Cabré Jaume (1947-) – "
Les voix du Pamano" –
Actes Sud, 2023 (ISBN 978-2-330-17425-5) – format 18x11cm, 712p. – collection "Babel" – traduit du catalan par
Bernard Lesfargues, titre original "Les veus del Pamano" cop. 2004
C'est mauvais, à tout le moins ce n'est vraiment pas bon.
D'abord sur un plan de la technique littéraire, parce que ce roman compte 712 pages, qui auraient largement pu être réduites de deux cents pages et parce que l'auteur se donne un mal fou pour faire dans le genre "Nouveau Roman" pour intello cacochyme : dans le même paragraphe, dans la même phrase, il change d'époque et de personnage sans aucun signe de ponctuation ni la moindre indication.
C'est joli une fois ou deux, mais lorsque c'est systématiquement utilisé sur plus de sept cents pages, cela devient un bien méchant procédé, un locus communis, quelque peu poussif et en tout cas lassant.
Ensuite dans le contenu : ce personnage central de femme orgueilleuse immensément riche qui vous mène les hommes à la baguette amène l'auteur à mettre en scène des situations trop caricaturales, même le Pape (dont je ne suis guère adepte) se voit subjuguer par cette ensorceleuse (tient donc) qui dispose d'appuis directs auprès de Franco lui-même. Mouais,bof.
Et bien sûr, elle a des moeurs sexuels qui correspondent fort probablement à certains fantasmes de l'auteur : c'est un locus communis de la pire espèce que cette manie de certains auteurs de doter les personnages d'extrême-droite d'une sexualité autoritaire vampiriques. Re-bof.
Ce roman est très loin de la qualité de celui de Victor del Arbol "Toutes les vagues de l'océan".
Décevant.