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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lyle et Peg sont ravis lorsque leur fille adoptive Shiloh et leur petit-fils Isaac viennent s'installer chez eux, dans le Wisconsin. Ils ne tardent pas à découvrir que la jeune femme est sous l'emprise d'une secte religieuse, qui croit notamment au pouvoir de guérison par la prière. Ils vont vite se sentir impuissants à protéger leur petit-fils, même lorsque celui-ci se retrouvera en grand danger.


Inspiré d'une histoire vraie survenue dans le Wisconsin en 2008, le récit expose avec justesse le drame vécu par les proches des victimes de sectes, tant il est difficile d'aider qui que ce soit contre son gré. Amenés par amour à d'impossibles compromis par peur de voir se rompre le lien avec Shiloh et Isaac, Lyle et Peg vont malgré tout se heurter avec désespoir à un mur insupportablement infranchissable.


Au-delà du drame qui en constitue le thème central, ce roman explore aussi avec sensibilité le quotidien d'un couple vieillissant, ses tentatives pour éviter la confrontation familiale, ses efforts pour repousser l'inéluctable : la rupture avec leur fille, mais aussi la maladie du meilleur ami de Lyle, le gel des arbres fruitiers en fleurs dans le verger qui tient tant au coeur du vieil homme. Autant de combats, de doutes et de deuils qui font peu à peu s'effriter le monde autour de Lyle et Peg, dans une progressive perte de contrôle qui préfigure l'ombre de leur propre fin.


Malgré la gravité des sujets évoqués, l'auteur a su préserver la légèreté de la lecture et éviter le piège du mélodrame, nous offrant avec justesse et sans parti-pris un extrait de vie d'une grande crédibilité.

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Après trente ans employé dans un modeste commerce d'électroménager et dépannage de sa petite ville de Redford dans le Wisconsin, Lyle est maintenant l'unique salarié d'un petit verger. Une occupation satisfaisante pour le paisible vieil homme à la retraite amoureux de la nature. Et un nouveau sens donné à sa vie en plus de son affection pour ses amis, de son amour pour sa femme sa fille et surtout Isaac, son petit-fils. Mais Isaac tombe malade, et la fille de Lyle pense que la faute vient du peu de foi de son père. Déjà marqué par un drame au début de son mariage, pour Lyle c'est un nouveau coup du sort presque insurmontable...

La peur de la faire fuir, voilà ce qui a empêché Lyle de s'opposer à sa fille quand elle s'est fourvoyée dans une secte. Peg et lui s'étaient même résignés à assister à des célébrations dans son « église » pour ne pas contrarier Shiloh. Mais si Lyle s'est tu, comme Peg il souffrait de cette situation. Comme lorsque leur fille ne leur avait plus donné de nouvelles pendant des années ou qu'enceinte et seule elle leur avait demandé de l'aide mais refusait de parler du père de l'enfant. Et Lyle se demandait : « Comment est-il possible d'être en désaccord avec quelqu'un que l'on aime aussi éperdument ? »

Avec un sens profond de la psychologie, et une formidable capacité à décrire les petits riens d'une vie ou la beauté d'un paysage, Nickolas Butler nous embarque dans une histoire authentique d'amour familial piétiné par une dérive sectaire. Une histoire apte à toucher tous ceux qui un jour ont mis leurs convictions de côté par amour de leurs enfants et par crainte de les voir s'éloigner.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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À Redford, dans le Wisconsin, Lyle mène une retraite paisible auprès de sa femme, Peg. Une retraite rythmée par ses visites chez son vieil ami, Hoot, son travail dans le verger Sourdough et ses promenades avec son petit-fils, Isaac, un gamin rayonnant, curieux et plein de vie. Leur fille, Shiloh, adoptée trois ans après le décès de leur fils, Peter, qui n'avait alors que neuf mois, est revenue s'installer chez eux, le temps de préparer son avenir. Croyante pratiquante, une église installée près de la Crosse vient de l'engager comme secrétaire. Ce n'est que lorsque Lyle rencontre le pasteur évangélique, Steven, qu'il se rend compte que Shiloh est sous son emprise et semble même amoureuse. Désormais voulant devenir indépendante, la jeune femme quitte la maison familiale, au grand dam de Lyle qui voit s'éloigner son petit-fils...

Lyle et Peg sont un couple solide qui a réussi à faire face à un terrible drame. Leur fille adoptive, Shiloh, a comblé la perte de leur fils et leur petit-fils, Isaac, est un enfant choyé et adoré. Si Lyle aime passer du temps avec lui, l'installation de sa fille à La Crosse et son engagement auprès du pasteur vont, immanquablement, l'en éloigner. Au-delà de ça, Lyle s'inquiète surtout de l'aura charismatique du pasteur et de son éventuelle mauvaise influence sur Shiloh. D'autant que les bondieuseries, Lyle en est revenu. Une situation qui va le faire souffrir, ainsi que Peg, et qui va le contraindre à adopter de nouvelles positions, à accepter les décisions de sa fille. Avec tendresse et profondeur, Nickolas Butler évoque la complexité des relations familiales, le deuil, l'amitié (celle entre Hoot et Lyle est magnifique), la maladie mais aussi les dérives sectaires. Les personnages sont tous bien dépeints, que ce soit Lyle, un homme extrêmement attachant de par sa bonté, sa bienveillance et son empathie, Peg, plus discrète mais qui tient un rôle essentiel, Hoot, le meilleur ami qui devra surmonter une terrible épreuve, Charlie, le pasteur de Saint-Olaf empreint de sagesse, Isaac, un gamin touchant ou encore Shiloh à qui l'on s'attache moins. Un roman délicat, empreint d'amour mais aussi parfois de mélancolie.

Pour ce roman, Nickolas Butler s'est inspiré d'un terrible fait divers survenu dans le Wisconsin. Kara, âgée de 11 ans, décéda d'un diabète juvénile, non dépisté, et encore moins soigné, ses parents croyant en la force de leurs prières.

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****

Lyle et Peg forment un couple uni. La vie aurait pourtant pu les séparer. le chagrin surtout. Ils ont perdu leur enfant alors âgé de 9 mois. Mais Shiloh est apparue. Un bébé que sa mère ne voulait garder. Alors Lyle et Peg ont ouvert leur coeur et accepté ce cadeau du ciel... Quelques années plus tard, Shiloh est mère à son tour et elle a offert un petit-fils à ses parents : Isaac. Il fait le bonheur de cette famille, jusqu'au jour où le ciel se mêle à nouveau de leur destin... Mais cette fois, pas pour le meilleur...

Je lis Nickolas Butler depuis son premier roman, Retour à Little Wing. J'ai de suite adhéré à son écriture, son univers... le petit-fils est une fois encore une réussite.

Ce roman est une plongée dans l'Amérique des petites villes, traversées par une nationale, avec ses boutiques tout du long, une rivière où se croisent pêcheurs et vacanciers. C'est une virée au coeur de foyers généreux, aimants et chaleureux.

Mais c'est aussi une descente aux enfers. Celle de parents impuissants face à la dérive sectaire de leur fille. Parce que l'Eglise et la foi que suit Shiloh est belle et bien un enfermement aveugle et étouffant. Malgré un entourage présent et sécurisant, elle va se laisser entraîner dans une histoire de guérison et de sauveur qui vont mettre en danger la vie de son fils. Sans qu'elle ne voit clair, sans qu'elle ne décide de le sauver, sans qu'elle n'accepte la main tendue de son père...

On est bien sûr entièrement attaché à ce grand-père. Cet homme solide qui a décidé de ne pas sombrer à la mort de son fils, mais qui ne croit plus en Dieu. Cet homme qui perd l'amour de sa fille mais qui ne lui tournera jamais le dos. Cet homme qui cherche encore et toujours un signe...

Le petit-fils est un merveilleux roman. Dur par son histoire, lumineux par son écriture. Ne passez pas à côté de cet auteur et de ses personnages... Il vous manquerait ce petit supplément d'âme dont on cherche la chaleur à chaque page, nous, simples lecteurs...
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J'avais adoré Retour à Little Wing alors c'est avec plaisir que j'ai retrouvé la plume de Nickolas Butler même si je dois avouer que le petit-fils est un peu moins bon.

On fait la connaissance de Lyle et sa femme Peg. Leur fille Shiloh vient de tomber dans le piege d'une secte et Lyle est prêt à tout pour son petit-fils, Isaac, qu'il veut sauver des griffes de tout cela.

C'est un roman intéressant qui encore une fois dépeint une autre image de l'Amérique. Pas celle de la télévision, du rêve américain, de l'argent facile. Il nous montre au contraire, les laissés pour compte, la pauvreté, l'Amérique rurale et profonde qu'il décrit avec beaucoup de justesse. On sent peu à peu Shiloh, s'enfonçait progressivement dans cette secte abominable et l'on se sent terriblement impuissant.

Je dirai que ce qui m'a un peu déplu, c'est la place de la religion. Bien sûr, c'est le sujet central du livre mais elle est un peu trop omniprésente pour moi. D'ailleurs l'auteur commence son roman par une note qui stipule qu'il s'est inspiré de faits réels pour son écriture, ce qui fait encore plus froid dans le dos.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Lyle, très attachant, très humain et prêt à tout. Peg est un peu trop naïve à mon gout même si elle est touchante parfois. Shiloh, c'est la jeune fille paumé, parfaite cible pour la secte.

Un roman court, efficace et réussi qui m'a convaincu que Nickolas Butler est vraiment un auteur à suivre.
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Les printemps se succèdent mais ne se ressemblent pas, ni au niveau de la météo, ni au niveau de la quiétude amicale et familiale. En une année, la sérénité d'une retraite peut voler en éclats. C'est le cas de celle de Lyle et Peg, un couple uni qui a toujours vécu dans une petite bourgade qui s'éteint lentement dans le Wisconsin. Pour l'obscurcir de nuages de plus en plus sombres, s'inviteront dans ce quotidien paisible, la maladie d'un ami cher et les dérives d'une création humaine, la religion, qui aurait dû être là pour unir et apporter une aide spirituelle à ceux qui ont besoin de croire et non pas dessécher des liens familiaux voire détruire des vies.

Le livre s'ouvre sur l'énergie toute débordante d'un petit garçon de cinq ans, Isaac, l'unique petit-fils de Lyle, un grand-père qui nous renvoie son contentement, le plaisir qu'il ressent à satisfaire la curiosité du petit bonhomme et à se réjouir de sa sensibilité toute juvénile. Plein d'amour pour Isaac, il le regarde vivre si simplement, si intensément. Dans le vieux pick-up qui va les conduire chez Hoot, l'ami de très longue date de Lyle, l'odeur de cannelle trahit les chewing-gums chipés au grand-père. S'attachant à des petits riens qui remplissent la vie de ses personnages si communs, Nickolas Butler nous convie plus précisément dans celle de ce grand-père qui n'aspire qu'à donner de l'amour et de l'amitié à ceux qui lui sont chers. Pour occuper ses journées de retraité et goûter le plaisir de travailler en plein air, il vit au rythme des cycles d'un verger dont il s'occupe quotidiennement. Mais comme chacun le sait, ce n'est pas toujours facile de cheminer dans une petite vie tranquille et il faut composer avec certains évènements ou certaines personnes nuisibles. C'est alors le sentiment d'impuissance qui viendra occuper tous ces petits instants de vie qui auraient pu, qui auraient dû être réconfortants.

Première ombre qui se détache sur le ciel de Lyle, celle des poumons de Hoot, encrassés par des années de fumées inhalées en tirant à longueur de journée sur des cigarettes. Il tentera d'accompagner son ami du mieux possible avec la crainte de le perdre du jour au lendemain.
La seconde tournera autour de la foi que Lyle a perdue lorsque, bien des années avant, il a conduit au cimetière son bébé de neuf mois. Il a tout de même gardé l'habitude de rejoindre l'église, une routine dominicale dans une paroisse moribonde. Paradoxalement, sa fille adoptive Shiloh est devenue une fervente pratiquante mais dans une congrégation dont le prêcheur charismatique, très bel orateur, guide et enflamme fanatiquement ses ouailles. À sa demande et afin de préserver les liens avec Shiloh, et surtout avec Isaac, Lyle et Peg iront prier dans ce sanctuaire sectaire et l'inquiétude s'installe, menaçante, glaçante pour le bonheur familial qui se réduit comme peau de chagrin.

L'auteur n'approfondit pas réellement le fanatisme religieux, il se contente de laisser les doutes et la peur envahir ce couple de grands-parents dont les armes sont bien fragiles face à cette emprise aussi nocive qu'incompréhensible. Avec Lyle, il multiplie d'ailleurs les interrogations autour de la foi, l'amenant à réfléchir, à en discuter, à tenter de changer ses positions. Quand doit-on réagir lorsque les croyances ensevelissent tout discernement ? Où se situe la frontière entre foi et fanatisme ? Entre guide spirituel et manipulateur ?
Nickolas Butler montre avec une simplicité étonnante, en s'installant au coeur de la vie de ses personnages, les obstacles qui peuvent surgir dans nos quotidiens et creuser des vides douloureux.
Il nous fait aimer ce mari, ce père, ce grand-père, cet ami qui ne désire que semer la bienveillance autour de lui. Cet homme est au plus près des siens et de la nature qui est également très présente dans ce roman avec le verger. En parallèle du monde humain, les pommiers aussi doivent affronter le temps qui passe et qui peut leur être fatal.

Il faut aimer le côté banal de toute vie car, ici, il occupe beaucoup de place. Sur un sujet qui bouleverse et interroge, le ton de l'auteur est doux, paisible et jamais accusateur. On y sent sa proximité avec ses personnages qu'il esquisse avec intimité, profondeur et vraisemblance.
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« Allongés dans leur lit, ils écoutaient la pluie glisser sur le toit avant de ruisseler dans les chenaux et d'être admise dans le flot qui ralliait le fleuve. C'était une pluie douce et lente (...) » (p. 111)

Cet extrait me semble exprimer à la perfection l'ambiance de l'ouvrage.
Le confort conjugal et la douceur chez ce vieux couple, Peg & Lyle, toujours amoureux et si respectueux l'un envers l'autre. Ils forment un tout, unis dans l'adversité, épaulés par des amis (Hoot et Charlie).
La pluie autour d'eux, les embrouilles de la vie, et non des moindres, ici, puisque leur fille est en conflit avec eux depuis longtemps, malgré leur patience et leur tolérance, et les choses ne s'arrangent pas. La situation est d'autant plus douloureuse qu'il y a un enfant au milieu du chantage affectif et des fantaisies délirantes de la jeune femme : leur petit-fils chéri, un adorable garçon de cinq ans, vif & joyeux et très attaché à son grand-père Lyle.

Histoire infiniment triste et belle, qui peut agacer/décourager ceux qui sont allergiques à l'extrémisme religieux, et même seulement à la foi plus modérée. Je suis de ceux-là, mais ma sympathie pour Lyle et mon respect pour sa grande sagesse & tout cet amour plein d'abnégation l'ont emporté, et je voulais savoir comment allait finir cette histoire.
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Traduit de l'anglais par Mireille Vignol

Une belle mais triste histoire tirée d'un fait réel.
Les thèmes abordés sont aussi différents que possible, mais ils expliquent très bien la problématique rencontrée.
* L'amour inconditionnel des grands-parents pour leur petit-fils Isaac, et réciproquement.
* Les méfaits causés par une secte, à laquelle adhère leur fille Shiloh, sur la famille et l'impact néfaste, hélas, qu'elle peut avoir sur Isaac.
L'histoire est racontée simplement, sans pathos, et c'est d'autant plus bouleversant.
Je vous en recommande la lecture, vraiment.
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Lyle et sa femme Peg coulent des jours heureux dans leur maison du Wisconsin depuis qu'ils sont à la retraite même si Lyle ne reste pas inactif. Il aide à l'entretien de pommiers appartenant à un couple de voisins, Otis et Mabel et n'est jamais contre boire une bière et discuter avec ses amis : Charlie L ami d'enfance devenu pasteur, Hoots, le râleur-fumeur-retapeur de voitures dont le souffle n'est plus ce qu'il était. le couple a perdu un fils, Peter, âgé de 9 mois, un deuil qui reste une profonde blessure même si l'adoption de la petite Shiloh, a en partie comblé le vide laissé.

"De plus en plus, Lyle s'apercevait qu'il appréciait la tranquillité et la proximité des êtres aimés, sans problèmes à résoudre ni questions à auxquelles répondre ; il préférait apprendre à vivre plus légèrement, aimer plus intensément, manger mieux et, le soir, avant de fermer les yeux , lire un des nombreux livres de ses étagères, tout en sachant qu'il ne vivrait malheureusement pas assez vieux pour ouvrir tous ces oiseaux aux ailes blanches qui se perchaient sur sa poitrine dans la pâle lumière de la lampe de chevet, en attendant le bout du doigt humecté qui tournait en douceur leurs fines pages, dévoilait leurs histoires, poèmes e mythologies. (p57-58)"

Lyle imaginait une retraite paisible auprès de sa femme, Shiloh et son fils Isaac, 5 ans, qu'ils hébergent depuis quelques temps afin de permettre à la jeune femme de décider comment elle envisage son futur. Quelques signes vont alerter Lyle qui remarque que celle-ci prie, parle de sa foi à la moindre occasion et comme remède à tout, leur annonçant même qu'elle songe à s'installer au sein d'une communauté religieuse dirigée par un prédicateur, Steven, dont elle est amoureuse. Elle va être assez rapidement sous son l'emprise, spirituelle, morale et physique de cet homme, celui-ci déclarant reconnaître en Isaac un "guérisseur" capable de soigner ceux qui souffrent et privant petit à petit Lyle et Peg de la présence de leur fille avec qui ils n'arrivent plus à communiquer et surtout d'Isaac. La relation qu'entretenait les grand-parents avec l'enfant va peu à peu s'étioler par la mise à distance instaurée et lorsque Isaac  va manifester des signes inquiétants mettant sa vie en danger, ils se sentiront impuissants et désarmés face à un couple brandissant la foi comme unique remède.

Lyle face à cette situation n'a pas toutes les clés et pourtant dans sa vie professionnelle il savait toujours trouver la solution à tous les problèmes mais les relations familiales ne peuvent se régler comme la mécanique avec un tournevis ou une clé à mollette. Il faut faire preuve de psychologie, de patience et de tact (et pour cela il peut compter sur Peg) s'il veut préserver la relation avec un petit bonhomme mais également avec une fille aveuglée par l'amour et la foi et qu'il voit emprunter des chemins que lui a abandonnés quand on lui a pris par le passé ce qu'il avait de plus cher.

Ce roman aborde de nombreux sujets qui pourraient se résumer à la perte : la perte de la foi quand on la juge injuste et responsable de ce qui vous a été enlevé, la perte annoncée de votre meilleur ami, la perte d'une récolte, et surtout la perte d'un enfant au nom d'un Dieu que vous ne reconnaissez plus et qui vous prive de ce qui embellissait votre vie.

L'auteur s'est inspiré d'une histoire vraie (parmi d'autres) pour aborder le drame des enfants mourant par manque de soins au nom de la religion, le faisant d'une manière douce et jamais agressive, Lyle étant le personnage central à travers lequel l'auteur ausculte à la fois le couple complice et vieillissant face à l'impossibilité d'agir sous peine de rompre le fil ténu qui les relie à leur progéniture mais également la force de l'amitié profonde, durable pour accompagner ceux qui mènent un dernier combat.

Voilà un roman dont on ne voudrait pas tourner la dernière page tellement on se sent bien à l'intérieur, tellement on se fait une place au milieu des personnages, des paysages, au fil des saisons, d'un printemps à l'autre. Malgré la gravité du sujet (et sa réalité) le roman dégage un parfum de calme et de profondeur par l'attitude des personnages face aux événements, cherchant toujours la meilleure issue sans provoquer la haine qui serait synonyme de rupture. Nous vivons au rythme des événements,  des épreuves qui jalonnent l'existence de Lyle, remettant tout en question, tout ce qu'il avait bâti et dont il voulait profiter  mais aussi concernant ses croyances et certitudes, faisant preuve de tolérance au nom de ce qu'il a de plus cher, sa fille et son petit-fils.

Nickolas Butler trouve le juste ton pour raconter une histoire d'amour familial confrontée à l'obscurantisme et à la manipulation mais avec l'intelligence du coeur d'un homme qui cherche à comprendre et se tempère même si la colère bouillonne, une colère qui pourrait lui faire rompre ses digues et c'est cette justesse de ton qui fait tout le charme du récit sans oublier la chaleur, la pudeur des relations amicales.

J'ai beaucoup aimé mon séjour dans le Wisconsin à partager le quotidien du charmant couple formé par Peg et Lyle, appréciant leur complicité dans les épreuves d'une retraite qu'ils auraient aimée plus sereine, appréciant de partager une bière avec Hoot, Charlie, Otis et Mabel qui sont à l'écoute de Lyle pour l'aider à y voir plus clair, ravie d'avoir vu les saisons défilées au milieu de belles personnes et ressentant de la révolte contre des religions qui mettent en péril des enfants au nom de leurs intérêts et leurs croyances.
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Le roman de Nickolas Butler porte le titre de le petit-fils mais il aurait dû s'appeler plutôt le grand-père, puisque Lyle, 65 ans, et toute une vie passée dans la petite ville de Redford, au Wisconsin, en est le personnage central. Sa vie de retraité se passe tranquillement à travailler dans un verger, à boire des verres et à discuter avec des amis fidèles et surtout à chérir sa famille : épouse, fille adoptive et petit-fils, donc, avec lequel s'est tissée une relation toute particulière. Nickolas Butler, malgré son âge moins avancé, se reconnait sans doute dans ce personnage qui vieillit lentement, sensible aux frémissements et à la beauté de la nature. Un homme bienveillant, aimant, qui a connu son lot de malheurs mais qui est resté debout. Cela fait du bien de se plonger dans le livre d'un romancier qui ne se croit pas obligé de multiplier les narrateurs ou de changer d'époque à chaque chapitre. le petit-fils déroule une intrigue simple et linéaire, sur 4 saisons, qui s'autorise quelques flashbacks, permettant de mieux cerner la personnalité de Lyle et de ceux qui l'entourent. le ton est à la mélancolie, mais les circonstances font que la tristesse, la colère et la révolte vont aussi être de la partie quand Lyle va devoir agir pour sauver ce petit-fils menacé par des forces ennemies. Il est beaucoup question de religion et de ses dérives dans le livre mais Nickolas Butler ne s'érige jamais en procureur, ne jugeant que les actes des mauvaises personnes susceptibles de mettre en danger la vie d'autrui. le roman s'achève sur une fin ouverte, un brin frustrante quand même, comme si le lecteur, que Butler ne prend jamais en otage, était désormais libre d'imaginer la suite.
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