L’art dont la création est motivée par la guerre est exceptionnel par sa diversité, et Brandon rassemble un véritable arsenal d’œuvres et d’artefacts culturels liés aux conflits, notamment des affiches, des croquis, des photographies, des films et des sculptures. Cette étude approfondie aborde un éventail étonnant d’artistes, tels que A. Y. Jackson, Alex Colville et Rebecca Belmore, et s’aventure bien au-delà des histoires familières et des traditions de la peinture de bataille occidentale, en s’attardant notamment aux pratiques d’art de guerre autochtones, transmises de génération en génération, dans ce que nous appelons aujourd’hui le Canada. En fin de compte, Brandon jette une lumière nouvelle sur la profonde, et souvent troublante, relation que notre pays entretient avec la guerre.
L’art est depuis longtemps lié à la guerre. Au lieu de prendre les armes, les artistes saisissent leurs pinceaux, leurs outils de sculpture ou leur appareil photo et entrent dans la mêlée pour documenter, faire de la propagande, critiquer ou commémorer les batailles qui façonnent l’histoire. Au Canada, très peu d’œuvres d’art de guerre autochtone précontact ont survécu, mais le savoir-faire transmis a perduré dans l’art et les traditions créatives autochtones post-contact, en parallèle aux œuvres d’art et aux objets fabriqués par les colons. Puis, les programmes officiels d’art de guerre canadiens, lancés pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, ont contribué à forger une nouvelle identité nationale. Aujourd’hui, l’art de protestation et les autres œuvres créées en réponse aux conflits contemporains jouent un rôle de premier plan.