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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu en juillet 2016

"On ne cesse jamais de se soucier de l'image que l'on offre aux autres."

Désolée de ne pas avoir rédigé aussitôt le ressenti de ma lecture, car c'est un texte qui m'avait émue immensément, entre l'histoire de complicité affectueuse entre un vieil homme qui se sent très seul, au bord de la route... et cette fillette.... Hommage à l'amitié, la tendresse si précieuse intergénérationnelle; des remarques bouleversantes et très justes sur "La vieillesse", l'attention aux autres... l'Amour et la Mémoire de ceux qu'on a aimés !...

"Comment me voit-elle, la petite mignonne ? Comment me voient-ils, les chauffeurs de bus, que voient-ils ? Un vieux bonhomme si seul, si désaffecté qu'il n'a pas d'autre ressource que de s'asseoir là, sur le banc de l'abribus, et d'attendre celui ou celle qui viendra pour faire un brin de causette. Ils s'en remettent à leurs yeux, ils emportent la vision d'une enveloppe usée, d'un corps qui s'appuie sur une canne pour avancer, ils s'en contentent, ils ne cherchent pas au-delà. Ils se fient à ce qu'ils voient, ils ignorent qu'au-dedans le coeur continue à trépigner dans sa petite cage, qu'il refuse de se laisser museler, qu'il mène sa sarabande et n'accorde jamais de repos. Ils sont jeunes, pas de blâme, ils ne peuvent imaginer que le coeur ne vieillit pas, qu'il exige toujours, s'embrase toujours. "(p.26)

De très belles remarques aussi sur la Lecture...comme celle-ci que j'ai tout particulièrement retenue : "
Un soir, Leonora m'a avoué qu'elle ne craignait pas de mourir, ce qu'elle redoutait, dont elle ne pouvait supporter l'idée, c'était que dans le temps si long de la mort, elle serait privée de lecture. Comment réagir à cette peur, comment la rassurer ? (...)
Je lui ai promis que la mort autoriserait son fantôme à venir lire par-dessus l'épaule des vivants. Mais de vivant, elle ne connaissait que moi. Elle m'a donc pressé de lui jurer que, si elle quittait le monde avant moi, je lirais pour elle. J'ai juré.
Depuis qu'elle s'en est allée, je n'ai pas manqué à ma promesse, je lis tous les jours, j'oriente mes lectures en fonction de ses goûts et je la sens là, penchée derrière moi, heureuse tout le temps que je passe à lire. (Mercure de France, p.63-64, 2008)"

Une relecture s'imposerait, surtout que j'affectionne tout particulièrement le style et la sensibilité de cette auteure. Juste un modeste rattrapage avec ces quelques lignes; du plaisir à mettre en avant cette grande dame des Lettres !
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C'est l'histoire toute douce d'un petit quartier qui palpite autour d'un petit abribus magique.
Un petit abribus de rien du tout avec un petit banc branlant sur lequel vient tous les jours s'asseoir un vieux monsieur solitaire à la recherche d'un peu de compagnie et d'un ange noir à la voix d'or qui l'a un jour ensorcelé.
Il en intrigue du monde, ce vieux monsieur !
A commencer par les chauffeurs de la ligne 15 qui voudraient bien comprendre pourquoi il ne monte jamais dans le bus...
D'ailleurs, Pierre Thouvenet, il saura lui ! Il va mener son enquête, même si les autres se foutent de lui.
Et puis, il y a Milush, la petite jolie de quinze ans qui, tous les matins, vient s'asseoir à ses côtés pour se rendre au lycée et qui a tant besoin d'un grand-père, même que sa mère en a rien à foutre d'elle.
Milush qui, avec son bon coeur et sa gaieté, illumine la vie de ceux qui la croisent.
Tous ces êtres qui gravitent dans ce petit quartier et dont le coeur pèse et peine.
Un merveilleux petit livre, rempli d'otimisme et de la belle complicité d'un vieux monsieur poète et d'une adolescente tendre et un peu espiègle.
Cinq étoiles sans hésiter que je décerne en remerciement à la petite fée qui m'a fait ce beau cadeau !!
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Passe un moment de grande douceur, un petit ilôt d'humanité dans le flux accéléré de violences, d'acharnement médiatique et de gens pressés qui ne se regardent plus et ne se parlent pas .

Pause !

Comme sur un vieux magnétophone , pause lorsque la musique déborde d'émotion et qu'il faut calmer son coeur .

Une histoire simple, une rencontre comme on ne l'imagine plus à un arrêt de bus, entre Andres, un vieil homme seul qui cherche l'homme noir au chant qui l'a envouté et Minush, 15 ans qui prend le bus tous les matins et qui , en manque d'attention et d'affection , adopte ce grand-père .

Chacun raconte à tour de rôle ces rencontres , petits chapitres entrecoupés de la voix de ceux qui les entourent et observent ce drôle de duo . Pas besoin de nommer le narrateur, Anne Bragance parvient à typer suffisamment chaque personnage .

Cette belle amitié intrigue puis rayonne finalement sur le destin de chacun .
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Ce magnifique roman polyphone, qui m'a beaucoup touchée, par l'émotion, l'humanité, qu'il dégage s'ouvre ainsi: " Tous les jours, je vais m'asseoir sur le banc qu'ils ont installé dans l'abribus, où les usagers de la ligne 15 viennent attendre le bus.Je ne fais pas partie de ces usagers car je n'ai nulle part où aller et donc aucune raison de prendre le bus.Pour ce qui me concerne,disons plutôt que je suis quelque peu usagé, un vieux loup solitaire qui n'a désormais d'autre distraction que de se poser là et d'espérer échanger quelques mots avec celle ou celui qui viendra prendre place près de lui sur le banc."

Toute la force et la beauté poignante de l'histoire sont déjà là, dans ces quelques phrases.Elles nous présentent un être souffrant de solitude,un vieil homme comme on en rencontre beaucoup, aussi bien en ville qu'à la campagne, se contentant de quelques mots échangés avec des inconnus pour se donner l'illusion d'exister pour les autres.Il s'appelle Andres, et à travers son aveu criant d'isolement, il pratique aussi l'auto-dérision et s'exprime avec verve, poésie.Certains de ses poèmes sont d'ailleurs retranscrits.

Et un jour, il y aura la rencontre avec Milush, au prénom curieux.Elle a 15 ans, vive, impertinente mais aussi très sensible, elle ne reçoit aucune affection de sa mère et elle est en quête de son père disparu.Au fur et à mesure de leurs échanges dans l'abribus va se nouer une belle relation, une affinité élective lumineuse.

Andres deviendra son grand-père , il l'emmènera chez lui et lui fera part de ses secrets douloureux, notamment concernant sa soeur Leonora.Quant à Milush, elle se confiera également, chacun étant un baume au coeur pour l'autre.

Autour de ces deux personnages centraux gravitent d'autres voix: celle par exemple du proviseur de l'école de Milush, celle d'un chauffeur de bus qui aura son importance dans l'histoire, celle aussi de Mathilde et Pierre, qui vont se rencontrer...Et surtout, il y a ce chant entendu par Andres seul , au départ, que les autres finiront par écouter aussi, celui de ce jeune homme, l'ange noir : " Non, ce n'était pas un rêve.Le chant m'a empli de joie pure.Il s'est fiché en moi comme une sagaie et il continue à vibrer dans ma tête."

C'est le chant chaleureux, vibrant et si mélodieux de l'auteur qui s'est ancré en moi.Il continue à résonner dans les fibres de mon coeur.
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Destins croisés de solitaires en manque affectif!
Il y a le vieux Andres Soriano, habité par l'or du chant a cappella d'un garçon noir inconnu, qui s'assied chaque matin sur le banc de l'abribus pour parler, juste parler, car depuis que sa soeur Léonora l'a quitté sa maison sonne creux. Et puis, sait-on jamais l'enchanteur pourrait revenir.
Il y a la "petite mignonne", 15 ans à peine, Milush, une asociale, en manque de père et en vide de mère, qui emprunte la ligne 15 quotidiennement pour se rendre au lycée et va se prendre d'amitié pour ce charmant grand-père jardinier-poète.
Il y a Thouvenet, le chauffeur de bus, curieux comme une fouine, qui voudrait bien connaître le secret du "vieux loup solitaire".
Il y a Géraldine, la voisine de Milush, qui en fait s'appelle Mathilde, une boulimique en mal d'enfant.
Ces quatre là vont se rencontrer et prendre la parole à tour de rôle.
La mère et sa froideur, le voisin et son incompréhension, le proviseur et ses inquiétudes parlent aussi, mais dans le vent, un vent d'adultes bornés.
Passe un ange noir est un roman qui touche car il évoque le mal être, le bonheur, le désir d'enfant, le désespoir, le hasard, les coïncidences,le poids du passé, l'amour, l'indifférence,le désamour, les relations conflictuelles et l'amitié, il chante l' espoir d' une même longueur d'onde entre différentes générations. Il est la vie malgré tout.
Anne Bragance,auteur française contemporaine, qui a écrit de nombreux essais, nouvelles et une vingtaine de romans (dont Une enfance marocaine et L'heure magique de la fiancée du pickpocket), sait à travers des personnages simples manier les émotions lumineuse pour mettre en valeur la part positive qui existe en tout un chacun.
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Comment dire : j'ai tout simplement adoré ce livre !

Première incursion dans l'écriture d'Anne Bragance et une rencontre réjouissante, pleine de fantaisie, de poésie de tolérance, de désir d'être curieux...

Un petit livre qui m'a fait beaucoup de bien, ce Monsieur âgé qui revit littéralement par deux rencontres : une en la personne d'une jeune lycéenne fantasque et qui n'est que drôlerie et générosité et l'autre , un homme Africain avec des dreadlocks qu'il a entendu chanter une mélopée toute en notes d'or, comme il le dit.

Un croisement constant de voix pour raconter plusieurs destins, plusieurs vies de personnes si différentes mais qui , au lieu de se juger les unes les autres, vont se donner la plus belle des richesses : se parler et se comprendre.

Le rejet de la différence n'existe que si on le laisse nous envahir. Si on refuse de le laisser nous dominer, la magie des rencontres est le plus beau cadeau et le plus enrichissant des partages culturels.


Merci Madame Anne Bragance pour ce livre plein d'espoirs et de découverte de l'Autre : il m'a rappelé un autre auteur que j'apprécie pour les mêmes raisons et qui écrit dans un style proche de celui employé dans ce livre-ci : Maud Lethielleux.
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Voici un petit roman qui n'a rien à envier aux best seller de 500 pages qui remplissent les présentoirs de nos libraires. Ce petit roman est d'une douceur incroyable, un hymne à la vie, à la joie, à la plus jolie des lumières lorsque les solitudes vont à l'encontre de l'improbable ou de l'essentiel oublié.

J'ai apprécié ma lecture dans laquelle je devais me plonger dans le calme, le silence absolu si ce n'est les gazouillis des oiseaux du printemps afin de m'en imprégner le plus possible.

Vraiment une très jolie lecture emplie de beauté, de poésie, il y a beaucoup de solitude dans ce roman mais aussi un océan de générosité, qui commence par le chant de la joie d'un homme à l'abribus, chant qui viendra illuminer l'homme âgé tout seul, viendra titiller la curiosité de la petite jolie toute seule, et nous conduira dans les abîmes de plusieurs personnes seules et abîmées par la vie.

Un roman attachant qui rassemble ceux qui savent aimer rend plus heureux les gens abimés, et plus bavards ceux qui se sont emmurés dans le silence faute de mieux, faute à la vie.

Merci Anne Bragance pour ces heures douces à lire votre très beau roman.
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Un petit bijou de lecture.
Beaucoup de justesse dans les douleurs des personnages et dans les amitiés qui se tissent malgré la différence d'âge entre le vieil homme et l'ado.
J'ai été à nouveau très touchée par ce livre. Elle choisit à chaque fois des personnages communs auxquels il arrive des évènements tout à fait probables et qui dépassent leurs difficultés pour accéder à une vie meilleure. Et cette vis meilleure ne passe pas par posséder encore davantage mais par élargir son cercle d'amis.
Je me suis attachée à Milush et à son grand-père d'adoption. J'ai détesté la mère de Milush, espérant en vain qu'elle deviendrait meilleure au fil des pages.
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Décidément, la plume de Anne Bragance ne cesse de m'enchanter! Voici un beau roman qui parle d'une amitié entre un vieil homme et une toute jeune fille, rencontrés à l'aubette d'un bus. Il y aura aussi le chauffeur d'un de ces bus qui emporte quotidiennement la jeune fille, et aussi cette femme triste. Plusieurs voix résonnent dans ce -trop- court roman.
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Roman rempli de tendresse et de respect entre une adolescente et un vieil homme qui devient" le grand père choisi".
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