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EAN : 978B08D98QVVT
Editions du Rouergue (26/08/2020)
3.69/5   70 notes
Résumé :
Par un froid jour d'hiver, un villageois découvre une petite fille à l'orée d'un bois. Muette, les yeux rouges, ses réactions sont aussi violentes qu'irrationnelles. De la campagne anglaise à un orphelinat londonien, le chemin de l'orpheline semble jalonné de phénomènes inexplicables, de morts violentes et de questions sans réponse.
D'où vient-elle ? Qui sont les hommes à ses trousses ? Quel est son lien avec la célèbre Fondation Humphrey ? Pour rester libre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Elle avait dit qu'elle essaierait de moins abandonner de roman... Elle n'a pas tenu parole. Oui je parle de moi à la troisième personne pour me dissocier de ma défaite de ne pas avoir su aller jusqu'au bout de ce roman.
C'est pourtant bien écrit.
J'aime beaucoup les éditions Rouergue, c'est de là que vient Sirius de Servant, Rainbow Apocalypse de Valroff et Sortie 32b de Da Silva, qui ont été mes grosses surprises en roman jeunesse. Donc, j'ai voulu essayer celui-ci mais pour le coup, ça fait vraiment trop teenagers . Désolé, c'est probablement une bonne histoire mais je me lasse du style.
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Je suis probablement trop âgée pour ce genre de lecture car je n'ai pas réussi à m'y intéresser.
Même si cette fillette aux yeux rouges m'a intriguée dans les premières pages, j'ai très vite ressenti une pointe d'ennui qui n'a fait qu'augmenter au fil de ma lecture, jusqu'à ce que j'abandonne, vaincue par cet univers fantastique.
Ceci n'est que mon avis, ce livre a déjà conquis de jeunes lecteurs et c'est tant mieux.
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Phalaina est un roman très étrange, avec une héroïne encore plus étrange. On dit qu'elle a les yeux rouges et qu'elle pourrait être fille du Malin, que sa peau est pâle et ses cheveux encore plus. On dit que le jour où elle ressortit d'un accident de voiture, elle en ressortit sans une égratignure, suivant joyeusement des papillons dans leur sillage. On dit que les hommes qui la suivirent n'aperçurent pas la chrysalide qui s'était formée dans un buisson. Ce sont les premières pages du roman et on dit déjà beaucoup de choses, comme si c'était l'héroïne d'un conte fantastique dont on devrait craindre la suite, à l'instar d'un petit chaperon rouge trop curieux. L'héroïne a désormais un nom, elle s'appelle Manon, parce qu'elle aura le pouvoir de dire « non ».

Son point de vue n'est pas le seul auquel nous devrons faire face. A celui-ci s'ajoute celui de Jalibert, enquêteur émérite qui semble cacher son dessein, Miss Humphrey, soeur du défunt Monsieur Humphrey qui n'a pour elle que son embonpoint et sa détermination à s'élever, John, ancien assistant de Monsieur Humphrey dont les rêves de grandeur sont insatiables, Llbn, personnage aussi étrange que Manon au nom imprononçable, et enfin Molly, extravagante et enthousiaste, un personnage plein de douceur qui recueillera notre petite Manon avec beaucoup de tendresse. A cette multiplicité, s'ajoutent également des lettres de feu Mr Humphrey envoyées à son « cher Charles » dont nous ne comprendrons l'identité que plus tard. C'est à travers son point de vue surtout que nous commençons à percer le mystère de Manon, ses origines, et les étranges pouvoirs ou phénomènes qui gravitent autour d'elle.

Prenant place en pleine révolution industrielle en Angleterre, c'est une réflexion sur l'évolution des phalènes de bouleau (papillon à l'origine clair puis devenant de plus en plus foncés pour se fondre dans leur environnement pollué) qui m'a véritablement fait comprendre à quelle époque on se situait. Ça plus le fait que Darwin soit un contemporain de nos personnages. J'ai beaucoup apprécié comment l'autrice avait abordé cette période historique, à travers le prisme de la science et du progrès ainsi que leur dangerosité. D'ailleurs ce n'est pas tant les personnages, auxquels on ne s'attache guère à part celui de Molly, qui fait la richesse de cette histoire mais bien toutes les leçons que l'on peut y puiser, les morales à en tirer, à l'instar des contes d'autrefois qui se faisaient figures d'apprentissage.

Ainsi ici, Alice Brière-Hacquet pose la question du progrès face à l'éthique : faut-il continuer à torturer, épingler, défigurer, des animaux au profit de la science ? faut-il continuer de croire qu'ils ne ressentent rien, n'ont aucune conscience et aucune intelligence ? A travers le laboratoire des Humphrey c'est une véritable extrapolation à l'échelle planétaire qui s'opère. Elle pose aussi la question de nos connaissances, la façon dont nous pensons avec une certitude inébranlable tout connaître alors que tous les jours l'homme découvre ou redécouvre la vie sur Terre. A travers l'idée d'une branche voisine mais oubliée et invisible aux hommes, elle revient aussi sur les mythes et légendes qui ont toujours habité notre monde et lui rend un peu de sa magie.

La plume est parfois franchement anachronique, le « parlons franco » de Jalibert m'ayant fortement surprise p. 152, tantôt poétique, tantôt révoltée comme à travers les lettres de Mr. Humphrey. Mais aussi bourrée d'humour surtout avec Manon qui semble poser un regard totalement neuf sur le monde ce qui nous le rend franchement ahurissant et tordant (parfois de façon critique, parfois de façon purement humoristique).

J'ai donc aimé énormément de choses dans ce roman même si je reste sur ma faim, m'attendant à l'apprécier davantage et à trouver en Manon une héroïne un peu plus intéressante. A l'instar d'Arthur de @ladoaccroauxlivres avec qui j'ai fait cette lecture, je pense que ce roman aura du mal à trouver son public si on ne l'y aide pas. Alors, bibliothécaires, professeurs, j'espère que vous saurez vous en emparer pour en faire profiter les adolescents !

EN RESUME

Phalaina est un conte moderne, qui, sous ses couvert de fantastique, propose une critique délicieuse et vive de la soi disant suprématie des hommes sur la nature qui l'entoure. Prenant place dans une Angleterre en pleine industrialisation on y croise progrès, science et un certain Darwin. Un roman étrange et surprenant que j'ai pris grand plaisir à découvrir malgré des personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Ce roman fait partie de la sélection vif d'or 2021-2022 des bibliothèques de Lyon. Ces sélections étant de bonne qualité, je me suis laissée tenter malgré cette couverture abominable.

L'histoire est étrange mais plutôt intéressante. Alice Brière-Haquet surfe sur les thématiques actuelles de souffrance animale, et elle le fait plutôt bien.
Difficile de parler de l'histoire sans divulguâcher l'intrigue, mais elle a un fort potentiel romanesque avec un fond scientifique qui s'appuie sur les théories de Darwin.
Cependant, il m'a manqué quelque chose pour être totalement emportée. En vacances, je lis facilement un roman dans la journée. Celui-ci m'a tenu plus de trois jours sans que je parvienne à mettre le doigt sur ce qui me gênait. Il y a des longueurs, mais ce n'est pas seulement ça.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais une découverte agréable que je n'aurais jamais faite sans cette sélection. Merci les bibliothécaires !
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En voulant écrire sur ce roman, alors que je venais de le terminer, j'ai eu envie de le parcourir à nouveau pour reprendre le fil. Sans doute parce que, comme je le disais plus haut, sa construction est particulière.
La temporalité, les personnages et le lieu de l'action sont parfois troubles. Mais au lieu de m'égarer, cela m'a intriguée.
Le roman est découpé en huit livres et un épilogue entre lesquels est glissé une page noire. Parfois, entre deux parties, il se sera écoulé des années parfois une minute.
On va et on vient entre différents endroits - dans l'appartement où vit Manon en compagnie de Molly, la femme qui l'a recueillie, dans les rues avec Lbn, un personnage mystérieux ou encore dans le bureau de John, l'assistant du professeur Humphrey qui a disparu. D'ailleurs, si ce dernier est absent de l'action, il est bien présent grâce à des lettres que l'on découvre au fil du texte. Adressées à un certain Charles (qui n'est autre que Monsieur Darwin...), elles sont insérées à différents moments du récit. Cette correspondance est importante puisqu'elle nous livre des informations sur la dernière expédition du professeur, ses découvertes mais aussi sur Manon, fillette aux origines troubles et au physique troublant.

Manon est le personnage centrale de ce livre, mystérieuse et inquiétante, muette et intelligente.
Autour d'elle, cela s'agite. On la convoite de toutes parts pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Qui est-elle? le secret qui l'entoure crée beaucoup de suspense.
Étonnamment, je ne pourrais pas dire que je me suis attachée aux personnages, à part Manon. Il y a une certaine distance de mise avec la plupart d'entre eux qui m'en a empêché. de plus, beaucoup sont antipathiques comme les soeurs au couvent ou Miss Humphrey, la soeur du professeur...

Mais l'autrice a su, par son écriture, le rythme qu'elle a insufflé au récit, me captiver de bout en bout. Et je me suis dit, après coup que parfois, ce n'est pas nécessaire d'aimer les protagonistes pour apprécier un roman.

Par ailleurs, Alice Brière-Haquet s'est aussi donnée une grande liberté de ton mais aussi d'action dans ce qu'elle fait vivre aux personnages (je pense à la scène finale notamment). Cela a largement contribué à me séduire. C'est assez jouissif. L'humour n'est jamais loin.
Et puis, que je n'oublie pas le principal : les thèmes abordés tout au long du roman. Il y est question de respect du monde animal. Elle glisse, par petites touches, des réflexions qui interrogent, qui ouvrent des pistes à creuser. Elle nous met dans la peau d'un papillon, d'un rat, d'un chien… Se mettre à leur place est assez parlant pour nous décrire leurs conditions et leurs souffrances. Et puis, il y a Manon, encore et toujours. Avec elle, on regarde notre monde autrement.

Il y aurait encore beaucoup à dire de ce texte. Sur le choix parfait de l'époque par exemple ou les références nombreuses et intéressantes ou bien l'atmosphère toute particulière qui s'en dégage.
Je pense que ce livre pourra en déstabiliser certains. Pour moi, c'est un coup de coeur et la très belle redécouverte d'une autrice que je vais désormais suivre avec grand intérêt.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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critiques presse (2)
Ricochet
20 novembre 2020
Un roman dans l'air du temps par les sujets (écologie, éthique, respect,...) qu'il aborde, mais pas facile à appréhender avec ses courts chapitres et ses nombreux protagonistes. Une histoire qui demande du temps pour s'y immerger et peut-être une relecture pour être appréciée à sa juste valeur.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Elbakin.net
24 septembre 2020
Sans être transcendant, [ce livre] vient nous offrir une belle lecture et surtout un bel aspect philosophique abordable.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
L'homme a sur les autres animaux cette supériorité du langage articulé, mais cela l'a rendu sourd au monde qui l'entoure. De ses précieux mots, il s'est construit des tours de croyances et de mythes et en a oublié la simple raison.
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Le langage des animaux nous fascine comme une langue très ancienne et un peu magique… Des savants étudient les couleurs extraordinaires des papillons, le vol des abeilles, le chant des baleines… Autant de codes, de canaux, d’univers , autant de barrières. Mais est-là le vrai problème ? Ne serait-ce pas plutôt que nous n’avons pas envie d’entendre ? Il est évident que le cochon qu’on égorge souffre et que le cerf traqué est terrorisé ; un cri, un regard, nous le dit. L’homme a sur les animaux cette supériorité du langage articulé, mais cela l’a rendu sourd au monde qui l’entoure.
p. 95
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Comme à chaque équinoxe, le père Bertrand avait sorti sa collection de grigris et l'astiquait patiemment d'un petit chiffon doux imbibé d'une potion magique transmise par sa grand-mère : huile, vinaigre et sel, une recette qui avait l'avantage non négligeable de pouvoir finir en vinaigrette. La sorcellerie est une branche de la cuisine, disait d'ailleurs sa mère qui, elle, était plus douée en tourtes qu'en philtres. Le père Bertrand, comme chaque fois que ses figures féminines se rappelaient à son souvenir, se tourna pour saluer le petit autel familial qu'il avait installé près de la cheminée. Une simple boîte ornée de minuscules stèles de marbre, d'une bougie et de quelques fleurs fraîches. Une tradition qu'il avait découverte lors d'un voyage au Japon et qu'il avait adoptée. Depuis, chaque jour, il leur gardait quelques miettes de son repas en offrande et veillait à ce que la bougie soit toujours allumée. Aussi fut-il fort surpris de la trouver éteinte.
Quelque chose allait arriver.
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Tu as été l’un des premiers à critiquer la vivisection, en homme de coeur et de raison. J’ai mis du temps à te comprendre, à te soutenir, à te suivre. Pourquoi ? Quel mécanisme nous rend donc insensibles à la souffrance d’autrui ? Nul ne fait le mal par plaisir, et c’est dans l’espoir de progèrs que nous avons commencé à utiliser les animaux en laboratoire… Progrès pour quoi, pour qui, et à quel prix ? 90% des tests qui ont passé la barre animale se révèlent inefficaces sur les humains. Mais la logique s’est emballée, l’habitude a pris le dessus, des lois viennent graver la barbarie dans le marbre. (…) L’horreur est devenue un système : du simple étudiant réalisant ses premières dissections au plus grand savant publiant des articles nourris de chiffres, toute la recherche repose aujourd’hui sur un bain de sang.
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Au fond, elle n'était pas trop sûre de vouloir connaître la vérité. Elle s'y était attachée, à cette gamine, et elle semblait heureuse chez elle... Elle qui se réjouissait d'une patate crue, qu'est-ce qui lui assurait qu'elle serait plus heureuse chez les bourges? Est-ce qu'une patate terreuse est meilleure dans de la porcelaine, servie avec des couverts d'argent?
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