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Critique de Valdimir


Paru en 2013, ce roman de Jaume Cabré a déjà fait l'objet de 224 critiques sur Babelio. Je n'aurai donc pas besoin d'en résumer l'intrigue, d'autant que c'est mission impossible car le roman est composé d'histoires à ce point entremêlées que l'on en vient à se demander où l'auteur veut en venir. Parle-t-il d'art, de connaissance, de haine, d'expiation ? Est-ce une histoire d'amour, le récit d'une amitié, les confessions d'un homme sur sa vie, ou bien la chronique d'un violon à travers les siècles, depuis celui qui a semé les graines des arbres ayant donné son bois et le luthier qui l'a fabriqué, jusqu'à tous ceux qui l'ont acquis, perdu, volé ou transmis au cours des siècles, l'histoire du bien et du mal provoqués par sa possession ?
Le narrateur est un être surdoué, plein d'érudition, mal adapté au monde réel. Il nous fait voir le monde à travers un regard distancié, perpétuellement étonné. Surtout, il écrit à la fin de sa vie, alors qu'il subit les premières atteintes de la démence sénile. C'est pourquoi récits et dialogues se mélangent d'un chapitre à l'autre, d'un paragraphe à l'autre, d'une phrase à l'autre. le narrateur confond les époques et les protagonistes, il passe sans avertissement du "je" au "il" en parlant de lui-même. Ayant parcouru plusieurs critiques avant d'ouvrir Confiteor, je m'attendais à une lecture éprouvante, du type "Manhattan transfer" de Dos Passos, ou "Le bruit et la fureur" de Faulkner, des oeuvres où le lecteur doit accepter de ne rien comprendre durant des pages. Rien de tout cela ici. Malgré la dislocation progressive de la mémoire du narrateur et sa prose décousue, cela fonctionne parfaitement. On ne peut qu'admirer la virtuosité d'écriture de Jaume Cabré qui arrive à nous conduire dans le labyrinthe d'un esprit aux strates superposées où nous manquons nous perdre à chaque pas.
Si la majorité des lecteurs ont adoré ce livre, certains n'ont pas aimé. Ceux-là l'ont trouvé touffu, difficile à suivre, il y a des longueurs, le fil conducteur du violon ne les a pas convaincus... Ont-ils vraiment tort ? Je dirais que non. Confiteor est un immense patchwork, tragicomique, exigeant, déconcertant, on aime ou on n'aime pas. Mais une chose au moins est sûre : c'est une expérience de lecture incomparable.
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