Les heures, les jours, les années
ont tourné à l'horloge du clocher.
Ils ne sont pas repassés.
Roue, roule, petite roulotte,
roule là où le vent nous porte,
ici ou là, puisque demain
nous reprendrons le chemin.
Une femme s'est levée et s'est mise à danser.
Dans la chaleur d'une voix,
et le crépitement d'une guitare,
ses bras dessinaient des volutes de fumées.
C'était beau. C'était chaud. C'était du flamenco.
Alors à la récré, on a quand même joué.
On a fait une course, puis un chat perché,
suivi de quelques roues, et pour finir un épervier.
Ça nous a mis du rose aux joues,
des bleus aux genoux,
et du brun sur nos blouses.
Quand elle a déboulé,
avec ses habits
couleur d'incendie,
ça nous a tous séchés.
Elle s'appelait Mélina,
elle était du voyage,
juste de passage.
Au village
on filait droit,
de père en fils,
de mère en fille,
de lundi en lundi,
le tracé des sillons,
l'ourlet des torchons,
les lignes de rédaction...
Et l'on dit que mes chansons germent dans les sillons, fleurissent les torchons et parfument les rédactions.