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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Entre Frédéric Dard et Georges Simenon, il y a de la place pour Alain Bron. Sans compter les sorties de piste prématurées de Frédéric Fajardie et de Thierry Jonquet qui ont libéré la route devant les nouveaux auteurs du roman noir à la française.

A lire la quatrième de couverture on pourrait s'attendre en effet à du San Antonio :

" Salade de truands à l'ardéchoise : saisissez un paroissien ordinaire, laissez mijoter en cellule ; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre ; relevez d'une poignée de mauvais garçons, d'une veuve et d'un colonel de gendarmerie mélomane ; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancoeurs agricoles. Servez chaud au creux d'une vallée perdue. Que diable Quentin Cherrier épris de ruralité, avait-il besoin d'ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs qui ne supportent pas plus les châtaignes que les pruneaux... "

Mais très vite, les héros de l'histoire prennent le pas sur les événements qu'ils subissent, l'intérêt grandit pour leur environnement, pour leurs comportements et l'humanité de leurs relations parfois difficiles ou impossibles. Tout cela fait basculer le roman d'action policière vers le roman d'atmosphère, un style que Simenon avait inventé et désignait pour lui-même par roman gris.

Sans avoir l'air d'y toucher, par petites touches tiens justement, l'auteur met le doigt où ça fait mal dans la vraie vie, sur les maux ordinaires mais bien réels qui eux ne vont pas disparaître avec le happy end du roman, la résolution du crime, la libération de l'innocent. Les personnages de Maux Fléchés vont continuer à vivre difficilement dans des paysages sublimes. Élie Roure, Jocelyne, les Peyre, Elsa et les autres sont les personae de vrais gens à qui l'auteur rend hommage dans son roman : des amis, qu'il connait bien, qu'il aime, et qu'il ne laissera jamais tomber.

C'est sensible, drôle, intelligent et très bien écrit !

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Voilà un nouveau roman qui dormait dans ma bibliothèque. Presque dix ans qu'il est coincé tout au fond d'une étagère où depuis s'entassent d'autres polars.
Heureusement que j'ai décidé de faire un peu de tri et de rangement.
En plus ce roman m'a été dédicacé, car j'ai eu la chance de rencontrer Alain Bron à différentes occasions au Salon du polar de Montigny-lès-Cormeilles mais aussi aux Festival du polar 2012 de Roissy en Brie en autre. C'est sans doute là que j'ai acheté Maux Fléchés.
Ce roman a pour décor l'Ardèche et met en scène Élie Roure, un paroissien ordinaire qui se retrouve en prison, un voyou débarqué de Lyon, quelques mauvais garçons, une veuve, un colonel et un pigiste Quentin Cherrier épris de ruralité, au coeur de vendettas urbaines et de rancoeurs agricoles.
Voilà pour le contexte de Maux fléchés.
Comme dans tous les romans d'Alain Bron, l'aspect policier n'est pas l'essentiel. Car si Élie Roure le vieux paysan protestant est accusé du meurtre d'un nouvel arrivant au village, son supposé crime n'est là que pour permettre à l'auteur de confronter le monde rural à celui de la ville. Un choc frontal en somme. Une fracture totale entre la vie au jour le jour des campagnards, des terriens, de ceux qui travaillent la terre au rythme des saisons qui contraste avec celle agitée et dévoyée des urbains qui courent sans cesse après le temps. Ainsi la fiction explore, révèle, témoigne sans jamais juger ni moraliser. Et puis il y a l'histoire immuable de cette paysannerie marquée à jamais par son histoire et par les guerres de religion. Une cicatrice toujours pas refermée. Une blessure qui a façonné autant les coeurs que les esprits de cette population ardéchoise longtemps obligée de se cacher à cause de son protestantisme.
Apportant un regard distant sur ces situations dramatiques, l'intrigue est là pour faire passer d'autres messages : la folie du monde par exemple, la perversité des hommes, la course à l'argent aux biens matériels, le besoin du retour à la terre. Alain Bron interroge notre société avec un regard sincère et quand il l'épingle, c'est avec humour et tendresse. Il pourrait juger et faire la morale. Il pourrait se complaire dans la noirceur du monde. Mais voilà... Dans ses romans, jamais il ne juge. Les personnages mauvais ne sont pas si mauvais, et les bons ne le sont pas tout à fait. Et au moment le plus noir, le plus dramatique, se glisse un geste tendre, un trait d'esprit ou une espérance qui vient rappeler que l'humanité, si elle est loin d'être parfaite, mérite toute notre attention.
Bref un excellent polar que je vous recommande vivement. A découvrir et faire découvrir

Lien : https://collectifpolar.com
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Il est des auteurs qui se renouvellent. Alain Bron fait incontestablement partie de ceux-là.
"Maux fléchés" n'a rien à voir avec "Vingt-sixième étage",en dehors de l'aspect purement stylistique qui fait que dans les deux romans,on monte à un niveau d'écriture élevé, tout en se familiarisant avec le goût pour les récits croisés de l'auteur.
Personnellement,j'adhère complètement à cette forme littéraire (que je rangerais dans la catégorie "intrigue complexe").
Maniée habilement,elle apporte à l'intrigue une vivacité et un suspense bénéfiques à un roman,d'autant plus quand il est policier.
Peut-être est-ce mon côté gourmand qui fait que j'ai dévoré d'une traite cette "salade de truands à l'ardéchoise"?Ou alors,c'est tout simplement parce que l'histoire est tout à fait captivante,du début à la fin.
Il faut dire que lorsque des personnages,très différents les uns des autres qui,logiquement,n'auraient jamais dû se croiser,partagent plus ou moins et sans le vouloir un drame,forcément,on ne s'ennuie pas une seconde.
A plus forte raison quand le romancier excelle dans l'art de bien assaisonner sa salade.
Et puis il n'y a pas que le côté "thriller" dans ce roman,il y a de la chaleur humaine,grâce notamment aux personnages typiques qu'on trouve dans cette campagne ardéchoise.
Une campagne décrite géographiquement,idéologiquement et culturellement avec visiblement une certaine tendresse et une grande connaissance par l'auteur.On dirait qu'il est passé par toutes les activités et tous les endroits dépeints dans le livre.
Tous,sans exception.
Même chose avec les événements.On jurerait par exemple qu'il a déjà participé à une intervention policière.
Il y a de l'amour,de l'humour aussi.Un humour tout en finesse,comme j'aime.
J'ai eu des coups de coeur dans cette lecture,entre autres,pour les définitions hilarantes et subtiles du cruciverbiste,ou pour la personnification de Cléopâtre,reine de la race féline comme on n'en a jamais vu, dotée de réflexion humaine.
Je crois que je regarderai mon chat autrement dorénavant...
En conclusion, un voyage dans la bibliographie d'Alain Bron ne peut s'arrêter à un livre.
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Journaliste à la petite semaine, Quentin, à la demande d'Elsa, quitte ses mots croisés, ses recettes culinaires et ses horoscopes polyvalents, pour prendre la défense d'un voisin ardéchois accusé de meurtre.
En fait, on suit cette intrigue policière avec un certain détachement, sinon qu'elle sert de promenade dans différents milieux : la prison où le suspect vit avec des détenus peu recommandables, on s'en douterait, le milieu des gangsters lyonnais, avides de coups définitifs, la police qui suit différentes pistes, avec plus ou moins de bonheur et de coups fourrés !

Deux thèmes mobilisent notre Quentin : son amour pour l'Ardèche dont il connaît bien les paysages, les us et coutumes, les gens et leurs options sociales et religieuses : les protestants n'aiment guère les cathos, qui le leur rendent bien, les « nouveaux » dans le pays se frottent à l'hospitalité rugueuse des Ardéchois de plusieurs générations, etc.
Pourtant ce pays reste idyllique, aux yeux de notre Quentin qui pense à des conquêtes sentimentales, tout en s'étonnant des liaisons douteuses de personnes de son entourage.. Qu'importe ! Il remue la population et la rallie à sa cause. Il partagerait bien avec son chat facétieux, une maîtresse de maison avenante - et dévouée.
L'auteur s'amuse à écrire une histoire un peu longuette qu'il ponctue de définitions cocasses de mots croisés, et de recettes tout aussi inventives que ses horoscopes permutables. Certains épisodes festifs font du lecteur un bon complice quand les villageois restaurent pour le journaliste-enquêteur une voiture amphibie de la Wehrmacht pour qu'il fasse du tout terrain !
A chaque chapitre une citation littéraire en exergue, et des titres amusants (« le péquenot du 36 »). Comprenez bien qu'on est là pour se distraire et goûter au plaisir des mots, réunis tantôt en avalanches ou en petits groupes généreux et solidaires, à l'instar des Ardéchois de bonne compagnie !
Merci aux éditions In Octavo et à Babelio.
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