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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si l'on s'en tient aux faits et seulement aux faits, c'est l'histoire d'un gang de filles qui organisent des expéditions punitives contre des violeurs.
« Après l'action elles sont euphoriques, euphoriques d'avoir été jusqu'au bout du plan, heureuses de n'avoir pas fait ce qu'on leur a appris, baisser la tête et se recoudre entre elles »
Mais ce livre raconte aussi et surtout l'état intérieur de : Inès, Nina, Léo, Louise et Mia qui a un taser dans sa poche de manteau et qui va au tribunal assister aux audiences d'affaires de viol.
Et surtout Lucie, à laquelle son métier confie le rôle d'écoute de femmes en détresse mais qui est comme elles.
Il ya de la solidarité, de l'amitié entre elles. Elles ont essayé les psys pour « canaliser leur colère » mais ça ne les guérit pas
Ce sont de jeunes parisiennes « normales » qui se font tatouer, manifestent, roulent à vélo, et se retrouvent dans les cafés avec leurs potes. Mais qui sont profondément marquées par le viol qu'elles ont subi .« Non, c'est pas comme un rhume, ça ne disparait pas après quelques semaines avec du doliprane »
Une écriture percutante, et une belle couverture font de ce livre une oeuvre cohérente qui ne devrait pas passer inaperçue.


Lien : https://poirson.marie-helene..
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« Mia la regarde, elle sait, elle a entendu tellement de fois des meufs qui culpabilisaient, qui arrivaient à se trouver des torts dans toute l'histoire, elles n'avaient jamais rien fait comme il fallait, pas crié assez fort, pas dit non suffisamment, elles avaient trop bu, commandé de la drogue, fait entrer un inconnu, elles avaient abandonné, elles ne leur avaient pas cassé la gueule, elles s'étaient figées. Elle la prend dans ses bras, sans rien dire, puis la regarde dans les yeux. Doucement, Mia lui répète qu'il ne faut surtout, surtout pas qu'elle oublie que rien n'est de sa faute ».

« Pendant des semaines, chacune dans leur tête elles s'étaient demandé eh ben oui quoi, pourquoi on ne riposterait pas ? Pourquoi on garderait toute cette violence en nous, pourquoi est-ce qu'on dépenserait tant d'argent chez le psy pour « canaliser la colère » sans jamais obtenir justice ni réparations ? ».

« Quand elles avaient décidé qu'elles n'étaient plus intéressées par le procès équitable qu'on leur refusait de toute façon, elles s'étaient demandé ce qui poussait ces hommes, quel que soit leur milieu à vouloir les posséder. Qu'est-ce qui rendait cet acte universel, structurel, et défendu systématiquement par une solidarité masculine sans faille ? « C'est bien simple, expliquait Léo, dans n'importe quel groupe, allez accuser un homme de viol et observez les forces à l'oeuvre pour que surtout rien ne soit bousculé par cette révélation. »

Mia, Lucie et leurs amies ont toutes été victimes de viol et elles sont toutes « fracassées » de l'intérieur. Elles n'ont pas été écoutées, reconnues comme victimes, et n'ont encore moins obtenu justice. Elles ne peuvent donc pas « guérir » de leurs blessures, de leur mal-être ; elles ne réussissent pas à se « réparer ».
Alors dans ce petit groupe qu'elles ont formé -là où elles n'ont pas besoin de se justifier- elles vont trouver un moyen de se reconstruire ; elles vont monter des « expéditions » contre leurs agresseurs, pour leur faire comprendre qu'ils ne peuvent pas s'en sortir aussi facilement.

Le sujet est grave s'il en est et sous les feux de l'actualité. Mais l'auteure ne m'a pas convaincue. Je n'ai pas réussi à la suivre sur cette voie qu'elle explore.
Bien sûr qu'il faut libérer la parole, qu'il faut écouter et réparer, mais comment ? Comment faire prendre conscience à ces hommes qu'ils sont vraiment des violeurs dès lors qu'ils se servent sans qu'on le veuille ? Par le biais de la vengeance, de la revanche, pas sûre… Cela va-t-il réellement réparer ?
L'évolution de la prise en charge des victimes par les services de police et la justice aiderait sans aucun doute ; la pédagogie aussi, peut être ?

Ce que j'ai trouvé intéressant dans son roman c'est la manière dont Marcia Burnier aborde l'intime de ces femmes ; Elle nous fait prendre conscience de ces dommages invisibles mais dévastateurs causés par ces violences sexuelles mais aussi et surtout, elle nous fait partager leur détresse face au peu de crédit qu'on leur accorde et au statut de victime qu'on leur refuse.


Lu pour les 68 premières fois.
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Viol et humiliation, voilà ce qu'a subi cette bande de filles. Mia, Inès, Louise, Leo, Lila, Nina et Lucie en ont assez d'être passives, d'entendre des discours sur la réparation sur l'importance de "vivre avec" ; elles ne veulent plus de psychothérapie "pendant que l'autre continue sa vie sans accroc, sans choc, toujours plus puissant." Ce qu'elles veulent, ce qui va les guérir, c'est la vengeance. Alors elles s'organisent, et font faire justice elles-mêmes. L'idée, c'est de faire peur, de décourager le coupable de récidiver. Pas de le frapper ou le blesser, non, elles se contentent de dévaster l'appartement du sale type, de détruire ses objets de valeur sans le toucher. C'est Mia, qui assiste régulièrement à des audiences au Palais de Justice, qui est la plus vindicative, c'est elle qui a eu l'idée de ces expéditions punitives qui les ont soulagées. C'est elle enfin qui propose à Lucie, victime elle aussi d'un viol, de se joindre à elles. Voilà Lucie vengée, qui se sent moins seule, vivante, enfin capable de retrouver le sommeil.


Alors bien sûr, elles n'ont pas tort, ces filles, de se faire justice quand la Justice peine à faire son travail, quand les violeurs écopent de peines bien inférieures aux dealers et aux trafiquants de toutes sortes. Peut-être peut-on aussi les envier, car quelle femme inquiète, à rentrer le soir tard les rues, à subir des mains pressantes dans un bus bondé, n'a pas eu envie un jour de se venger d'être considérée comme l'objet d'un désir malsain et humiliant ? de rabaisser l'homme qui l'a rabaissée ? de lui faire comprendre qu'elle n'est pas une chose dont on dispose à sa guise pour assouvir une pulsion ? de se sentir, enfin, toute puissante ? Oui, évidemment. Mais de là à passer à l'acte, c'est autre chose. On peut dénoncer les manquements de la Justice, le manque de soutien des femmes victimes de violences – bien que les choses commencent enfin à changer -, sans pour autant chercher à se faire justice soi-même. D'autant plus que les expéditions punitives n'excluent pas une sorte de jouissance délétère qui m'a gênée. le discours féministe à ce titre me semble avoir des limites que ma morale m'interdirait de franchir. Cela dit, ce roman pose également la délicate question du consentement, et de la zone grise entre un refus et une acceptation forcée devant l'insistance du partenaire. Combien de femmes, épouses, compagnes, maîtresses d'un jour, un peu saoules, un peu perdues, ont-elles fini par abdiquer et accepter un rapport qu'elles auraient préféré ne pas avoir ? L'homme est-il alors un violeur, ou simplement un type trop pressé par son désir ? le refus était-il audible, visible ? Où se situe la limite ? C'est la question que se pose Flo, le meilleur ami de Lucie, qui va faire lui aussi l'objet de la vengeance du gang de filles. Une question que le mouvement #MeToo n'a pas résolue.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Un gang de jeunes femmes rebelles qui se vengent des viols qu'elles ont subis, ce n'est pas commun ! Un roman féministe, engagé, puissant, et original car il se déroule dans le milieu alternatif (ce qui n'est pas si commun en littérature). C'est un cri de rage envers les injustices, il mérite d'être entendu ! Même si la colère peut parfois être dérangeante.
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Les orageuses sont un gang de filles dont la soif de vengeance est à la hauteur du traumatisme vécu. Violées, violentées, traumatisées, elles cherchent à se reconstruire et à faire payer ces hommes que la justice ne condamne pas ou alors très peu. Elles s'organisent, partent en commando, se vengent et se sentent soulagées. Elles tentent aussi de se reconstruire. Ensemble, elles se comprennent, pas besoin de parler, d'expliquer, d'argumenter pour faire comprendre que non, il ne suffit pas de tourner la page ou penser à autre chose... Elles ne doutent pas les unes des autres, elles savent que "ça" s'est passé et ce que l'on ressent...
Ce roman est court, trop court peut-être, car je n'ai pas vraiment été touchée bien que le sujet soit plutôt percutant... Je suis restée en surface, allant d'un personnage à un autre au fur et à mesure des chapitres. J'aurais aimé plus de développement sur ces personnages en voie de reconstruction, sur leur psychologie, leur ressenti... Dommage...

Merci aux 68 premières fois pour cette lecture.
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Mia , Lila , Léo , Lucie , Louise , Ines et les autres , toutes violées, toutes victimes , toutes blessées à vie .
Leurs corps ne leur appartient plus , elles sont unies par ces crimes impunis , ces blessures .
Alors ce gang de filles se vengent à leur manière , sans grande violence , mais marquant à vie leurs agresseurs .
Ça les apaise et les aide à se reconstruire .
Que faire d'autre quand la justice ne tranche pas , quand les violeurs eux même ne se sentent pas coupables et restent dans le déni .
Roman original dont le sujet dramatique , tristement d'actualité , est traité avec sérieux et compassion .
Elles sont bien courageuses, ces orageuses .
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Quoi dire... roman court et rapide qui fait e〜hos à un sujet de société grave : le viol.
La vengeance, la colère, le combat d’un groupe de femmes qui ont de〜idés de se faire justice... La justice que l𠆞́tat ne semble pas leur donner...
Le sujet est fort mais je dois dire que je n𠆚i pas été conquise. Seul un moment m𠆚ura marqué, celui où Lucie raconte à Flo une des sorties du groupe. Flo sont meilleur ami qui n𠆚 pas l𠆚ir de croire à toutes ces histoires, la remise en cause des victimes est à ce moment-là à son paroxysme.
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J'avais très envie d'aimer ce livre.

Il avait d'ailleurs tout pour me plaire : un groupe de femmes liées par les viols qu'elles ont subis, décide de pallier l'indifférence du système patriarcal, et trouve ensemble un semblant de justice.

Loin de m'être ennuyée, j'ai lu ce livre d'une traite.
Ce qui m'a manqué néanmoins, c'est un peu plus de matière.
C'est un roman très court, qui à mon sens, aurait gagné à développer un peu plus les vies de ses héroïnes.

Si j'ai aimé cette lecture, elle ne m'a pas enthousiasmée comme d'autres oeuvres du même genre (Dirty Weekend de Helen Zahavi, The Power de Naomi Aldermann et son adaptation en série, et les très puissants films tels que Promising Young Woman ou Revenge).
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Un premier roman.
Un livre sur la sororité. Un livre sur le viol. Un livre sur comment une femme peut rester debout après avoir été victime d'un tel crime.
Mia, Leo, Louise, Lucie et d'autres jeunes femmes ont été violées... sans que le coupable ait été inquiété... sans que justice ait été faite. Alors cette bande de filles pour s'engager sur le chemin de la reconstruction va rendre justice à sa façon.
L'histoire de chacune de ces femmes est évoquée de façon nette, pour ne pas cacher la vérité, ne pas édulcorer le crimes et la souffrance. On les suit une à une dans leur après et comment ensemble elles vont initier quelque chose pour avancer. C'est cru, c'est fort... c'est aussi dérangeant : en arriver là pour obtenir justice ce n'est pas normal.
Pour une note plus positive, ce livre est une ode à la sonorité et à la force de ses femmes pour remonter la pente.
Une lecture qui ne laisse pas indifférent en somme.
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Les orageuses est une histoire de vengeance et de réparation. C'est aussi une histoire de sororité, de féminisme, de survivantes.
On suit Mia, Lucie, Inès et d'autres jeunes femmes qui cherchent à se reconstruire après un viol et à guérir le mal qui les rongent. L'histoire m'a tout de suite séduite et j'avais hâte de me plonger dans ce court roman, dans ce récit plein de rage et d'espoir à la fois. Malheureusement, je suis ressortie de ma lecture avec un gros sentiment de frustration. le propos est vraiment intéressant et on ressent dans le récit toute la colère des jeunes femmes concernées, mais il m'a manqué quelque chose pour allumer l'étincelle et en faire une lecture mémorable. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages de Mia et des autres filles, trop survolées et lointaines ; pour tout avouer, il m'arrivait souvent de les confondre… Cette distance m'a empêché de me plonger à cent pour cent dans ma lecture, en particulier lorsque le sujet est si intime et délicat. Ce manque de profondeur est peut-être une conséquence du format du roman, assez court, et au fait que l'on ne suit qu'un moment de vie de ces femmes, mais cela m'a empêché d'apprécier l'histoire autant que je l'aurais voulu. J'en garde un goût de trop peu, de trop effleuré.
Je ne dirais pas que c'est une totale déception car j'ai trouvé le sujet très intéressant, même si je m'attendais à ce qu'il soit abordé de manière plus radicale, et certaines phrases résonnent encore chez moi, mais j'aurais aimé en avoir davantage.
Je conclurais en disant que c'est tout de même un premier roman prometteur, bien qu'il ne m'aie pas entièrement convaincue !
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