AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 126 notes
5
10 avis
4
18 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux salles, une ambiance.
 
Paris.
La neige blanche accompagne le rouge linceul de Louise Michel en ce jour gris de janvier 1905.
 
Visuel, très visuel.
 
La commune inhume une de ses icônes en ce début de roman historique ou une jeune bourgeoise en rupture de ban assiste à ces obsèques puis…disparait en ne laissant aucune trace.
 
Un an plus tard, sa jeune cousine poursuit les recherches qui n'ont jusqu'alors rien donné et, à sa suite, s'infiltre dans les mouvances d'opposition voire anarchistes dont émergent les premières revendications féministes personnifiées par le médecin Madeleine Pelletier.
 
Roquefort.
1906. Une grève ébranle les caves fromagères où gronde le râle syndical naissant. Bien que triomphant, le mouvement se termine dans le sang quand est abattu un contremaître mis à pieds pour abus sexuels voulant se venger en tentant d'assassiner Madeleine Durand plus connue sous le pseudonyme de la Sorgue.
 
Deux personnages réels donc dans une trame romanesque et policière.
 
Ces deux figures tutélaires des luttes féministes de ce début du siècle dernier vont nous accompagner dans ce roman très bien écrit quand nous arpenterons les bas-fonds populeux du Paris d'alors à la recherche de la jeune fille de bonne famille disparue ou les rues de Lens en proie aux manifestations des mineurs abattus par les exactions de la direction des Houilles du nord.
 
Il sera donc question de lutte des classes, de syndicalisme, d'inégalités hommes/femmes mais également d'études de moeurs ou d'avortement.
 
Il y aura de la lutte, évidemment, de la solidarité, bien sûr, et de la trahison, aussi, dans ce récit épique comme dans toutes les épopées qui ont pour ambition de nous restituer les différents soulèvements populaires qui ont conduit aux libertés et aux acquis sociaux arrachés dans le sang à une classe dirigeante peu encline à lâcher un peu de lest dans sa suprématie.

Cela fait forcément écho à la situation politique actuelle.
 
Par contre, comme à chaque fois où des personnes existantes ou ayant existé interviennent en tant que personnages romanesques dans un ouvrage (voir ma chronique sur ‘le baiser'), je m'interroge sur la pertinence de ce choix de leur octroyer un parcours fictif qu'elles n'ont pas vécu.
 
La liberté de narration du romancier justifie-t-elle cette utilisation ?
 
Il suffit de taper le nom des deux femmes citées ci-dessus sur un navigateur internet pour lire leurs réelles histoires et s'apercevoir que ce qui nous est narré ici n'est pas toujours compatible avec la ‘vraie vie'.
 
Cela me perturbe quelque peu, cette frontière floue entre la réalité historique et le pur roman me laisse dubitatif et un peu chagrin d'avoir à faire mes propres investigations pour trier ce qui appartient à chaque nature de récit.
 
Sans doute ne le devrais-je pas et considérer avoir une oeuvre purement fictionnelle et romanesque entre les mains seulement aimerais-je (et pour quelle raison le ferait-on) que l'on me prête des aventures qui ne sont pas miennes ? Pas sûr !
 
Contentons-nous d'avoir appris l'existence de ces deux femmes de courage qui ont mis leur pierre à l'édifice du mouvement féministe qui, comme la Sagrada Familia de Barcelone, n'est toujours qu'un vaste chantier à ciel ouvert dont la fin semble remise aux calendes grecques.
 
Commenter  J’apprécie          294
Un polar historique qui ne m'a pas particulièrement convaincu.
Je suis sans doute passé à côté de ce roman.
J'ai trouvé l'écriture beaucoup trop linéaire. L'histoire n'est pas assez développée, approfondie, j'ai eu cette sensation que l'auteur survole simplement son sujet. Les personnages sont trop peu attachants, très banals.
Par contre on sent bien une montée en puissance d'un peuple en colère.
Commenter  J’apprécie          80
Un polar historique dont la colère et les révoltes sociales font curieusement écho à cette semaine de luttes pour défendre nos droits.

L'histoire commence lors du cortège funéraire de la militante anarchiste Louis Michel. Jeanne, une jeune bourgeoise idéaliste, a rejoint les rangs des grévistes et de ceux qui luttent pour un monde plus égalitaire, mais soudainement, elle disparait. A-t-elle fugué vers une nouvelle vie comme semble le penser la police ?
Un an après la disparition de sa cousine, Lucie souhaite découvrir la vérité. Remontant la piste de Jeanne, elle découvre les luttes qui l'ont transporté. Sa rencontre avec la médecin Madeleine Pelletier (figure historique réelle) lui ouvre ainsi une nouvelle compréhension de son statut de femme :

“ Pelletier lui fourra dans les mains une poignée de tracts. C'était la première fois qu'elle lisait pareille littérature, décrivant les chaînes dont la société entravait les femmes: la famille, le mariage, la maternité, le patriarcat. Il n'existait pas d'autre solution que la révolte. Elle fut frappée par la vérité crue de ces mots dans lesquels elle se reconnaissait entièrement.”

En parallèle de l'enquête de Lucie, nous suivons la préparation du “Grand soir” qui fait référence à la première manifestation du 1er mai en France pour obtenir la journée de 8 heures. La France se révolte, Gwenaël Bulteau nous retranscrit une ambiance explosive pleine de tension entre la police et les manifestants. C'est parfois très cru, l'auteur ne nous épargne pas la misère sociale et les aspects noirs de cette époque.

Bien que le rythme du récit ne m'ait pas toujours convaincu, j'ai beaucoup aimé le personnage de Lucie et toutes les références historiques. L'auteur n'utilise pas juste l'Histoire comme un décor, mais arrive à nous la faire vivre de manière vibrante.

♀️"Tous les hommes s'accordaient pour les garder en bas de l'échelle, même les révolutionnaires qui voulaient changer le monde, sauf une chose, immuable: que les femmes restent à leur place. Ils étaient vraiment irrécupérables.
- le Grand Soir aura lieu quand les femmes seront libres, lui rétorqua Lucie."
Commenter  J’apprécie          40
J'ai trouvé l'écriture de l'auteur fluide et agréable. La plongée dans le quotidien de cet époque troublée se fait assez bien. Mais j'ai trouvé la psychologie des différents personnages assez superficiellement brossée.
L'auteur a souhaité s'attaquer à plusieurs problématiques de la société de époque (et pas que) comme les conditions de travail et la condition féminine et j'ai eu l'impression que tous les sujets n'étaient qu'effleurés.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman historique (début des années 1900) mais pas que : on y retrouve du polar, et du roman engagé / militant, donc en effet, ça ne pouvait que me plaire. Surtout qu'on parle d'héroïnes et de femmes hyper fortes et badass !! On en suit plusieurs, comme Lucie qui recherche sa cousine disparue, ou la citoyenne Sorgue, qui soutient les manifestations, ou Madeleine Pelletier, médecin...

L'ambiance de la belle Epoque, mais côté ouvrier, avec les manifestations, les grèves, le besoin d'avoir des conditions de travail dignes, et les femmes de travailler sans être harcelées et agressées, mais aussi la différence entre la Grande Bourgeoisie et la misère ... c'est très nouveau pour moi comme genre de thématique, mais c'est passionnant.
Peut-être qu'au début j'ai eu un peu de mal à me plonger dans l'intrigue : on est pas dans un page-turner au contraire, ça prend le temps qu'il faut ... Mais j'avais quand même envie de continuer, et Bien m'en a Prit, parce-que quand justement les noeuds commencent à se défaire, qu'on voit mieux les relations entre les personnages, les destins de chacuns et chacunes ... c'est prenant et bouleversant.
Commenter  J’apprécie          20
Lecture très mitigée, j'avais eu un tel coup de coeur pour la République des faibles que je devais trop en attendre de de second livre de l'auteur.

Nous sommes en 1905, Louise Michel vient de mourir et tous les ouvriers sont orphelins de cette citoyenne militante et meneuse. A cette occasion une jeune femme de bonne famille, Jeanne Desroselles, choisit de se mêler aux prolétaires mais elle disparaît. Sa famille la recherchera en vain, introuvable.

Le grand soir, c'est l'espérance pour le petit peuple de faire entendre sa voix le 1er mai 1906, exiger les journées de 8h et réclamer leur dû. On crie famine chez les ouvriers alors la grève générale est décrétée dans l'attente du 1er mai.

Gwenaelle Bulteau nous plonge dans le milieu féminin de l'époque. Travailler, enfanter mais n'avoir aucun droit à voter ou à disposer librement de son corps.

Hélas, l'auteur n'a pas suffisamment développé les personnages féminins pour les rendre attachants. Là encore, c'est un personnage masculin, le policier qui est mis en avant.
Grosse déception 😞
Commenter  J’apprécie          20
Une jeune bourgeoise disparaît lors du cortège funéraire pour Louise Michel. Que faisait-elle là au milieu de ces ouvriers et de ces féministes ? Jeanne Desroselle a-t-elle disparu volontairement? Est-ce un meurtre ciblé?

Dans cette enquête, nous plongeons linguistiquement, visuellement et olfactivement dans le Paris de la Belle Epoque, et on vibre le changement social ! On y découvre deux grandes figures du féminisme : la citoyenne Sorgue et la médecine Madeleine Pelletier, ainsi que toute une galerie de personnages singuliers et intrigants.

Un roman mêlant fiction et faits historiques avérés, un polar social qui éclaire les luttes des femmes et des travailleurs au début du XXeme siècle. Un régal ! (Et cette couverture : tellement belle !! 🤩🤩🤩)
Commenter  J’apprécie          10
Mince... le sujet de ce roman m'intéressait particulièrement et j'étais d'autant plus confiante que j'avais beaucoup apprécié "La République des faibles" de cet auteur MAIS ce roman joue trop la simplicité. J'ai eu souvent l'impression de lire un roman pour adolescents alors que j'attendais que le contexte historique soit davantage fouillé et l'intrigue plus complexe. Cela reste toutefois un agréable moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais beaucoup aimé « La république des faibles », le premier roman de l'auteur et le résumé de ce second ouvrage me semblait prometteur. Hélas, ce fut une déception : un récit trop haché qui part dans plusieurs directions avec une multitude de personnages rarement approfondis. Pourtant le contexte social de ces années 1905-1906 est intéressant ainsi que l'éveil du féminisme et l'évocation de conflits sociaux tels ceux de Roquefort et de Courrières après la grande catastrophe minière. Mais le tout manquait d'une unité narrative et l'enquête promise est assez vite bâclée.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (331) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}