C'est de la Corée, au printemps de l'an 27 avant Jésus-Christ, que le Japon reçut les secrets de l'art de la porcelaine. La Corée est cette presqu'île qui, terminant au sud la Mantchourie, s'avance comme un promontoire entre la mer du Japon et la mer Jaune. C'est à la Corée, qui semble destinée à servir de lien amical entre l'île de Nipon et la Chine, que l'on doit certaines porcelaines d'une apparence archaïque et robuste. Fils d'une race fine, ardente et artiste autant et plus qu'aucune autre au monde, le Japonais saisit rapidement tous les secrets de la fabrication, et imprima au décor un caractère de charme et d'éclat qui certainement n'a jamais été dépassé. Les plus anciennes porcelaines sont, dit-on, reconnaissables à la marque que laisse sur le revers l'empreinte des cinq ou six petits morceaux de pâte qui, pendant la cuisson, maintenaient l'assiette ou le plat.
L'histoire générale de la céramique est toute nouvelle, mais les esprits étaient si bien préparés et à la traiter et à l'accueillir, qu'en moins de dix ans elle a fait les progrès les plus rapides, et que c'est aujourd'hui l'abondance des documents qui effraye. C'est en France surtout que le mouvement s'est le plus nettement dessiné. La réaction de la fin du dix-huitième siècle, poussée plus tard au comble par l'école classique de David, avait mis a la mode les vases soi-disant étrusques; les savants les confisquèrent. La terre cuite classique fit oublier la faïence naïve.
La Renaissance italienne se passionna à son tour pour les bustes et les statuettes en terre cuite. Si nous prononçons, à cette place, le nom des Délia Robbia, c'est seulement pour dire que nous reviendrons ci-après tout particulièrement sur ces artistes qui, en appliquant à la terre cuite l'émail de la faïence, en firent un élément particulièrement décoratif.