwell, '1984'.

De fait, dans ce roman, Bradbury pousse à l'extrême quelques travers de la société américaine dans laquelle il vit, manière pour lui d'en dénoncer des excès. Montag, le personnage principal du roman, est "pompier", son métier ne consiste pas à éteindre les feux (c'est devenu inutile, les maisons étant ignifugées) mais consiste à brûler en urgence les livres. En effet, dans la cité où vit Montag, toute littérature est considérée par la majorité de ses concitoyens comme néfaste au confort de leur vie (et par les autorités comme susceptibles de nuire à l'ordre établi). La différence entre le livre et les autres médias décrits dans le roman de Bradbury résulte notamment de l'immédiateté et de la fugacité des images diffusées par ces derniers qui ne laissent pas le temps au spectateur de réfléchir. La réflexion, c'est précisément ce qu'une rencontre va susciter chez Montag. Il se pose alors des questions qui vont l'amener à un décalage progressif avec le mode de pensée de son entourage, et surtout avec ce que les autorités attendent de lui. le nouvel état d'esprit de Montag ne devient-il pas dangereux pour lui ? Saura-t-il retrouver son ancienne sérénité, et la sécurité qui s'y associait ?

'Fahrenheit 451' est l'occasion d'une profonde réflexion sur l'importance de la littérature, et plus largement sur celle des libertés de pensée et d'expression dont elle n'est qu'une émanation. La contribution de certaines technologies (en l'espèce de ce qui tient lieu de télévision dans le roman) à l'acculturation des masses m'est apparue comme très prémonitoire (un dirigeant d'une chaîne de télévision française n'a-t-il pas déclaré que son travail consistait à anesthésier la pensée !?).

Cet ouvrage est selon moi un roman majeur d'anticipation, au même titre que 'Le meilleur des mondes' d'Aldous Huxley ou que '1984', même si l'écriture manque ici parfois un peu de limpidité (quelques phrases sont demeurées incompréhensibles à mes yeux, malgré plusieurs relectures, mais peut-être est-ce dû à la traduction ?), ce qui loin d'être le cas chez Huxley.
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