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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Urban, Tome 1 : Les règles du jeu (2011)



Monplaisir est un lieu dont les abords sont si rutilants que la lucidité de chacun devrait amener à s'interroger sur les soubassements véritables de cette cité…
Quelles sont les intentions des dirigeants de ce gigantesque parc de 300 000 hectares entièrement destinés au plaisir ? Ici, le devoir à la distraction est imposé à chaque touriste. Celui-ci accepte son sort sans broncher et se soumet gaiement à l'imposition du costume déguisé ou à la course aux paris. Dans cette atmosphère délurée où certains pourraient se laisser aller un peu trop rapidement à des familiarités extrêmes vis-à-vis des lois ou dans ses rapports avec les autres, Monplaisir a pris ses dispositions. A.L.I.C.E., un système automatisé de robots nettoyeurs se charge des menus larbins, tandis que les policiers de l'Urban Interceptor se consacrent aux vrais crimes et délits.



Zach, le campagnard un peu naïf qui rêvait, dans sa petite ferme reculée, d'égaler son modèle Overtime, le plus grand justicier de tous les temps, rejoint bientôt la cité dans l'objectif d'intégrer l'Urban Interceptor. On le découvre totalement dépassé par le foisonnement d'une cité qui abrite plus d'être humains qu'il n'en a jamais vus au cours de sa vie. Une fois passé l'émerveillement consécutif à la découverte de la cité, la réalité se dessine peu à peu dans ses contours les plus macabres, faite de meurtres et de corps décimés. La joie et le plaisir à outrance ne peuvent pas être purs, on vous avait prévenus.



Les luttes et traques criminelles deviennent prétextes à divertissement et sont diffusées sur les écrans géants de Monplaisir. Les touristes prennent leurs paris pour savoir qui d'Ebrahimi ou d'El Ghellab mourra le premier. le tout entre deux rires bien gras et la déception de Zach qui, entre autres expériences sexuelles décevantes, découvre la triste réalité d'un monde longtemps fantasmé.
La couleur explose à chaque page, fourmille de détails et de références qui font de chaque case une fresque regorgeant de détails. Est-ce ainsi que l'on vit à Monplaisir, étourdi par la profusion, presque fasciné et perdant par là tout jugement critique ?



Ce premier tome d'une série qui devrait en comporter six pose les bases du fonctionnement de la cité de Monplaisir. Totalitarisme, cynisme et insouciance s'entrecroisent habilement dans la description d'une société vouée à s'autodétruire. Mais la consomption sera peut-être longue, et en attendant, Zach et les victimes de Monplaisir en paient les frais. Pauvre petite âme isolée, seul esprit animé de pures intentions au milieu de ce monde de décadence, Zach nous fait craindre l'émergence d'un conflit manichéen qui l'opposerait à la triste déchéance de Monplaisir. Espérons que la suite de la série développera une intrigue plus nuancée…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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La maquette est élégante comme toujours chez Futuropolis et le format large permet d'apprécier la qualité des dessins et du découpage. C'est confortable. La ligne graphique des couvertures, si elle est cohérente avec l'atmosphère de la série, n'est pourtant selon moi pas très efficace pour donner envie...

Dans un futur proche le réchauffement climatique à submergé une grande partie des terres habitées, provoquant un exode sur les planètes et satellites du système solaire. Dans ce monde dystopique où l'écart entre riches et pauvres a atteint le stade du XIX° siècle, la cité de Monplaisir fait figure de respiration pour une population aux aboies: pendant deux semaines par an ils peuvent s'adonner à tous les plaisirs au sein d'une cité hyper-connectée et gérée par une intelligence artificielle. Un paradis...?

Si certaines séries sont plus visibles pour le marketing qui les entoure, on peut dire que les auteurs d'Urban ne vont eux pas vers la facilité et que les choix scénaristiques ne souffrent d'aucun compromis. Il s'agit d'une BD qui nécessite de s'immerger, de prendre le temps et surtout, de tout lire à la file, tant Luc Brunschwig a construit son intrigue de façon très progressive, lentement, séparant chaque album quand aux protagonistes centraux ou via des flashbacks. Tel un puzzle en cinq tomes, les différents éléments convergent progressivement vers la conclusion, de façon tout a fait cohérente et maîtrisée. A ce titre cette BD force le respect pour la rigueur du travail d'écriture. Pour résumer, Urban s'appréciera idéalement en format intégrale.

Ainsi l'entrée en matière est compliquée. L'on suit un colosse un peu simplet parti contre l'avis de sa famille pour devenir policier à Monplaisir et discutant avec un personnage qui semble imaginaire... Dès l'entrée en matière, une galerie de personnages hauts en couleurs nous immergent dans un monde de carnaval permanent où tout le monde est déguisé et où il est compliqué de démêler la réalité de la fiction (imaginaire, virtuel?) dans un contexte futuriste sur lequel le lecteur n'a que très peu d'informations. Ce brouillage est calculé mais il faudra avancer dans la série pour s'en apercevoir. Des personnages nouveaux surviennent sans que l'on sache s'ils sont importants ou périphériques et même le personnage principal, Buzz, est assez peu présent dans les albums. le découpage lui-même joue de cela avec des irruptions brutales de scènes au milieu d'autres, non reliées directement... Je ne veux pas donner une l'image d'une série ardue car Urban est vraiment une bonne BD, mais il me paraît important d'être prévenu pour apprécier celle-ci à sa juste valeur.

Heureusement les dessins, de très grande qualité et très lisibles (notamment la mise en couleur un peu floutée et jouant sur un éclairage électronique permanent), permettent de faciliter la lecture durant les premières pages. le jeu discret du repérage des héros de l'imaginaire collectif (Batman par-ci, Zoro par là...) présents dans Monplaisir est également savoureux et incite à se plonger dans les cases larges de Ricci. L'artiste propose un design SF élégant, coloré, et une réalité crue: dans ce paradis des plaisirs le sexe et la violence sont bien présents, permettant des scènes d'action efficaces bien que peu nombreuses. Ce qui est le plus perturbant c'est de ne pas avoir de personnage à suivre (hormis Buzz) mais cela nous pousse à chercher d'autres focales, d'autres personnages, à échafauder des théories, ce qui est probablement recherché et est fort agréable, comme dans un bon polar (Brunschwig est auteur de l'Esprit de Warren, un polar sombre réputé à sa sortie en 1996). L'intrigue suit autant Springy Fool, le grand architecte transmuté en lapin d'Alice que ce couple de mineurs de Titan, un gamin et sa nounou que cette prostituée tatouée... L'illustrateur prend grand plaisir et précision à nous les présenter et nous les attacher si bien que l'on ne sait jamais qui est le réel centre de cette histoire.

A mesure que l'on avance dans l'intrigue la réalité se durcit, le rideau de la féerie se déchire pour laisser transparaître une réalité dystopique bien noire... Car le message de Brunschwig est simple: que se passera t'il dans quelques années dans un monde libéralisé où les États auront abandonné leur devoir de protection des population à des sociétés connectées qui pourront se comporter en démiurges autoritaires? Un monde où Disney allié à Google aura gagné, contrôlant nos vies d'endettés accro aux loisirs? J'avais retrouvé une idée proche d'Urban dans l'excellente série américaine Tokyo Ghost (en version trash...) comme dans l chef d'oeuvre de Pixar Wall-E.

J'ai découvert à travers cette série un excellent dessinateur et retrouvé un auteur que je n'avais plus lu depuis ses débuts. le plus gros défaut d'Urban est qu'il faudra attendre encore un an avant de connaître la conclusion...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Voici une série qui me persuade qu'un scénario brillant, maîtrisé et travaillé, porté par un graphisme somptueux, peut faire apprécier même un genre qu'on ne goûte pas autrement. Comme je vous le disais il y a peu, je ne suis absolument pas fan de SF, mais devant la teneur de Urban, on ne peut que reconnaître la réussite. Dans une société futuriste glauque et désespérée, les protagonistes gravitent autour du concept de Monplaisir, citée monde où 2 semaines par an, tout un chacun vient profiter d'un univers de loisirs, de plaisir et de divertissements aussi trash que des combats mortels en direct par exemple. L'anti-héros de cette série, Zac, jeune agent de police mal dégrossi, va être le challenger désigné d'un tueur sans merci. C'est sa destinée, ainsi que celles d'une poignée de laissés pour compte que l'on suit au milieu du maelström de cet univers foisonnant, littéralement porté par le dessin réaliste et stylisé de Ricci. Une série des plus prometteuse.
http://bobd.over-blog.com/
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