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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est maintenant acquis que vous avez là un ouvrage de référence sur le questionnement du genre.
Cependant, comme le livre commence à vieillir un peu, il ne saurait être lu indépendamment des précisions et approfondissements de l'auteur que vous retrouvez dans la suite de ses écrits ; je pense par exemple à "Défaire le genre".
De plus, il faut prêter attention à ne pas réduire l'oeuvre de Judith Butler à ses travaux sur le genre ; car le genre est chez elle finalement la porte d'entrée vers une philosophie beaucoup plus conséquente qu' un simple discours spécifique sur le genre.
Dans tous les cas, avec ce livre, vous mettez les pieds dans le plat, en rentrant dans la pensée de l'une des philosophes incontournables de notre temps.
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Ce bouquin paru en 1990, mais traduit en français seulement en 2005, est devenu une sorte de « livre culte », autant acclamé que décrié par ses opposants. Pourtant, je fais le pari que peu de gens dans un camp comme dans l'autre l'ont vraiment lu – parce qu'il faut franchement s'accrocher.

Au contraire de l'université française où les disciplines sont assez cloisonnées (sociologie, psychologie, etc.), l'université canadienne est plutôt organisée en thématiques. Aussi, on peut trouver des départements de « gender studies » où on va étudier les questions de genre à la fois d'un point de vue historique, littéraire, etc. Ce livre, du point de vue d'un lecteur français, est d'abord déroutant pour ça : il mêle philosophie, anthropologie, psychanalyse, théorie politique… Ajoutons que l'auteure n'a pas le truc pour s'expliquer facilement et que ses phrases sont souvent complexes. Il en ressort un livre pas facile à lire du tout.

De quoi ça parle ? Butler propose de repenser le féminisme en questionnant à la fois le sujet « femmes » et le concept de genre. Butler conteste le fait qu'il y ait une identité féminine qui ait été empêchée par les hommes ou le patriarcat. Pour elle, « les femmes » ou « la Femme » forme une fiction politique. Il y a eu, pour les corps dit féminins, d'innombrables façon d'être à travers les époques, les lieux, les classes sociales, les orientations sexuelles, etc qui rend impossible d'idée d'une identité, ou même d'un réel partagé commun. (Ce constat marche avec la catégorie « les hommes » également.) Elle a cette expression comme quoi, quand on essaye de correspondre à ce que doit être un homme ou une femme, nous sommes tous « des copies sans originaux », reproduisant un modèle fictif qui n'existe que parce que chacun essaye de correspondre à un idéal qui n'a jamais existé "en vrai", qui n'a pas d'existence en dehors de nos imaginaires. le sexe, le genre, les orientations sexuelles sont donc des « performances », des répétitions inlassables.

Même si je viens d'essayer de le faire dans le paragraphe précédent, je concède qu'il est compliqué de résumé la pensée de Butler, d'autant que ce livre est très théorique, aussi je vous invite à aller lire la page wikipédia de ce bouquin qui est plutôt bien faite.

Une dernière remarque : aujourd'hui, Butler est (sans doute malgré elle) souvent associé au mouvement « queer », et rapproché des évolutions actuelles des mouvements LGBT+. Je trouve ceci particulièrement ironique dans la mesure où ces mouvements sont devenus très identitaires, y compris chez les trans, alors même que le propos de Butler est au contraire de dire que toute identité est une construction fictive qui ne se base pas sur un réel. C'est peut être un symbole du fait qu'une bonne par des LGBT+ et de ceux qui les critiquent (à droite, principalement) partagent un point commun : ils ne connaissent pas les livres important de leur propre histoire et les citent sans les avoir lu.

Toutefois, on peut sans doute parler quand même de filiation dans la mesure où Butler insiste sur la nécessité d'inventer d'autres jeux avec le genre, d'autres identités sexuelles, en dehors des catégories figées comme l'hétérosexualité, pour apporter du "trouble dans le genre" et venir contester le système. le développement récent du mot genre comme identité sexuelle qu'on pourrait librement choisir indépendamment de son sexe de naissance peut certainement trouver une partie de ses racines lointaines dans ce livre.
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J'ai trouvé ce livre incompréhensible pour une profane comme moi., mais certainement intéressant pour les philosophes.
En revanche, il est bourré de citations de grands auteurs, féministes et philosophes (Beauvoir, Foucault, Winnig,...).
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J'ai ce livre depuis plus de 5 ans peut-être même 10 et je n'ai jamais pu le finir. Il demande d'être déjà bien calé sur le féminisme, ses débuts et sa philosophie, j'ai eu beau lire et relire les mêmes phrases, je n'en comprenais pas le sens. La philosophie et l'écriture y sont complexes.
« Les différences entre les positions matérialistes et lacaniennes (et post-lacaniennes) apparaissent dans le cadre d'une controverse normative sur la question de savoir si l'on peut recouvrer une sexualité soit « avant » soit « en dehors » de la loi sur le mode de l'inconscient ou, « après » la loi, sur celui de la sexualité post-génitale. » (P102)
Le livre parle de genre dans la dualité femme-homme, la question d'un spectre plus large n'y est pas vraiment évoquée, je me suis fait avoir sur le titre à l'époque, j'y cherchais un essai sur les transgenres.
L'auteure est une figure de proue du féminisme, le livre saura sûrement vous intéresse à condition d'avoir plus que les bases.
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J'ai dû lire ce livre pour un partiel, ce qui ne m'a sûrement pas mis dans les meilleures dispositions pour le comprendre.
Je dirais que le gros point faible de "Trouble dans le genre", si je peux le dire ainsi, réside dans le style d'écriture de Butler. Elle est vraiment très difficile à suivre et, pour être honnête, je n'ai jamais été aussi perdue en lisant un livre alors que je considérais avoir l'habitude des lectures compliquées. Une meilleure connaissance des théories féministes et de la philosophie doit sûrement aider puisqu'il y a beaucoup de références, mais je suis convaincue que le livre pourrait être plus clair. La deuxième partie a été particulièrement éprouvante.
Malgré tout, les théories exposées sont extrêmement intéressantes et apportent une nouvelle perspective sur nos sociétés et sur le combat féministe. Les nombreuses préfaces et notes nous alertent cependant sur l'actualité de ces théories, que Butler a modifié par la suite. Un classique à mettre en perspective.
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