Citations sur Les secrets de ma mère (69)
"[...] Et les femmes sont toujours comme ça".
Qu'est-ce que vous voulez dire ?
Eh bien, toutes les femmes que je connais et qui ont quitté une relation à long terme dans la trentaine se sont déconnectées bien avant de le faire. Elles ont vécu tout le chagrin lorsqu'elles étaient encore avec leur partenaire. Elles ont joué tous les scénarios, ont traité leurs sentiments, si bien que lorsque la rupture s'est produite, elles se sont senties légères et libres. Les hommes le prennent plus mal. Ils font semblant de ne pas le faire, mais ils le font. Ils n'ont rien préparé.
C'est vrai. [...]."
Je sais que nous pleurons tous ce qui nous a échappé ; un amant, un enfant. Une vie différente. Mais par bien des manières, ma vie avait été un fantôme. Je devais la solidifier, si je voulais un jour bâtir une existence pour quelqu’un d’autre.
Je n’éprouvais aucune sympathie envers moi-même. J’avais honte de mon immobilisme et de mon incompétence – -parce qu a dire vrai tout le monde a connu des pertes, des hontes, des pensées obsessionnelles, mais ces gens-là paraissent pourtant s’en sortir. Ils y parviennent, j’ignore comment – ils avancent, ils se fabriquent une vie bien à eux. Je ne m’en étais pas sortie, moi. J’étais captive du fantôme d’une femme, et d’un compagnon qui vivait dans son propre univers fantasmé, et je n’avais rien accompli dans ma vie. Je n’avais pas de Molly, je n’avais pas pléthore d’abonnés Instagram, ni de livre à mon nom, ni de femme avec qui habiter au bord de la mer.
Mais s'il y a toujours un prix à payer quand on accepte l'amour, il y en a aussi un à payer quand on s'en détourne.
J'ignore à quoi va ressembler mon avenir proche, sans parler de savoir où je serai dans dix ans. Je grimpe sur une échelle en direction des nuages mais mon pied a dérapé sur un barreau et je suis suspendue la tête en bas. Est-ce à ça que ressemble la vie, et on ne nous en a rien dit à l'école ? Suis-je sensée vivre la tête en bas ?
Je n'éprouvais aucune sympathie envers moi-même. J'avais honte de mon immobilisme et de mon incompétence - -parce qu a dire vrai tout le monde a connu des pertes, des hontes, des pensées obsessionnelles, mais ces gens-là paraissent pourtant s'en sortir. Ils y parviennent, j'ignore comment - ils avancent, ils se fabriquent une vie bien à eux. Je ne m'en étais pas sortie, moi. J'étais captive du fantôme d'une femme, et d'un compagnon qui vivait dans son propre univers fantasmé, et je n'avais rien accompli dans ma vie. Je n'avais pas de Molly, je n'avais pas pléthore d'abonnés Instagram, ni de livre à mon nom, ni de femme avec qui habiter au bord de la mer.
... quelles que soient les décisions que vous prendrez dans la vie, il y aura toujours une perte. Si vous avez un enfant, vous perdrez quelque chose. Si vous n'en avez pas, vous perdrez autre chose. Ces pertes sont à la fois tangibles et parfois totalement impossibles à exprimer. Il est difficile pour nous autres, humains, de savoir exactement ce que nous risquons de perdre avant de l'avoir perdu. Il faut vous préparer à regretter une décision que vous ne penseriez jamais regretter. Sauf que, d'après mon expérience, le regret n'est jamais permanent.
Quand j'étais étudiante, on ne parlait jamais de bébés. On parlait d'autres formes de réussites, de celles qui n émanaient pas de l'intérieur d'un corps. Diplômes, utilité, ailes fixées par de la cire tandis qu'on s'envolait vers le soleil. La plupart de mes amies étaient comme moi, des femmes mythiques aux ailes de cire. Mais l'une après l'autre, elles étaient tombées enceintes et avaient eu des enfants si beaux, tous les uns autant que les autres - et elles avaient utilisé les plumes de leurs ailes brisées pour bâtir leur nid.
Je sais que nous pleurons tous ce qui nous a échappé ; un amant, un enfant. Une vie différente. Mais par bien des manières, ma vie avait été un fantôme. Je devais la solidifier, si je voulais un jour bâtir une existence pour quelqu'un d'autre.
Connie avait invité Élise à venir vivre chez elle environ six mois après cette première matinée de gueule de bois à Hampstead, et Élise s'était installée dans l'appartement ....
C'est la bonne décision, se disait-elle en descendant l'escalier, les sacs heurtant ses hanches comme les seaux d'une laitière.