La mode était aux hommes ouvertement violents et dangereux, Al Capone, Bugsy Siegel… Les femmes les adoraient.
Un faux duel c’est comme un coït interrompu, ça vous laisse frustré.
Elle fait penser à ces fleurs exotiques dont le parfum, trop capiteux, finit par donner la nausée.
Elle est là, sur l’écran, belle… et déjà décomposée, incapable de se mouvoir comme le ferait une femme vivante. On dirait une noyée essayant de voyager incognito aux pays des humains.
Avant mon accident, mes goûts étaient plus anodins. D'aucuns diraient : plus sains.
Voilà pourquoi certaines religions abhorrent les images au point d’interdire toute représentation visuelle. Elles ont raison de se méfier. Si l’on fixe une image avec suffisamment d’intensité, on lui donne la vie. Un transfert d’énergie s’opère. C’est vrai pour le cinéma qui rassemble des foules colossales d’admirateurs enfiévrés, mais ça fonctionne également pour la peinture, les tableaux. Toute image peut devenir vivante. Elle s’alimente de notre passion, elle nous vampirise.
Il est plus facile d’assassiner une inconnue qu’une vedette.
Ce sont les fantômes d’Hollywood. Des vampires de gélatine qui s’alimentent de la ferveur des foules. Tant qu’on les idolâtre, ils n’ont besoin de rien d’autre pour exister. L’énergie émise par leurs millions de fans les alimente, les gonfle d’une incroyable puissance.
Quand on étudie l’histoire des vedettes, on s’aperçoit qu’il existe souvent un avant et un après…
Le public ne voit jamais les acteurs en chair et en os. Sa dévotion se concentre uniquement sur l’image de ces acteurs… Des images imprimées sur pellicule. Des images de gélatine. Au fil du temps, ces images qui bougent sur les écrans du monde entier sont devenues plus vivantes que les êtres humains dont elles sont la copie. Elles se sont changées en icônes magiques. Elles recueillent à chaque minute l’amour des foules envoûtées, elles s’en imprègnent, elles s’en gavent… C’est comme si elles se chargeaient d’électricité.
Le cinéma fabrique des films qui sont regardés par des centaines de millions de spectateurs. Les acteurs qui y apparaissent font l’objet d’un culte insensé. On les admire, on les idolâtre comme des dieux. Les foules se pressent dans les salles obscures pour se prosterner devant ces divinités modernes de la même façon que les Égyptiens de l’Antiquité se rendaient au temple pour se prosterner devant les effigies de Râ ou d’Horus.