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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A l'instar de l'héroïne de Dirty Week-end (roman anglais un peu tombé dans l'oubli, mais qui vient d'être réédité et que je recommande chaudement), Les Orageuses de Marcia Burnier, parce qu'elles ont été violées, décident de se venger ,mais de manière moins sanglante que l'héroïne de Helen Zahavi.
Autre différence, elles s'organisent  en bande, se soutiennent et mettent donc en pratique une sororité qui les aide à apaiser le monstre en elle , à trouver une forme de paix, une forme de réparation, chacune à leur façon.
Si le style de Marcia Burnier est vigoureux, ses analyses sont pertinentes et nuancées, n'hésitant pas à présenter la peur des femmes  en pleine action de vengeance, ce ne sont pas ni super women ni des va-t-en guerre, ou cette fameuse zone grise où la victime se demande si elle a bien été agressée sexuellement.
Leur corps est lui aussi présenté de manière puissante, tant dans la description de la déflagration subie que dans ses capacités physiques à se défendre, même si la société les avaient conditionnées à se croire faibles.
Quant aux hommes, mêmes les meilleurs amis ont une fâcheuse tendance à minimiser voire à oublier rapidement, même si dans un premier temps ils se montraient compatissants. Un premier roman nécessaire et percutant.
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Pour un premier roman, c'est une réussite !

Les Orageuses, c'est un groupe de meufs super courageuses qui reprennent le contrôle sur leur vie après avoir été agressées. L'autrice dresse le portrait de jeunes femmes fragilisées, mais terriblement fortes et indépendantes. Leur orage intérieur, tellement présent tout au long du récit, est décrit avec une précieuse justesse. Mécanisme de honte, culpabilisation, colère, violence : comment apprendre gérer ce brouillard de sentiments et de sensations causé par l'agression ? La solution est terriblement efficace...

Un roman court mais indiscutablement percutant. Un récit qui fait du bien, redonne du courage et de la force.
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Et si la peur changeait de camp?
Elles se sont rencontrées, se sont reconnues et méthodiquement, elles se vengent. Elles piétinent les années de douleurs, d'angoisses, de paralysie. Elles disent non !
Est-ce légitime ? Est-ce que l'on peut accepter ou même souhaiter se faire vengeance soit même ? Envie de dire oui, mais dans la vie réelle j'énoncerais évidemment un non, sinon le chaos ! Questionnement moraux mis de côté, le vivre à travers une fiction, procure un plaisir immense ! Et puis, qu'est-ce que la destruction matérielle à côté d'un corps fracturé, d'une âme vandalisée ?
Les orageuses est un hymne résistant, éclatant, revigorant. C'est court, c'est lapidaire c'est du vaillant et poing levé. de la rage déliée, pour expier, expulser, expurger.
Je m'y suis retrouvée, j'ai retrouvé des témoignages entendu régulièrement au détour de conversation, de rencontres. Lorsqu'on est femme, c'est tout à fait ça de vivre dans cette société ou échapper au viol n'est finalement pas si commun. Une majorité de femmes se fait agresser quotidiennement, que ce soit des propos lancés à la va vite, des mains qui se baladent, des sexes qui fracturent, un corps médical qui humilie. C'est trop, trop souvent, trop régulier, trop prégnant.
Celles qui ne le vivent pas ne peuvent estimer parler décemment au nom des autres. La sororité doit être une priorité pour enrayer les violences qu'une grande majorité subit. Je ne cesserais de le répéter, il faut le dire, prendre conscience et lutter dès l'enfance pour inverser les schémas de pensée patriarcale inscrit en chacun de nous.
Certains livres vous parlent intimement. Celui-ci en fait partie, je suis toutes ces femmes et aucunes d elles mais je survis aussi à travers elles. Les violeurs sont invisibles, les seuls faisant l'actualité sont les violeurs en série ou les victimes d'erreurs (parfois même lorsqu'erreur il n'y a pas). Témoigner est pourtant vital dans notre monde ou le viol est un acte poreux que certains qualifierait à peine d'erreur. Une agression ou la victime se sent coupable. Coupable car la société entière lui renvoie sa culpabilité. Nous devons éduquer les futurs générations et témoigner de cette fureur qui balaie et grandit l'impuissance de vivre, comme ça, avec ce qu'ils nous ont fait. Je suis un peu de chacune d'elles. La résonnance est infinie. Ce roman est une rencontre avec toutes ces voix inaudibles.
J'enjoins les femmes à le lire pour trouver communion, même si pour la plupart elles savent déjà. J'encourage aussi les hommes à le lire, car si tous les hommes ne sont pas violents les femmes se font malmenées en grand nombre, par des hommes.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Ce livre m'a retourné. Une énorme claque. La rage puis l'apaisement. J'ai relu certains passages plusieurs fois. J'ai eu du mal à le lire d'un coup alors qu'il est très court. C'est une énorme colère qui s'envole. C'est vraiment à lire. Je ne sais même pas quoi en dire à part lisez-le !
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C'est un roman incroyablement fort et particulièrement efficace que nous propose Marcia Burnier.

Un cri de douleur et de désespoir face à une justice sourde et muette, un appel à cette société à la complicité passive, à tout un chacun qui peut et devrait se sentir concerné.e par ce vaste sujet des violences faites aux femmes, des violences sexuelles et du viol.
Des témoins anonymes, des complices involontaires, des autres... des ami.e.s et des proches qui n'ont pas vu, pas compris, pas soutenu, pas voulu entendre...

De cette justice hypocrite qui ne veut rien voir ni savoir...

Et que font les victimes avec elles-mêmes et leur douleur, leur colère et leur traumatisme ?
On leur demande de se taire, on leur inculque la honte... et ensuite ?

Ce sont tous ces aspects, tous ces mécanismes que Marcia Burnier abordent et déconstruit avec une incroyable force viscéralement poétique.
L'autrice parle magnifiquement de résilience, de reconstruction, d'amitié, de solidarité, de sororité...

Un roman d'une puissance rare !
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J'ai plongé dans ce récit et j'ai suivi cette bande, un peu comme si j'y étais pour, moi aussi, trouver la paix à travers cette revanche. L'écriture est fluide, fracassante - malgré quelques répétitions - et poétique. J'ai particulièrement apprécié les descriptions du relèvement de ces femmes. Merci à l'autrice d'avoir donné la parole sans faux semblants à ces héroïnes du quotidien et aux conséquences des viols sur leurs vies, d'autant plus dans un roman qui montre des parcours de rétablissement, d'apaisement, d'évolution positive. Un ouvrage assez court qui se dévore, foncez !
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Ce livre... ce livre est un coup de poing. Il remue les tripes, il prend à la gorge, et il fait aussi, paradoxalement, du bien à mettre ainsi en scène un gang de meufs résilientes et sorores. le thème est dur, elles sont toutes victimes de viol, et cherchent à se rendre justice par elles-mêmes ; en cela, ce livre est intéressant parce qu'il aborde (en si peu de pages) plusieurs sujets : la violence des femmes et son côté potentiellement dérangeant ; les défaillances du système judiciaire ; l'impunité des hommes et leurs considérations que leurs désirs l'emportent ; la moralité d'une telle action (se rendre justice) ; la culture du viol ; l'entente et le soutien de femmes entre elles pour aller mieux ; la résilience... Bref, c'est une lecture essentielle et percutante que je ne peux que conseiller, mais soyez armées et ayez une dose de mangas choupis à côté de vous pour surmonter votre plongée avec Les orageuses.
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Coup de coeur pour ce bouquin qui donne envie de tout casser !
Un groupe de filles violées se réunissent pour former un gang afin de se faire justice elles-mêmes. Qui d'autre le ferait ? Questions impertinentes, déqualifications, peines clémentes... Alors, elles font le travail qu'on leur a refusé. Elles vont chercher ce qu'on refuse de leur offrir. Elles débarquent chez ceux qui jouissent d'une impunité totale pendant qu'elles subissent les doutes des proches, ceux qui dorment pendant qu'elles enchaînent les cauchemars, ceux qui vivent quand elles peinent à garder la tête hors de l'eau. Et que c'est bon, de les voir enfin punis. Et que c'est bon de se sentir vivante. Et que c'est bon de faire jaillir cette violence.
Dans un texte profondément juste, donnant à voir les différentes façons de vivre après un viol, Marcia Burnier nous entraîne dans la lutte de ces personnages et leur rend leur puissance. À lire de toute urgence.
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Un livre qui donne de la force, de la rage et de l'espoir. C'est un livre sur la sororité, et surtout sur le viol, et tous les impacts que cela amène dans une vie. L'autrice réussit à nous transmettre sa colère à travers sa bande de personnages féminins attachantes. Génial !
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Tendresse infinie pour ce premier roman qui à la fois met en colère et console, et magnifiquement écrit en prime.
C'est comme si j'avais cherché cette histoire dans tant d'autres livres, sans jamais la trouver. Et elle est là, avec sa juste dose de vérité, de réflexion, elle vous entraîne et vous dépose enfin, plus légère et plus forte, à la dernière page.
Un énorme coup de coeur.

J'ai découvert Marcia Burnier dans un podcast de LSD (la série documentaire) : Violée.s, une histoire de domination, podcast que je recommande à 200% en passant, car il est passionnant !
J'avais fait acheter son livre à la bibliothèque où je travaille mais je ne l'avais pas lu tout de suite. Et l'autre jour, le voyant sur le présentoir des nouveautés, je l'ai seulement pris, et j'ai lu les premières lignes. Et là, impossible de m'arrêter. Je suis descendue avec, je l'ai lu au bureau de prêt entre deux adhérents, et je l'ai fini chez moi le soir même. Je l'ai lu comme sans faire exprès. Et j'ai bien fait.
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