J'avais entendu parler de
Ménie Grégoire, et j'ai donc aimé me plonger dans ce roman, qui retrace une époque, celle où le sort des femmes était scellé dès qu'il était temps pour elles de se marier. En cette fin de décennie des sixties, alors qu'ouvrir un compte en banque venait tout juste de leur être accordé (1965), une émission de radio va leur permettre de se raconter, suscitant alors des réactions diverses et qui peuvent nous sembler ridicules, cinquante ans plus tard.
Si j'ai trouvé les lettres de ces femmes (restituées telles quelles), insérées au fil des chapitres, très émouvantes, le reste m'a semblé, par moments, long. Les descriptions au détail près des tenues et coiffures de Ménie, des menus chez Lipp, des soirées mondaines, tout cela vient s'entrechoquer avec une réalité moins faste. C'est sans doute intentionnel, l'idée étant, au-delà de dépeindre la condition des femmes, d'évoquer les différences de classes. Un roman simple à l'approche intéressante mais relativement superficielle à mon goût.