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3,79

sur 998 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec @Sauvage @Jamey Bradbury fait une entrée tonitruante dans la littérature américaine et se pose d'emblée en digne héritière de Jack London et de Stephen King.

Troublante, dérangeante, passionnante, voilà l'histoire de Tracy, 17 ans, son rêve : participer à l'Iditarod, la grande course de mushers dans l'immensité sauvage de l'Alaska. La forêt est son jardin, c'est là qu'elle part chasser, se ressourcer ou se calmer quand sa colère la submerge.

La grande force du roman est sans doute ce climat oppressant où @Jamey Bradbury emmène son lecteur.
Thriller, fantastique, horreur, nature writing : @Sauvage est un mélange réussi de tous ces genres mais c'est aussi un roman brillant sur le deuil, la solitude, la différence. Des personnages secondaires tous plus justes les uns que les autres et bien sûr son personnage principal, Tracy la sauvage capable de capturer des proies à mains nues. Tracy qui sait que la nature peut-être dangereuse, qu'il y a des prédateurs et des proies. Tracy qui boit la nature comme un nectar divin capable de lui montrer celle-ci du point de vue des animaux.

@Sauvage est également une déclaration d'amour à l'Alaska, ses forêts et ses montagnes immenses, ses habitants sylvestres bravant des conditions climatiques extrêmes, perpétuant des traditions séculaires.

Une très bonne lecture qui m'a donné des frissons et pas seulement à cause du froid !

Challenge USA
Challenge Multi-défis
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L'Alaska, l'immensité, le froid, la neige, la nature omniprésente et des êtres humains qui se fondent dans le décor, retrouvant parfois des instincts primaires, voir bestiaux comme pour Tracy, cette jeune fille de 17 ans qui vit avec son père Bill, musher, son jeune frère Scott et leurs chiens et qui possède des facultés peu ordinaires.

"J'ai senti quelque chose de sauvage monter en moi. Un puissant désir de courir aussi loin que je pouvais, jusqu'à ce que ma tête se vide intégralement et que ma peau s'arrête de bourdonner et que je sois capable de me concentrer suffisamment longtemps pour poser un collet et attendre qu'une petite bête se pointe, et alors là je pourrais m'abandonner complètement quelques instants, mes yeux et mes oreilles cesseraient de m'appartenir, ce seraient ceux d'une marte ou bien d'un écureuil.(p45)"

Tracy est mi-humaine mi-animale, à la fois sauvage, rebelle mais aussi sensible et instinctive. Oui c'est cela, instinctive, elle vit comme elle ressent et comment ressentir mieux qu'en buvant le liquide de vie afin de s'imprégner des pensées des autres, proies ou proches. Seule sa mère, Hannah, récemment décédée, connaissait ses besoins et arrivait à la canaliser en lui imposant quatre règles fondamentales qu'elle ne devait jamais outrepasser peut-être parce qu'elle-même avait connu les mêmes besoins.

Tracy Sue Petrikoff se raconte, jonglant avec les personnalités dont elle s'imprègne, allant jusqu'à les endosser pour mieux comprendre, apprendre, prévoir et anticiper. Comme un animal elle se fit à son instinct et va se rapprocher de Jesse, un jeune de son âge, après une période d'observation. Mais comme rien n'est ce qu'il paraît être dans ce roman, Jesse va se révéler différent. Lui aussi a ses secrets, son passé, ses souffrances. Elle va le flairer, se rapprocher, accepter la caresse de cette main tendue.

Mais ce dont a le plus besoin Tracy depuis son plus jeune âge outre ses courses en traîneau avec ses chiens dans la forêt, la pause de pièges où elle est passée maître et sa soif de chaleur qu'elle prélève sur ses proies mais aussi sur ceux qui l'entourent, c'est des réponses aux nombreuses questions qui la hantent.

C'est un roman d'aventure, de nature, d'apprentissage, frôlant avec le fantastique mais sans jamais aller au-delà du possible, l'auteure prenant le partie d'endosser le rôle de la narratrice, se laissant porter par ses réactions, sa sensibilité mais aussi ses instincts les plus primaires.

Avec habilité, Jamey Bradbury passe de la narration de Tracy aux pensées qui l'habitent quand elle est envahie par le mental des êtres dont elle s'abreuve sans difficulté et on ne peut définir si elle nous effraie ou si on l'aime.

C'est une écriture de grands espaces, de liberté, de sauvagerie mais sans jamais tomber dans le sanguinaire malgré le sujet. On est happé par cette jeune fille qui se dévoile peu à peu, très pudiquement, ne révélant sa vraie nature qu'au goutte à goutte, faisant monter la pression au fur et à mesure jusqu'à une fin dans la lignée du récit, juste, inévitable mais non prévisible.

C'est un roman d'apprentissage, d'amour, de sensations avec un guide en la personne de Jamey Bradbury dont c'est le premier roman, prometteur et de grande qualité que ce soit au niveau de l'écriture, de la construction mais aussi du sujet.

J'ai été plusieurs fois déstabilisée dans ma lecture, par le sujet, par la personnalité de Tracy, ne sachant pas où elle allait me mener, mais elle a tenue la route, elle m'a touchée par à la fois sa force mais aussi sa fragilité et c'est le genre de lecture qui laisse des traces une fois le roman achevé. J'ai beaucoup aimé justement parce que la construction et le style oscillent entre bestialité et humanité sans jamais franchir la frontière de l'insoutenable, frontière que je n'aime pas franchir.

"Ou en quoi les humains et les animaux étaient des choses si différentes, et comment elle le savait. (p209)"
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“On ne peut pas fuir la sauvagerie que l'on a en soi” nous dit Tracy, dix-sept ans qui vit avec son père et son frère dans les grands espaces de l'Alaska. C'est dans l'univers des mushers que nous plonge ce roman. Tracy s'occupe de leurs 40 chiens de traineau, s'occupe de la maison mais ce qu'elle préfère par-dessus tout, c'est la pose et la relève de ses collets où elle capture du gibier nécessaire à la survie de la famille. Et à préparer l'Iditarod, la plus célèbre course de chiens de traineau. Tracy a développé un pouvoir qui lui permet de mettre tous ses sens en éveil au point de comprendre le comportement du gibier ou de lire dans les pensées de ses chiens. Sa connaissance de la nature est fascinante. Son côté animal se révèle particulièrement lorsqu'elle chasse et affronte les éléments. Passer quelques nuits dehors, sans abri dans l'hiver hostile de l'Alaska ne lui pose pas de problème, c'est même vital pour elle. Alors lorsque Tracy se fait agresser par un rôdeur ou lorsqu'un jeune locataire vient s'installer dans le cabanon près de la maison, elle va pouvoir exercer ses talents.
L'auteure, dans son premier roman très prometteur, parvient à nous immerger dans son pays avec tous nos sens : on ressent le froid glacial, on entend les craquements de la neige lorsque passe le traineau, on entend le bruit que fait le gibier et l'on a sur la langue, le goût du sang des oiseaux capturés aux pièges. Et s'éveille en nous ce côté sauvage que des siècles de bonne éducation ont enfoui dans notre ADN. J'ai aimé cette histoire, même si mon côté un peu trop cartésien m'a éloigné de l'aspect fantastique de certains passages.
Lorsque je randonnais à Yellowstone, mes copains américains m'apprenaient le vocabulaire de la faune sauvage et je me souviens de “chipmunk” que j'avais naïvement traduit par écureuil. Je découvre dans la lecture de Sauvage le mot tamia, je cherche dans le dictionnaire et tombe sur la photo du fameux “chipmunk”. Merci Madame Bradbury, vous m'avez permis de corriger cette erreur : le tamia n'est pas un écureuil !

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge ABC 2022- 2023
Challenge Totem.
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Voici un roman bouleversant sur la nature, sur notre humanité et sur les instincts qui nous habitent... Entre style oralisé et descriptions pures et poétiques des étendues alaskaines, Jamey Bradbury nous emporte dans des forêts sans fin, entre la blancheur de la neige et l'écarlate du sang, ménageant un suspense grisant (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/06/16/sauvage-jamey-bradbury/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Il m'a bien fallu une cinquantaine de pages pour entrer véritablement dans cette histoire, m'habituer à l'atmosphère, un brin oppressante. Me familiariser aussi avec les personnages, et notamment avec Tracy, une jeune fille ayant une relation forte et particulière avec la nature, le monde sauvage. Comme si elle possédait une part non civilisée en elle. Toujours un peu distante vis-à-vis des autres, parfois agressive lorsqu'elle est sur la défensive, sa part animale semblant alors prendre le dessus.

« Ne pas faire saigner un humain » : voici bien un étonnant conseil donné par une mère à sa fille. Ce fut pourtant la principale recommandation donnée autrefois à Tracy par sa mère, désormais décédée. Un conseil pourtant bien nécessaire dans le cas présent. Tracy ressent en effet régulièrement le besoin de boire du sang, comme pour se régénérer. le sang des animaux qu'elle piège, voire celui d'autres êtres humains, ce qui lui permet alors d'accéder aux pensées les plus intimes des êtres ainsi « goûtés ».

Vous l'aurez compris, Tracy est une héroïne singulière, magnifiant ce récit prenant place au sein d'une nature majestueuse, les terres de l'Alaska. On ressort forcément marqué par une tel roman, par sa conclusion aussi. Cette histoire constitue une sorte de drame teinté de fantastique, dont certains passages peuvent provoquer un relatif malaise. Une lecture atypique qui bouscule, effraie et envoûte à la fois.
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Quel livre étrange, dérangeant, percutant.
Il y a du My darling là dedans.
Tracy vit avec son père et son petit frère. Sa mère est morte et son père à du mal à surmonter ce deuil ; il se détourne de son métier de musher.
Tracy, elle, ne vit que pour la nature, les chiens, les courses, les traineaux, la neige.
Et puis, elle vit un traumatisme, et puis elle un don et un secret, et puis, elle doit honorer la mémoire de sa mère.
Les 150 premières pages se lisent d'une traite, le style s'accorde parfaitement à ce récit initiatique.
Puis cela s'enlise, cela devient confus, il y a des longueurs et, de déroutant, le récit devient presque dérangeant.
Je n'ai pu m'attacher à aucun personnage sauf un peu à Helen.
C'est dommage, cela avait si bien commencé.
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Encore un sacré roman chez Gallmeister avec une héroïne marquante et la nature sauvage omniprésente. C'est un roman qui m'a fait sortir de ma zone de confort, j'ai souvent été mal à l'aise avec certaines situations dans lesquelles Tracy m'a plongée. Je suis un peu perplexe à l'issue de cette lecture, même si j'ai été absorbée et passionnée par ce roman. À découvrir !
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J'ai découvert ce livre par hasard et ai eu envie de le lire tout de suite, sans attendre.
J'ai découvert Tracy, cette jeune "musher" de 17 ans, dont la maman est morte dans un accident et qui vit avec son père, son frère Scott et les chiens, avec lesquels elle a de curieux rapports, faits de tendresse et de brusquerie.
J'ai découvert la rudesse du climat en Alaska, mais aussi les merveilles révélées au cours de cette lecture: faune, flore, vent , pluie, neige et glace et les magnifiques couleurs du ciel.
L'histoire de Tracy est tragique, même si elle essaie de vivre ses rêves, elle est et sera toujours en dehors de la norme, une drôle de fille, dont l'étrange pouvoir m'a fascinée...Et terrifiée.
Je ne peux pas m'empêcher de rapprocher ce livre de " Là où chantent les écrevisses" ou bien "Wild"...
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Déconcertant…
Alaska, début du XXIe s. : Tracy Petrikoff est une jeune femme très douée pour la traque, la chasse et la pose de pièges. Elle aime passer ses jours et ses nuits en forêt qu'elle sillonne sans relâche avec ses chiens de traîneau et se nourrit d'écureuils, de martres, de renards… Elle est la digne fille d'une longue lignée de chamanes Aléoutes.
SAUVAGE est le chaînon manquant entre la sauvagerie d'un monde perdu, onirique et animiste et le nouveau monde, aussi barbare que l'ancien sinon davantage. C'est aussi un roman ou le vampirisme conduit à la connaissance ; boire pour apprendre de sa proie, s'approprier son histoire et son expérience et devenir ainsi aussi proche d'elle que possible. Mais s'approcher trop près du brasier comporte des risques…
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Tracy a dix-sept ans, une mère morte, un père musher qui ne monte plus sur son traîneau, l'Alaska tout entière comme terrain de chasse et des habitudes de sauvage, et ce n'est rien de le dire!
C'est dur de résumer un livre pareil, car ce qui m'a le plus marqué est un tournant auquel je ne m'attendais pas du tout, quelque chose de violent et de dérangeant, et forcément le révéler ici risquerait de priver un futur lecteur de ce choc.
Sauvage est un livre au style pas toujours parfait, avec quelques longueurs dans le milieu, mais qui néanmoins sait mener le lecteur, parfois par le bout du nez en se jouant de ses réflexes et attentes... C'est violent, dérangeant, parfois palpitant, et probablement pas à donner à lire à des mioches impressionnables et précoces en lecture, malgré les histoires de traineaux tirés par des chiens dans des forêts interminables!
Un premier roman qui donne envie de suivre l'auteur.
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