Cette anthologie, je l'ai lu et relu probablement plusieurs fois, par petites touches, car il ne se passe presque pas de vacances sans que j'en lise quelques pages.
André Breton commence par une préface intitulée Paratonnerre où il donne sa définition de l'humour noir, terme qui pour nous va presque de soi mais qu'il a en fait inventé à l'occasion de ce livre, en 1939. Pour lui donc, l'humour noir est « borné par trop de choses, telles que la bêtise, l'ironie sceptique, la plaisanterie sans gravité … (l'énumération serait trop longue) mais il est par excellence l'ennemi mortel de la sentimentalité à l'air perpétuellement aux abois – la sentimentalité toujours sur fond bleu – et d'une certaine fantaisie à court terme, qui se donne trop souvent pour de la poésie ... » Il faut croire que l'humour noir fait peur et dérange car la première édition fut saisie par le gouvernement de Vichy ! Les auteurs choisis par Breton sont variés, parfois inattendus, certains ne sont d'ailleurs pas vraiment connus en tant qu'écrivains comme Picabia ou Picasso. Les textes sont plutôt courts mais font quand même assez souvent plusieurs pages, la longueur d'une courte nouvelle ; il s'agit donc de longues citations, extraites d'oeuvres d'une longueur bien plus conséquente, et qui en tant que telles, ne relèvent pas forcément de l'humour noir, loin de là. A découvrir, que l'on n'aime ou non l'oeuvre d'
André Breton, car ces textes n'ont pas spécialement de lien ni avec le surréalisme ni avec l'oeuvre de cet auteur.