Le problème quand on a un secret c'est qu'on en a vite deux. Puis trois, puis tellement qu'on finit par avoir l'impression que tout risque de se déverser sitôt qu'on ouvre la bouche.
On ne peut pas fuir la sauvagerie qu'on a en soi.
Un truc s'est attendri en moi, comme de la neige dans une flaque de soleil.
Avant je pouvais tout lui dire. Je lui faisais part d'un problème, il me disait comment le résoudre. Il y avait pas de secrets entre nous. Et puis il y a eu un truc que j'ai pas pu lui dire. Le problème quand on a un secret c'est qu'on en a vite deux. Puis trois, puis tellement qu'on finit par avoir l'impression que tout risque de se déverser sitôt qu'on ouvre la bouche.
C’était rare que Papa parle de Maman, et encore plus rare qu’on parle de comment elle était ou de ce qu’elle aurait fait. Je m’attendais à moitié à la voir sortir, juste là, la voir passer la tête par la porte d’entrée et l’entendre dire, Vous vous racontez des secrets, là-bas ? Je me suis surprise à l’attendre pour de vrai. Ça paraît bête à dire, mais j’ai été déçue de ne pas la voir arriver. Comme si le simple fait de parler d’elle pouvait la faire apparaître.
On ne peut pas fuir la sauvagerie qu'on a en soi.
Comme dans plein de livres qu'on lit, c'est comme ça que ça se finit, sur quelqu'un qui revient à son point de départ, changé. J'imagine que ça n'aurait aucun intérêt de lire une histoire où à la fin le personnage principal n'est pas changé par rapport à ce qu'il était au départ.
Quand vous passez tout votre temps avec des chiens, vous finissez par savoir ce qu'ils disent. Une équipe de chiens de traîneau parle à l'unisson, toutes leurs voix se mêlent pour n'en former qu'un seule, et c'est la voix de la meute.
Le ciel est clair, avec toutes les étoiles comme une limaille projetée sur un drap noir, et le drap est si vaste qu’il ne se termine nulle part, s’étire encore et encore, toujours plus loin, et vous sentez qu’il pourrait vous aspirer, et vous voudriez presque qu’il vous aspire, juste pour pouvoir faire partie d’un truc aussi grand que ça.
On ne devrait jamais prendre plus que ce dont on a besoin. ( p23 )