Les femmes n'ont pas d'histoire

Les femmes n'ont pas d'histoire traite d'une petite poignée d'hommes et de femmes vivant dans la région désolée des Appalaches en Virginie-Occidentale.
Dans cette petite société installée dans des mobil-homes à flanc de montagnes, il y a d'un côté les hommes, paumés, alcoolisés à l'alcool de contrebande et pétri de foi, de l'autre il y a les femmes qui sont purement et simplement invisibles.
Wren, une adolescente de 15 ans, est élevée dans l'ombre d'un père prêcheur mystique et manipulateur de serpents. Sa vie, comme celle de sa mère avant elle, semble toute tracée : le moment venu elle épousera un homme de la communauté, elle restera là et aura des enfants. Un futur morne lui est promis, mais Wren rêve d'autre chose bien qu'elle soit coupée du monde et déscolarisée.
Ruby, sa mère, semble en apparence accepter son sort, mais il n'en est rien. Elle aide tant bien que mal sa fille à s'éduquer et à s'éveiller. Elle l'emmène par exemple à l'insu de son mari à la bibliothèque. A l'âge de Wren, Ruby et sa meilleure ami Ivy aurait pu échapper à cette vie. Mais Ruby est tombée sous le charme de Briar et elle s'est installée avec lui. Ivy est alors restée aussi et à épousé Ricky. Mais aucune des deux ne s'est réellement épanouie.
Un drame va venir ébranler le mince équilibre régnant et va révéler bien des secrets enfouis.
C'est peu dire que ce roman n'est pas banal. Il traite d'une communauté de personnage que l'on a peut l'occasion de rencontrer en littérature. Wren et ses proches sont des marginaux menant un quotidien anachronique, bien loin de considérations modernes. Dans ce village, les hommes ont depuis bien longtemps dominés les femmes. Les femmes ont abandonné la partie et ne sont que l'ombre d'elles-mêmes, inexistantes, fantomatiques. Il leur faut un énorme courage pour se sortir de cette fatalité.

On plonge dans le coeur de cette Amérique profonde, l'opposé du strass et des pailettes qu'on nous vend à longueur de journée.
C'est sombre, désespérant, poisseux.
J'ai particulièrement aimé le choix de l'auteure dans sa narration en trois temps qui nous permet de mieux comprendre la vie de chaque héroïne, de leur choix parfois surprenant.

J'ai vraiment eu beaucoup d'empathie pour ces femmes qui essayent tant bien que mal d'exister au-delà du rôle qu'on leur a attribué.

Un style percutant, sans fioriture. Une très bonne découverte.

Un roman tout à fait surprenant ! Je ne savais pas tellement à quoi m'attendre en le commençant, mais j'ai été agréablement surprise par cette histoire qui a su m'attraper dès les premiers chapitres.
On y rencontre Wren, son père manipulateur de serpent et sa mère qui semble ne pas vraiment appartenir à cette vie reculée dans la montagne.
Mêlant le passé et le présent, on découvre qui est Wren, cette jeune fille qui ne connaît rien d'autre que la nature et ce que son père veut bien lui apprendre.
Puis on suit les aventures de ses parents, Ruby et Briar, et l'histoire de leur rencontre..

Une aventure palpitante, qui se lit très vite tant on veut savoir les secrets de tous les personnages.

Wren, 15 ans, raconte sa vie quotidienne dans les montagnes de Virginie (USA), loin de la première petite ville, entre un père prédicateur fuyant la civilisation et une mère repliée sur elle-même mais toujours très proche de son amie d'enfance. Malgré l'isolement, le dénuement, le poids de la religion, la méfiance généralisée, la place des femmes et la violence, Wren suit obstinément son chemin vers la liberté. Elle devra encore apprendre la lâcheté des hommes et le poids des secrets qui plombent une vie entière. Elle découvrira aussi la solidarité qui permet de survivre en milieu hostile.
Entre roman noir et récit initiatique, ce premier texte d'Amy Joe Burns est saisissant de beauté et de justesse !

Les femmes n'ont pas d'histoire est un premier roman intéressant qui entre dans la tradition des romans de l'Amérique profonde. Amy Jo Burns nous parle avec honnêteté de la vie des femmes dans la Rust Belt, de leur résistance silencieuse et de leurs rêves enfouis. La narration est accrocheuse et nous illustre parfaitement les différentes couches de vérité dans les légendes. Un peu lent, ce roman brille par ses personnages mais a peut-être un rythme trop inégal. Une autrice à découvrir malgré tout !

Critique complète sur yuyine.be!
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Dans cette région désolée des Appalaches, la vie ressemble à une damnation.
C'est un pays d'hommes déchus où l'alcool de contrebande et la religion font loi, et où les femmes vivent sous le joug masculin.

Ainsi en va t-il pour Ivy, Ruby et Wren.

Un récit prenant, très américain.

Mais quel roman. Si tu cherche un roman noir dans le fin fond de l'Amérique avec des personnages à la vie pauvre et bercé par des légendes, alors les femmes n'ont pas d'histoire est fait pour toi.

J'ai été happé par Wren, Ruby, Ivy mais aussi par Flynn. Et par la folie de Briard.

A travers les pages de ce court roman de Amy Jo Burns, on plonge dans l'histoire morne d'une amitié gorgeait de secret, dans la misère et la pauvreté des collines de Pennsylvanie.

J'ai tout aimé de ce roman. La plume captivante, l'habileté de l'auteure pour rendre cette histoire haletante et la beauté de l'attachement à ses personnages.

Un livre dans lequel j'ai d'abord eu un peu de mal à entrer. Je n'arrivais pas à bien visualiser les personnages, leur environnement, malgré quelques recherches sur cette région de la Virginie occidentale et la ville de Trap. Mais page après page, la magie de cette histoire, répétée par différents protagonistes et dans un ordre chronologique différent, à opérée même si le tout reste un peu confus, dans un brouillard, mais je pense que cela est sans doute voulu par l'auteure.

Un portrait social d'une famille vivant dans les Appalaches de nos jours, narré par Wren, fille d'un prêcheur charmeur de serpents et d'une mère qui a sacrifié sa vie après être tombée amoureuse de la légende entourant son mari.

Portrait sobre et d'une fluidité totale, on plonge dans un monde dans lequel le temps semble s'être arrêté à l'époque des bootleggers, où les légendes sont aussi importantes que d'avoir la Foi (peu importe laquelle), où les femmes abandonnent leur rêve de quitter La Montagne par survie et par tradition. Les hommes y sont durs, les femmes les craignent mais les tiennent néanmoins en respect à force d'observation.

J'ai beaucoup aimé. C'est pas le plus original des romans, mais la dimension sociale et le style de l'autrice font de ce texte, un très bon livre, permettant de mieux appréhender de grosses désillusions.

PAR-FAIT ! (couverture trop belle aussi, tu trouves pas minou ?)
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Wren se sent piégée dans les montagnes où elle vit avec ses parents. Son père, prêcheur et souleveur de serpents est respecté par les villageois depuis qu'il a été frappé par la foudre, dans sa jeunesse. Il impose une vie d'ermite à sa femme et sa fille, pour mieux les manipuler, pour les façonner selon ses idéaux. La vie dans la montagne est rythmée par les visites d'Ivy, la meilleure amie de Ruby, la mère de Wren, par l'alcool des moonshiners, et par les histoires jamais racontées. Un terrible accident va cependant venir bouleverser leurs existences et précipiter l'émancipation de Wren.

Mon avis sur ce livre est assez mitigé. Tout d'abord, j'ai trouvé qu'il y avait trop de longueurs dans la première moitié du livre, j'ai vraiment eu du mal à rentrer dans l'histoire et l'univers ne m'a pas attiré plus que ça. J'ai aimé l'ambivalence des personnages, les problématiques soulevées et les nombreux symboles présents. Malheureusement, l'histoire en elle-même m'a très peu intéressée, la seule trame narrative qui m'a intriguée est celle d'Ivy. Bien que la première moitié comporte des longueurs, la deuxième a un rythme beaucoup plus rapide et finalement le dénouement arrive peut-être trop rapidement. J'ai cependant apprécié la narration et j'ai relevé plusieurs phrases inspirantes. le personnage d'Ivy m'a semblé très intéressant et j'ai aimé en apprendre davantage sur elle. L'atmosphère de ce roman est sombre, oppressante voire lugubre, ce qui témoigne du piège dans lequel Wren se trouve.
Je n'ai pas été convaincu par ce roman ni par le message délivré, l'émancipation des personnages féminins décrites est plutôt moindre (et il se conclut souvent de façon morbide), au final peu de choses ont changé.