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Linus, jeune homme de 16 ans se retrouve enfermé dans un bunker. Seul, oui mais pas pour longtemps, viendront le rejoindre Jenny petite fille de 9 ans, Fred toxicomane, Bird homme d'affaires, Anja jeune femme bcbg antipathique et Russell vieil homme philosophe.
Kevin Brooks installe un huis-clos qui n'est certes pas très original mais qui fonctionne bien. Pourquoi ces personnes si différentes les unes des autres sont-elles enlevées ?
Il ne faut pas s'attendre à de l'action et des rebondissements car il n'y en a pas, il ne faut pas non plus, on s'en doute, rêver de grands espaces, de paysages et de liberté car ici on ne quittera pas le bunker. Il y a en revanche les odeurs, l'atmosphère, la peur, la tension, l'ennui, la surveillance et l'ascenseur.
Progressivement les personnages ne sont plus à se demander comment sortir, comment s'échapper mais bien plus comment vivre ensemble le mieux possible ?
C'est un roman qui se lit très vite et qui paradoxalement permet de nous évader quelques heures. Même s'il ne révolutionne pas le genre, il arrive à nous surprendre. J'ai aimé la fin...
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Linus, 16 ans, ne comprend pas comment il est arrivé là. Il a été kidnappé par un homme et enfermé dans un ancien bunker, comme cinq autres personnes. Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Ils ne savent pas à quoi ressemble leur ravisseur avec qui ils communiquent uniquement par une feuille laissée dans l'ascenseur. Une cohabitation difficile entre les six séquestrés commence.
Kevin Brooks livre un huis-clos oppressant : comment survivre dans un endroit inconnu avec des gens qu'on ne connait pas. Linus fait connaissance avec les autres, les rapports sont souvent tendus. Il raconte les journées dans le bunker par son journal intime. Beaucoup de questions sur l'identité de leur ravisseur se posent entre les enfermés. Il est invisible, tout puissant, il voit tout et décide de ce qu'ils auront, tel un dieu. Ils sont comme des cobayes à qui on ferait subir des expériences. Une psychologie des personnages tous différents les uns des autres.
J'ai dévoré le livre en moins de deux jours, je voulais savoir comment tout cela allait se terminer. Et la fin arrive trop vite et laisse un goût inachevé. Un bon page-turner mais décevant sur la fin…
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J'ai vu que « Captifs » de Kevin Brooks était souvent catégorisé jeunesse ou young adult. Sans doute parce que l'auteur a écrit plusieurs ouvrages destinés à un jeune lectorat et certainement aussi parce que le héros de « captifs » est un adolescent. Catégoriser jeunesse ou même young adult ce roman me semble un non-sens total. D'abord parce qu'il s'agit d'un roman si sombre, si nihiliste que sa lecture me parait totalement inappropriée à des adolescents. Ensuite parce que je considère qu'on peut très bien écrire un roman adulte ayant pour personnage principal un adolescent ou même un enfant (coucou Mark Twain). En m'attaquant à ce « captifs » qui dormait dans ma PAL depuis des lustres je m'attendais à me plonger dans un page-turner addictif et ludique. Si le roman de Brooks est bien un page-turner, les pages défilent très vite, il n'est en rien ludique. Si on est bien ici dans le registre du thriller intense qui tient le lecteur en haleine, « captifs » est aussi bien plus que ça. le roman de Brooks est une lecture intéressante à plus d'un titre, qui offre des angles de lecture passionnants et qui propose un vrai travail littéraire. Il y a quelques faiblesses mais globalement « captifs » est une belle réussite, plus profonde que ce à quoi je m'attendais.

Dire que « captifs » est une lecture intense est un euphémisme. Amis de la légèreté, passez votre chemin. J'avais lu, de ci de là, quelques avis négatifs sur ce livre, ce qui avait d'ailleurs refroidi mon envie de le lire. Ces critiques reprochaient au bouquin de ne pas être surprenant et de ne pas aller assez loin. Après coup, je ne peux m'empêcher de penser que ces critiques sont injustifiées et, à mon avis, à côté de la plaque. Que le récit ne soit pas surprenant, c'est un fait, il n'y a pas de twists de folie et il y a une sorte de faux rythme. Mais ce n'est pas le but. « Captifs » n'est pas un roman à twist. C'est un huis-clos oppressant assez classique qui respecte les codes du genre auquel il appartient. Et ça je ne peux pas lui reprocher. Quant au faux rythme, je trouve que ça colle parfaitement à l'intrigue. Un récit qui va à mille à l'heure avec des péripéties dans tous les sens, ça n'aurait pas collé dans une histoire où le quotidien des personnages est rythmé par une routine quasiment inaltérable. Quant à l'assertion que le roman n'irait pas assez loin, là je ne comprends pas. Mais que faut-il à ces gens ? Des personnages enfermés sans savoir pourquoi, qui souffrent de la faim, de la soif, du froid, ça ne leur suffit pas ? Il leur aurait sans doute fallu plus de gore démonstratif et ludique. A ceux-là, j'ai envie de dire 2 choses : d'abord, si vous ne ressentez pas pleinement l'horreur de la situation des personnages de « captifs » c'est que vous êtes émotionnellement morts, ensuite là encore ce n'est pas le but, vous n'avez peut-être pas compris ce que l'auteur évoquait. L'objet du roman n'est pas seulement de provoquer des sensations fortes, il est plus profond et plus intéressant que ça.

En lisant « captifs », j'ai pas mal pensé à « l'aveuglement » de Saramago. Si le roman de Brooks n'atteint peut-être pas la qualité littéraire du bouquin de Saramago ni le sommet d'inconfort qu'il suscite, j'y ai vu une parenté certaine. Les 2 romans explorent la façon dont, dans une situation de survie, les Hommes sont réduits à leur dimension la plus triviale, la plus animale. La démonstration dans « l'aveuglement » était plus crue, plus extrême, les personnages pataugeaient littéralement dans la merde mais le propos est le même. Les prisonniers sont réduits à leurs besoins primaires : manger, dormir, chier. Brooks pousse moins loin les descriptions, ses personnages n'ont pas les pieds dans la merde, mais pour autant il ne les épargne pas et n'épargne pas non plus au lecteur l'évocation de leurs souffrances : la faim qui tenaille les ventres, le froid qui fait mal, les désagréments digestifs, la puanteur qui émanent des corps suppliciés… Comme dans le roman de Saramago, les personnages de Brooks sont quasiment réduits à leurs corps.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la psychologie des personnages reste sommaire. Ils sont avant tout des corps. Ce qui ne les empêche pas d'exister et de susciter de la compassion. En tout cas, pour certains. En effet, tous les personnages ne sont pas réussis, c'est là la faiblesse du roman. L'auteur ne parvient pas à faire exister le personnage d'Anja, qui reste vide, creux et se contente finalement d'être un élément de contexte qui servira à faire avancer l'intrigue. C'est dommage, il y avait dans ce personnage quelque chose qui aurait pu amener des développements intéressants. Quand elle arrive dans le bunker, Anja est un peu l'incarnation de la Belle Femme. Séduisante, sûre d'elle. Ca aurait pu être intéressant de montrer comment réagirait celle qui se définissait déjà par son corps dans le monde ordinaire, alors à son avantage, lorsqu'elle ne pourrait plus se définir que par un corps animal, un corps abimé. le personnage de Bird est trop simpliste, trop caractérisé unilatéralement comme un connard pour être véritablement intéressant. Il est évident que ces personnages-là ne suscitent pas l'empathie de l'auteur et d'ailleurs ils ne l'intéressent pas vraiment. Trop dans la norme, trop dans la société. Les personnages qui intéressent Brooks, ce sont les marginaux. Fred, le colosse toxicomane qui, on le devine, en a vécu de dures. Russell, dont le statut de scientifique pourrait en faire un Homme parfaitement intégré mais qui cumule des caractères qui font de lui un être hors de la norme, vieux, noir, gay, borgne et atteint d'une tumeur au cerveau. Jenny, la petite fille, les enfants sont, intrinsèquement, par nature, en marge puisqu'ils ne font pas encore partie de la société (ils sont encore dans la salle d'attente si on peut dire). Enfin, Linus, le jeune sdf, celui qui nous raconte l'histoire à travers son journal. Voilà les 4 personnages qui intéressent l'auteur, que l'auteur aime et nous fait aimer. Cet attrait pour les marginaux est encore un aspect intéressant du roman même s'il induit aussi une faiblesse du fait de l'inconsistance et du simplisme des autres personnages.

Bien évidemment, il faut aussi que je parle du dénouement.

J'ai donc attaqué ce « captifs » en m'attendant à lire un trhiller ludique décérébré qui m'amuserait un jour ou deux et que j'oublierais très vite. C'est donc une très bonne surprise que d'avoir découvert une oeuvre intense, pertinente et plus profonde que l'image qui lui est accolée.
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Un livre très étrange, un huit-clos étouffant, assez dérangeant et déroutant. J'ai adoré cette histoire, je l'ai dévorée en un rien de temps. L'auteur sait mener le lecteur au bout d'un tunnel truffé d'angoisse, de mal-être. Linus est un jeune garçon de 16 ans, en conflit avec son père très riche, il est à la rue depuis quelques mois. Quand un "beau" jour (qui fera son malheur), il se réveille enfermé dans une sorte de bunker, pas de fenêtre, pas de porte mais un ascenseur. Cet ascenseur prendra une place très importante tout au long de l'histoire. Il sera la chose qui apportera parfois du "bonheur" mais très souvent de la peur, des punitions ou du malheur.

Au fil des jours, arriveront d'autres personnes. Il y aura Jenny, une petite fille de 9 ans, Anja, Fred, Bird et Russel. Ils seront donc six. Six comme les six chambres, six couverts, six assiettes et six bibles. le kidnappeur a vraiment tout prévu. Ils vont devoir apprendre à "survivre" ensemble. Seule une horloge est là pour marquer le temps qui passe. On pourrait penser qu'un lien pourrait les unir mais il n'en est rien. Tout au long de l'histoire, on se demande qui est le kidnappeur, quel est son but, pourquoi il fait cela.

C'est Linus qui va nous conter cette horrible histoire dans son carnet. Carnet fourni par le ravisseur. Peu à peu nous allons vivre l'angoisse, la peur, la faim, le froid. Cette histoire est sordide on ne voit vraiment pas comment tous pourraient s'en sortir. Linus va tenter de s'échapper, la punition sera terrible pour nos victimes. Rien ne sera épargné à ces derniers.

Tout peut basculer d'un instant à l'autre, tout VA basculer d'un instant à l'autre. L'horreur est encore à venir. Tout comme les caméras et les micros présents dans toutes les pièces du bunker, le lecteur se retrouve comme un voyeur et cela en devient indécent par moment.

Un livre superbement bien écrit, une histoire terriblement angoissante et éprouvante. La fin est réellement horrible, je ne m'y attendais vraiment pas. On en ressort secoué comme après un match de boxe et avec un sentiment d'impuissance.
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Les romans d'enfermement sont légion. Paradoxalement, le concept de rendre Captifs plusieurs individus sans que l'on (et sans qu'ils) ne sachent pourquoi, a surtout été traité dans la littérature pour jeunes adultes.

C'est ce qui fait d'emblée « l'originalité » de ce roman qui pourtant traite d'un thème rabâché. Car Kevin Brooks utilise les codes du genre pour mieux les dévoyer. Bien sûr, il est question d'une recherche perpétuelle d'échappatoire. Bien sûr, il nous parle de relations de groupe(s). Quand on est six personnes à être enfermées dans un endroit confiné, c'est logique. Mais ce roman est davantage que ça.

Nihiliste. C'est le mot utilisé par le dossier de presse pour décrire ce roman dérangeant. Il résume en effet en partie (mais en partie seulement) les relations de cohabitation difficiles que déclenche cet enfermement.

C'est une véritable histoire à rendre fou que nous a concocté Kevin Brooks. L'incompréhension est totale, autant pour les personnages que pour le lecteur qui perd tous ses repères.

L'auteur a eu une approche intéressante en relatant les faits à travers le journal intime d'un des séquestrés. Une idée qui nous permet d'être au plus près et de vivre dans l'immédiateté cette expérience sensorielle et de privations.

Le lecteur se retrouve en prise directe avec les ressentis. Perte des repères, de la notion de temps. Perte de sens également. Au point qu'on plonge très profond dans la psyché du protagoniste perdu lui-même dans ses pensées. Un roman survivaliste où l'on suit le délabrement physique et mental des personnages.

Le roman est violent, sadique. le roman peut choquer. Et pourtant, j'ai trouvé qu'il n'allait pas aussi loin que je l'aurais imaginé (même si la lecture est éprouvante parfois, c'est clair). Suis-je trop « habitué » à ce genre de lecture ? En tout cas, il y avait de quoi surenchérir pour développer cette ambiance pesante (le livre est plutôt court).

Une chose est certaine, c'est que les niveaux de lecture sont multiples. Les thématiques poussent intelligemment à la réflexion (avec ce sentiment lancinant de se projeter dans un univers à la Guantánamo) et la fin ne peut en aucun cas laisser indifférent.

Un roman d'enfermement prenant donc, même s'il méritait de pousser le bouchon encore plus loin, à mon sens.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Après avoir lu plusieurs romans édités par Super8, je peux dire que celui-ci est, clairement, totalement, indubitablement mon préféré.

Attention, je ne dis pas qu'il est le meilleur, car mon statut de simple lectrice me permet juste de vous parler de ce que j'ai ressenti.

J'ai adoré ce livre d'un bout à l'autre, certes, il est difficile, des gens y sont CAPTIFS et à la minute où vous l'ouvrez, vous avez envie de comprendre, alors vous allez le dévorer comme je l'ai fait.

Un roman extrêmement fort qui fait ressortir toutes nos peurs: l'inconnu, l'enfermement, les privations... Une véritable descente aux enfers , un plongeon dans ce que l'esprit ne peut concevoir. reste t-il un espoir? Combien de temps cela va t-il durer? Qui est derrière tout cela? ...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Un roman dérangeant par rapport à nos croyances, à nos valeurs, à nos principes. J'ai adoré.



Un pitch classique dans le genre, mais l'histoire évolue d'une telle façon, avec en prime un cliffhanger comme je les aime, que je me retrouve soufflée.
La narration est très bien menée, dans le sens où elle est réaliste : bien trop souvent, dans les romans où il est question d'enfermement les auteurs mettent en scène des situations pas très... humaines. Ils ne font pas intervenir tous les sens (généralement, seule la vue a le privilège d'être utilisée, alors que justement, quand on se retrouve en terrain inconnu, tous nos sens sont en éveil !), les explications sont plus ou moins farfelues et crédibles...
En fait, ce que je reproche à ces romans, c'est que les protagonistes sont davantage des héros que des humains.
Et moi, j'en ai ma claque des gentils petits personnages qui n'existent pas dans la VRAIE vie. La nôtre.

Bref, dans Captifs, rien de tout cela (ou si peu). Il est vrai que de prime abord, le héros, Linus, a tout du garçon courageux qui malgré le terrible sort qui lui pourrit sa vie, cherche coûte que coûte un moyen d'aider les autres et de s'évader.
Oui mais ça, c'est au début, lorsque les 6 prisonniers se retrouvent enfermés ensemble. Premier réflexe : « pourquoi ? ». Aucune réponse ne leur est accordée. Conséquence : situation inconnue = on applique ce qu'on aurait fait dans la vraie vie = on s'entraide pour essayer de trouver une échappatoire.
Mais petit à petit, face à la situation qui n'avance pas, face aux mêmes interrogations qui restent sans réponse, c'est la mort qui vous guette. L'espoir s'enfuit, lâche ; le désespoir vous picote, vous démange, vous ronge. Mais curieusement, comme on s'habitue à toute chose (pour se rassurer ? calmer sa panique de l'inconnu ?), cela devient une routine. Vous vous faites à cette nouvelle "vie", ou survie ; cela constitue bien une preuve que les germes de l'espoir s'implantent dans la nature humaine. Puis tout à coup, changements : alors que l'on commençait à s'habituer à une situation déjà précaire, tout devient pire encore. Une seule façon d'exprimer le désespoir lorsqu'il devient trop puissant : le "chacun pour soi", le "laisser-aller", la folie. L'abandon de la raison et de ce qui nous rassure. L'apogée de la fin.

Et c'est ça. C'est ça que l'auteur a exploré, les tréfonds de l'être humain dans toute sa complexité. Il va au bout du bout de ses idées.
Beaucoup de suspense, avec une multitude de questions que le lecteur se pose dès les premiers mots et qui n'auront jamais de réponse. Ainsi, le lecteur ressent cette même frustration, cette même angoisse éprouvées par les protagonistes. On est totalement immergé, c'est moi qui vous le dis, si bien qu'on peut vraiment qualifier ce thriller de "violent", "brutal", "choquant". Ces beaux adjectifs qui peuvent aussi bien qualifier la noirceur humaine. Tout n'est pas resplendissant chez les humains, comme voudrait bien nous le faire croire (ou plutôt nous l'instruire) la société.
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Quel livre, j'ai adoré et donc dévoré ce livre.
Nous suivons Linus, jeune adolescent qui vient de se faire kidnapper et se retrouve dans un bunker sans eau, sans nourriture, par contre, étrangement ce bunker compte six chambres, six chaises, six couverts, au bout de quelques jours une gamine de neuf ans vient le rejoindre et s'ensuivront 4 autres personnes, qui les a kidnapper ? Pourquoi ? Qu'attend on nous d'eux ? Une grande série de questions vient accompagner ces enlèvements.
Leurs vies en communauté va s'organiser, le quotidien va se mettre en place, avec malgré tout, une folle envie de s'enfuir, oui mais comment, et l'éternelle question, pourquoi ont-ils étaient enlevés.
Ce huis-clos est raconté sous la forme d'un récit que Linus fait au fur et à mesure de sa captivité.
J'ai été happé par ce livre, et je le recommande vivement.
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Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d'un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture… et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu'attend-on de lui ?

Les jours passent. D'autres détenus, n'ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur,. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui et désormais, constamment surveillés. Incapables de comprendre ce qu'ils font en ce lieu.

Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre sa réalité, une horrible vérité se fait jour. Il ne s'agit plus de sortir – c'est manifestement impossible. Il s'agit de survivre. Ensemble. le plus longtemps possible. En espérant obtenir une réponse à la seule question qui vaille : Pourquoi ?

Un polar haletant, pas toujours d'une grosse finesse et très violent, mais qui nous prend, nous hante et nous poursuit sans relache, qui fait penser au film Cube pour son coté mécanique imparable..récompensé du prix Carnégie en Angleterre, voilà un polar choc à conseiller à ceux qui aiment faire bouger leurs cellules grises..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je commencerais l'année avec un roman qui m'a interpellé. Beaucoup ! Un huis clos oppressant, un ravisseur dont on ne connaît rien, des enlevés au nombre de six enfermés dans un bunker, des privations et des récompenses. Pas un polar, pas vraiment un thriller mais plutôt une introspection psychologique. J'ai titillé votre curiosité? Tant mieux car j'ai été autant surpris que dubitative. 

A seize ans Linus a déjà goûté aux désagréments de la vie. Une mère qui n'est plus, un père aux abonnés absents et un abonnement au pensionnat le confortent dans son choix de vie marginal. Fatigué de supporter un père étourdi par l'argent et la drogue, il claque la porte pour ouvrir celle de la rue. Désormais SDF, il découvre un monde glacé et glaçant, mais n'était pas préparé à ce qui l'attendait... Amadoué puis kidnappé par un homme se faisant passer pour un aveugle Linus se réveille seul un matin, dans un bunker. Alors qu'il examine les lieux comportant une cuisine, une salle de séjour, une salle de bain et six chambres, il se sait observé par de minuscules caméras. Les jours passent, mais sa solitude est vite remisée par l'apparition d'autres détenus arrivés par le seul et unique accès vers l'extérieur: l'ascenseur. Ainsi, une petite fille, un vieil intellectuel, un toxicomane, un autre homme et une autre femme complètent le sordide tableau. Qui est derrière tout ça? Pourquoi eux? Comment sortir? Mais si la vraie question était de survivre aux autres? 

Journal du jeune Linus, j'ai été très surpris par la forme du roman. Non seulement il s'adresse directement au lecteur, mais il instaure une proximité, une intimité avec celui-ci. J'avais la forte impression de détenir un VRAI journal de bord, d'une personne VRAIMENT enlevée, ce qui a renforcé mon malaise. Ce journal loin de n'être qu'un recueil de pensées devient une arme, un moyen détourné d'éventuellement piéger le ravisseur qui met volontairement à disposition de tous les détenus des cahiers... Tordu? Oh oui !
Comme un voyeur ou un témoin de l'horreur, le lecteur pressent que l'effroi n'est que le début d'un long processus psychologique...

Ne soyez pas surpris par le nihilisme du récit, ni l'expérience d'enfermement qui en ressort mais pensez plutôt tests sociologiques et observations. Comment vont-ils tous interagir entre eux? Alors que les personnages découvrent leur nouvel environnement et les codes qui en régissent les règles, Kevin Brooks expose leurs psychologies, leurs forces comme leurs faiblesses. Parfois attachants comme effrayants, ils regorgent tous d'une violence plus ou moins maîtrisée. J'y ai vu des moments de tendresses, de la brutalité mais surtout un degré de folie encouragé par l'ennui et la solitude.

La situation se dégrade rapidement par de petites défaites à piéger leur kidnappeur, ce qui ne fait qu'attiser ses vengeances pour mieux diviser, révélant cruauté et individualisme de certains. Sournois ce ravisseur? Plutôt oui... D'autant plus qu'on ne sait absolument rien de lui, de ses motivations et de ses intentions sinon à jouer avec ses victimes!

Vous l'aurez compris la paranoïa atteint invariablement son paroxysme jusqu'à... non mais avez vraiment cru que je vous donnerai des indices? La fin, déstabilisante, laisse un goût d'inachever. Mais est-ce vraiment l'essentiel? Pour moi le romancier tente de créer une ambiance, décortiquer le comportement au-delà d'un début et d'une fin. Au fond, ne sommes-nous pas le fruit de son expérience ? 

Pour apprécier pleinement ce roman, un café bien noir et toute une fournée de palets aux raisins ne seront pas de trop pour venir à bout de ce faux journal.

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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