AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mylena


Lecture qui me laisse perplexe et très partagée. Si l'adjectif rocambolesque n'avait pas été inventé en français à partir du personnage de Rocambole il aurait fallu l'inventer à partir du personnage de Jabez North alias le comte de Marolles ! Les aventures de Rocambole datent de 1858-1859, celles de Jabez North de 1860, c'était donc bien dans l'air du temps ! Jabez North est un serpent, un orphelin dont la petite enfance est à cracher le sang, qui se rattrape ensuite sans s'arrêter à un échelon social honorable et honnêtement acquis, qui poursuit la voie vers la fortune sans aucun scrupule, saisissant, voire provoquant la moindre occasion. Ces aventures sont haletantes, car, même si côté enquête, le lecteur sait d'emblée qui est le coupable, le chemin pour que Richard Marwood prouve son innocence du crime dont il est accusé est très tortueux. Il est aidé par un personnage original, l'enquêteur Peters, sorte de détective, muet (mais pas sourd), communiquant avec ses doigts dans une langue des signes très personnelle. Peters a tout de suite compris que Richard était innocent et se met à son service. L'histoire n'a rien d'extraordinaire en soi, il s'agit d'un des tout premiers thrillers, depuis il s'en est écrit de plus palpitant. Mais quelque chose m'a plu d'entrée de jeu dans cette écriture, un peu désuète, mais pleine d'ironie et d'humour. J'ai perçu aussi, même si cela m'a lassé au bout d'un moment, en raison de ma médiocre culture anglo-saxonne ainsi que du manque de notes (et pourtant il y en avait pas mal dans mon édition!), une abondance de clins d'oeil au lecteur de l'époque (mais je ne saurai dire si c'est du niveau de Pouchkine dans Eugène Onéguine ou d'Ilf et Petrov dans les douze chaises!) Je dois avouer qu'au bout d'un moment les digressions m'ont lassée et que j'ai bien cru abandonner à une centaine page de la fin : au chapitre 44 il y en a pour dix longues pages, et tout ça pour deux malheureuses pages d'une action qui tardait à venir. Quand à la fin, c'est bien sûr un grand happy end. Heureusement que bien souvent les côtés par trop mélodramatiques sont compensés par le ton plaisant, et parfois sarcastique, de l'auteur qui interpelle très astucieusement le lecteur. J'ai bien envie de pardonner à Mary Elizabeth Braddon les défauts que j'ai trouvé à ce roman, par ailleurs si XIXème siècle, si british.
Commenter  J’apprécie          220



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}