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3,8

sur 173 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Sans doute pour rendre moins convenu et dogmatique le sempiternel débat sur la foi religieuse avec en corollaire la question de l'amour de Dieu pour Sa créature, ce roman inscrit ses joutes oratoires dans la tourmente de la vie maritime du 18ème siècle, dont on sait combien elle se déroulait sous la menace permanente de pirates, avec pour seules foi et loi l'appât du gain, et autres corsaires agissant, officiellement ceux-là, au profit des grands de ce monde de l'époque, pour exactement la même raison. Ce contexte n'a pour but que de situer le débat de la foi dans le temps et dans l'espace. Autre temps autre lieu auraient aussi bien fait l'affaire pour une intrigue dont le prétexte est de confronter les croyances.

Mais n'est pas flibustier qui veut et pour le coup ladite intrigue s'en trouve empesée de raccourcis simplificateurs quant aux péripéties, rencontres et rapports de force. Tout autant que d'un humanisme anachronique quant au sort des esclaves noirs que le sans dieu croise sur sa route.

Le sans dieu, c'est le nom du navire. Il lui a très opportunément été attribué en symbole de la foi défaillante de son capitaine. Ce dernier, malmené par la Providence qui lui volé ses enfants, a abandonné famille et respectabilité pour se livrer au pillage sur les mers. La capture d'un père jésuite ouvrira ce fameux débat sur l'amour de Dieu. On ne sait sur quoi il peut déboucher. On a bien raison.

C'est un roman au contexte artificiel, approximatif en tout y compris et surtout sur le fonds du sujet qu'il veut aborder. L'écriture n'est cependant pas déplaisante, mais cet ouvrage est à mon sens loin de mériter les interventions dithyrambiques que l'on peut lire en quatrième de couverture de la part de gens avisés. Mais sans doute le sont-ils justement plus que moi pour juger de l'impact d'un ouvrage sur son temps.
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Il faut le dire, ce roman commence "fort". Jugez du peu, car en quelques pages :
- Un type fracasse une serrure avec une... rapière.
- Un autre tire à l'arquebuse en 1700 et quelques, avec quelques 150 ans de retard donc.
- le bateau pirate s'attaque à un navire de l'escorte, le moins riche et le plus armé de l'escadre.
- C'est un brick, et 5 mn après il se transforme en galion.
- Pendant l'attaque des pirates, les matelots - d'un bateau de guerre faut-il le rappeler - restent passifs et comptent les points.
Tout cela augure d'entrée d'une documentation plutôt hasardeuse, c'est le moins que l'on puisse dire. C'est moins criant par la suite, mais on verra de loin en loin de nombreuses calembredaines dans le genre, jusque dans l'épilogue où un homme découvre ébahi que quand il ouvre les yeux sous l'eau, il voit distinctement les poissons pour les chasser au harpon. Voilà quelqu'un qui a regardé trop de films américains, et qui n'a jamais essayé d'ouvrir les yeux sous l'eau sans lunettes de piscine.
On pourrait à la rigueur pardonner ces écarts, s'il n'y avait ces INSUPPORTABLES archaïsmes pour faire "genre 18e siècle" (et ça reste à prouver, qu'ils parlaient comme ça, en fait.) "Il avait vu qu'il avait méchante blessure reçu" (oops, il fallait mettre un e à reçu... ben oui, quand on inverse le verbe et le complément, on finit par s'y perdre). "Arzhur n'avait parole prononcée" (ah, là, il y est). "Vas-tu ta grande gueule fermer ?" (là, j'ai ri).
Et c'est tout le temps comme ça, dans la narration comme dans les dialogues, et dans ces derniers, pour tout le monde ! du noble au pirate en passant par l'esclave marron ou la prostituée ! Cette inversion verbe/complément se double souvent de la suppression de l'article, l'ensemble provoquant de nombreux obstacles à une compréhension fluide, mais à côté de ça, les phrases sont souvent artificiellement et répétitivement allongées pour pouvoir dérouler une liste de lexique soutenu/vieille France.
On va trouver également de nombreuses expressions répétées telles des tics, qui sautent d'autant plus aux yeux quand elles sont des archaïsmes !
- "Répondez-moi !" ou "Réponds !", après avoir posé une question. Hey... Laisse-lui le temps de répondre d'abord, coco !
- "Culbuter des garces"
- "Roide campé(e)"
Quelquefois, des archaïsmes sont utilisés à contresens, comme "ouïr" dans le sens d'écouter, alors qu'il s'agit bien d'un synonyme d'entendre.
Au niveau du contenu, quand on passe l'épreuve de la forme, ce n'est guère plus concluant : les dialogues et démonstrations sont convenus et sans éclat. le viol c'est pas bien, l'esclavage c'est mal, et voyez cette cruauté, ça veut forcément dire que Dieu n'existe pas. Bref, rien de bien nouveau sous le soleil.
En dehors de ça, l'intrigue n'était pas très originale, mais elle tenait bien la route, le sens de la narration de l'autrice ne serait pas si mauvais (excepté les scènes d'action qui sont souvent catastrophiques, en particulier la dernière du livre qui n'a ni queue ni tête), et elle aurait pu produire un honnête roman d'aventure, certes sans grande prétention, mais après tout il y en a bien d'autres, si seulement elle avait été mieux conseillée par son éditeur.
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Passionné de littérature maritime, je me faisais une joie de découvrir ce roman dont les ingrédients sont alléchants : des pirates, des bretons, des jésuites, le tout au début du XVIIIe. Tant à lire !
Hélas, quelle déception. Les marqueurs du ‘page-turner' sont là, mais pas le souffle. Tout ne démarre pas si mal au bord du Morbihan, mais on ne rentrera finalement jamais dans la tête de notre héros – pas assez anti pour lui donner de la profondeur. Idem, les dialogues avec le jésuite mettaient l'eau à la bouche : nous en serons quittes pour quelques échanges convenus et linéaires, n'abordant jamais le fond du sujet. On se demande à quoi cela servait d'énumérer quelques ouvrages de la bibliothèque… Et des pirates, on n'en apprend rien, ou si peu. Bref, un livre de vacances, pas beaucoup plus profond ni documenté qu'un magazine de plage, qu'on oubliera vite… quoique ! Avec une trame narrative aussi féconde, le potentiel est là, inexploité : qui en fera ce qu'il aurait du être ?
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J'ai failli abandonné au bout d'un trentaine de pages : la première partie est assez déconcertante à cause du style volontairement archaïsant. le rendu est très réaliste, mais la lecture en devient ardue.
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