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Citations sur Le Premier Fils (24)

Ils en ont fait, des bêtises, dans les bois et la garrigue tout autour. Ils chassaient les vipères pour faire peur aux filles. Plus tard, ils les embrassaient. Les filles, pas les vipères. Même si aujourd'hui Dany pense que c'est un peu la même chose.
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Alors le patriarche, fier comme un roi de légende, lève le bébé à bout de bras au-dessus de sa tête, comme pour le montrer au ciel et au monde entier. Quand claque le coup de feu, le visage d’Assad Maalouf gicle de sang. Le cri de la jeune femme strie alors le vacarme des cigales qui se taisent. Un hurlement de mère animale, bête blessée dont la gorge se déchire. Elle se met à genoux au pied du vieil homme et ramasse à pleine mains des choses sanguinolentes qu’elle garde dans ses bras et qui maculent de sang son caftan blanc.
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- Une maison de campagne, se moque Kara, sur une île de huit kilomètres de large ?
- Venez vivre ici, et vous comprendrez le besoin absolu d’évasion qui ronge chacun de nous. Bon, de quoi parlons-nous alors ?
Kara explique à Noaillac l’ensemble du dossier Maalouf, et ce qu’il sait du dossier Irazoqui.
- L’arme et les munitions établissent un lien certain entre les deux affaires. Le fait que les victimes du tireur soient des enfants peut en être un aussi. Et dans les deux dossiers, nous sommes confrontés à des familles impliquées d’une façon ou d’une autre dans le marché ou l’utilisation d’armes de guerre.
- Si vous savez tout ça, s’interroge-t-elle, pourquoi avoir fait tout ce chemin jusqu’ici ?
- Parce que vous avez deux morts en plus que je n’ai pas dans mon dossier. Que pouvez-vous me dire sur eux ?
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… vous n’êtes pas vraiment en position de faire le maroilles.
- Le mariole, corrige Kara, l’expression c’est faire le mariole, pas le maroilles. Le maroilles c’est un fromage qui sent le cul de la vache commandé par l’évêque de Cambrai en 960 et qui …
- Et « ferme ta gueule », je crois que c’est français aussi, non ?
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Il se vexe. Il s'habille maintenant. Noaillac n'est plus ni une amante ni une maîtresse. Pas même un coup d'un soir. Elle est redevenue la chieuse neurasthénique capable de foutre le bourdon à une fanfare de la fête des Basques.
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Aujourd’hui encore, ceux qui parlent à leur place affirment haut et fort que la cause justifie la mort d’êtres innocents. Kara n’a jamais accepté le sens de cette phrase. Qu’est-ce qui pourrait justifier la mort d’un innocent, sinon la folie de son assassin ? La mort d’un enfant est un crime, quelle que soit la balle qui le tue. Sa mort comme celle des autres civils. Il repense à ce conte arménien :
Sous un soleil de plomb, un homme en sueur, assoiffé, gravit la colline, suivi de son chien. À mi-chemin, il demande une gorgée d’eau à un berger qui lui refuse sa gourde, et lui désigne d’un signe une cabane au sommet. L’homme y grimpe et lit sur une ardoise qu’on y vend de la limonade. Il entre et s’approche du comptoir. Le boutiquier le regarde venir, une main sur son chat qui ronronne sur le comptoir, un œil sur le chien de l’étranger qui s’approche. L’homme ruisselle de sueur et un essaim de mouches vrombissent autour de lui. Le chat, comme tout bon chat qui se respecte, voit vibrionner les mouches et leur bondit dessus pour jouer. Croyant à une attaque contre son bon maître, le chien fidèle saute à son tour et broie le chat d’un claquement de ses crocs. Aussitôt le boutiquier brandit un bâton et fracasse le crâne de ce maudit chien qui vient de tuer son chat. Hurlant de fureur, le voyageur, voyant son chien mort, arme son fusil et tire sur le boutiquier qui s’enfuit pour revenir avec ceux de sa famille qui coursent le voyageur et le lapident à mort. De loin, l’enfant qui guettait le retour de son père court avertir sa famille qu’il a vu les autres le tuer. La famille déboule et décime l’autre famille sauf une femme qui a le temps de courir rameuter son village. Les villageois accourent, hommes, femmes et enfants, et massacrent la famille du boutiquier dont le village, alerté à son tour, envoie des renforts. Et de chaque côté le village en appelle à la ville voisine, qui en appelle à son canton, qui en appelle à son district, qui en appelle à sa région, qui en appelle à sa province, et les deux dirigeants, qu’ils soient présidents élus, rois par la grâce de Dieu, dictateurs ou autocrates, en appellent à leur peuple pour se déclarer la guerre… Pour une gorgée d’eau et un chat qui joue avec les mouches. Et cette vengeance. Cette terrible vengeance comme socle de toutes nos perversions pour trouver toutes les raisons de ne pas briser l’engrenage. Les pires raisons.
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Paris est ce que les politiques ont fait d’elle. Une capitale tremplin pour de mégalomaniaques ambitions et dont on néglige la gestion. Une ville sale qu’on enlaidit de travaux incohérents et un plan de circulation irrationnel et chaotique
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La douleur est dans l'âme de chacun, à la mesure de sa propre incandescence. Le feu que les athlètes se transmettent le long de la course olympique est issu de la même flamme. Il a la même force. Le même sens. Il illumine le même serment. La flamme qui arrive à Athènes n'est pas celle partie de Marathon, mais le feu est le même.
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Cette maison de leur enfance est toujours aussi belle sous le ciel d'été. Ils en ont fait, des bêtises, dans les bois et la garrigue tout autour. Ils chassaient les vipères pour faire peur aux filles. Plus tard, ils les embrassaient. Les filles, pas les vipères. Même si aujourd'hui Dany pense que c'est un peu la même chose.
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Quand les embruns giflent les vitres, ils ruissellent des sanglots silencieux qui font pleurer Noaillac.
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