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Ce qui retient l'attention en premier lieu lorsqu'on lit "Borgo Vecchio", c'est le style. On y sent tout de suite que le talent y a côtoyé le travail tant chaque phrase est ouvragée. L'auteur caresse chacun de nos sens, se joue des registres et nous invite à devenir le projectionniste de ses tableaux mouvants. Il ne fallait pas moins pour tenter de colorer la sombre réalité de ce quartier populaire de Palerme.

Giosuè Calaciura compose finement sa partition, mêlant le burlesque au drame, le tout subtilement saupoudré de fantastique. Il nous dévoile un petit monde cynique et mesquin, un théâtre aux apparences trompeuses. Baignées de ferveur catholique, les bonnes gens y brillent par leur sournoiserie et leur lacheté, tandis que les valeureux pourraient bien se trouver aux détours les plus inattendus.

Où s'arrête le farce, où commence le tragique ? Borgo Vecchio c'est un numéro de clown triste. Il en a l'émotion et la poésie. Pour le lecteur, il s'agira de digérer ces émotions mélangées qui n'ont ni début ni fin et qui ont le charme bouleversant d'une larme au coin d'un sourire
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BORGO VECCIO de Giosuè Calaciura

J'ai bien aimé cet univers. Il faut dire que Giosuè Calaciura, journaliste et enseignant, en maîtrise parfaitement l'écriture. C'est à la fois onirique et réaliste avec des personnages émouvants.

Une histoire de 150 pages divisée en sept chapitres que je recommande de lire d'une traite, si possible.
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Le quartier du Borgo Vecchio à Palerme c'est l'odeur du pain frais qui s'infiltre le long des ruelles, les jardins d'agrumes qui promettent leurs fruits, les étales colorés des marchés, les trajets en calèche mais c'est surtout la violence subie par les enfants abandonnés à leur sort : Cristofaro brisant le silence du soir par ses cris sous les coups son père, Toto le voleur, orphelin depuis le jour où son père a été abattu par la police, Céleste attendant des heures sur un balcon que sa mère termine ses passes, Nicola qui n'a qu'un mouton pour seule compagnie et Mimmo, le fils du boucher, meilleur ami de Critofaro et amoureux de Céleste qui veut sauver ses amis de la cruauté et de la lâcheté des adultes que même la Sainte Patronne a abandonnés.

Borgo Vecchio est un court roman intense et touchant à la plume extrêmement poétique qui, presque à la manière d'un conte, trace le portrait d'un quartier où la misère fait se confronter la cruauté des adultes à l'innocence des enfants.

« Et lorsque que le cocher, inquiet de ce silence, se retourna pour le rompre et leur demander où ils voulaient descendre, il les vit comme leur mère elle-même ne les avait pas vus, tellement abandonnés, tellement nouveau-nés malgré les signes de l'adolescence inexorables comme l'automne, il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, dans leur profil dénué de douceur, prisonniers du rêve sans mystère des enfants du Borgo Vecchio. »
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Le Borgho Vecchio est un monstre qui dévore ses enfants après les avoir torturés infiniment.

Le Borgho Vecchio c'est un labyrinthe de ruelles, de venelles, de culs-de-sac, dont on ne sort jamais, un abîme qui aspire et retient.

Le Borgho Vecchio c'est le territoire de la lâcheté, de la veulerie, de la noirceur insondable de l'âme humaine, toujours prête à déchirer l'innocence.

Et Borgho Vecchio est un très grand roman, âpre et désespéré, qui dit Palerme loin de ses cartes postales et de ses touristes.

Et Giosue' Calaciura est un très grand écrivain.
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Toute la saveur de la démesure de l'Italie méridionale, dans cette peinture d'un quartier pauvre palermitain, ou la violence côtoie la tendresse, l'escroquerie la noblesse d'âme, la saleté la pureté...
Des personnages excessifs auxquels on s'attache, qui courent après leurs inaccessibles rêves d'une destinée heureuse en s'affranchissant avec noblesse des règles de la bienséance. Et une sorte de pantomime sociale qui s'achève tristement mais qui laisse encore l'espoir d'une vie meilleure.
Quand on a ces racines, Borgo Vecchio est un scirocco qui ravive en nous la musicalité du Mezzogiorno.

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Ce petit roman italien est un pur régal. Pendant 150 pages, l'auteur nous immerge dans le quotidien d'un quartier pauvre, et de ses habitants, Toto le petit délinquant, la prostitué et sa fille, les deux gamins... Et même si ce quartier est purement fictif, l'auteur nous le rend palpable comme s'il était réel, le lecteur se promène en suivant l'odeur du pain qui s'échappe de la boulangerie, ou court à travers les rues en suivant le voleur qui fuit la police. Si au Borgo Vecchio on s'aime, on triche, on trahit, on est heureux ou on souffre ni plus ni moins qu'ailleurs, il y a, induite par la misère, une fatalité qui ne laisse personne échapper à son destin. Une fable sur l'amour, sur le droit, sur la fidélité, et une écriture magnifique.
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Tout au long de ma lecture, je me disais qu'une fois encore on avait survalorisé un texte, qui ne me semblait qu'un pâle dérivé à l'ancienne d'histoire d'une humanité affligeante où les courageux sont si rares et où l'écrasante bêtise écrase les bêtes et ceux qui espèrent et oeuvrent... avec de nombreuses allusions évangéliques-christiques.
Je m'imaginais relativiser ma déception en écrivant que le passage sur l'odeur du pain était assez remarquable. Puis plus loin, ajouter que le parcours de la balle était lui aussi assez exceptionnel. Pour enfin ajouter que la dernière course du cheval était tellement touchante que les larmes me piquaient.
Et, la trahison, la vengeance, les histoires que l'on (se ra-)conte, la mort, la bêtise, encore, et puis l'écriture qui est, décidément, toute belle pour décrire ces monstruosités, aussi l'espérance, de renouveaux printaniers, de départ.
Finalement ce texte et ces pages sont riches, très riches et sont une esthétisation et sensualisation réussies et poignantes de cette pauvre saleté d'humanité qui ne mérite pas sa magnifique planète et sa magnifique nature et ses magnifiques animaux.
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Borgo Vecchio.
Giosuè CALACIURA

Borgo Vecchio c'est le quartier pauvre de Palerme où vivent Cristofaro et Mimmo.
Cristofaro est un enfant plus que maltraité, il est laissé exsangue et presque sans vie chaque soir après avoir rencontré les coups de son père.
Tout le quartier retient son souffle lorsqu'il hurle et encore plus quand il arrête de hurler.
Mais personne ne fait le moindre geste envers ce martyre.
Mimmo son meilleur ami est quant à lui un enfant rêveur qui n'a pour seul confident son cheval Nànà, amoureux de Céleste, une jeune fille recluse sur le balcon pendant que sa mère fait des passes à l'intérieur de l'appartement sous le regard de la sainte vierge.
Leur point commun en plus de leur amitié est ce désir d'avoir Toto comme père.
Ce voleur habile et fantasque qui possède un pistolet… qui pourrait bien tuer le père de Cristofaro.

Un roman sombre et lumineux à la fois.
Un roman tourbillonnant qui nous emporte dans le sillage de Toto, qui nous décrit l'horreur des violences faites à Cristofaro et Nànà.
Un roman qui sent le pain chaud, le fromage italien et le soleil de midi.
Un quartier où les commerçants trafiquent les balances qui pèsent le jambon aussi.
Une lecture captivante, brutale et éblouissante.
Prix Méditerranée étranger 2020.

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Un conte cruel comme ils le sont tous…
Servie par une plume sublime, l'histoire de trois gosses, d'un cheval, d'une sainte péripatéticienne et d'un bandit… Que d'amour, que de tendresse distillés à chaque ligne… le quartier voyou se fait forêt enchantée ; Nana, le cheval, en est le griot, et Céleste, la môme du balcon, la comptable. Les ruelles abritent de glauques clairières où se jouent des guerres d'alcooliques assassins d'enfants et des amours sanctifiés par une vierge aussi indifférente qu'adulée.
Ce court roman s'embrase de 1000 rêves. Il flamboie sous l'impitoyable soleil de Palerme. Il charme, il émeut, il chavire, il nous épate d'éclats de rire aux détours de cavales enivrantes ou de concerts animaliers désopilants quand approchent les pandores.
100 petites pages pour un rêve XXL. Je recommande.
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Borgo Vecchio, c'est un quartier pauvre de Palerme, et les pages de ce court roman, c'est la chronique des joies et des peines de la population. Les destins de trois enfants différents sont racontés, il y a Cristofaro qui chaque soir sait qu'il va recevoir les coups de son père plein de bière avant que celle-ci lui coupe les jambes. le quartier le sait mais personne n'intervient. Ensuite Mimmo qui reçoit un jour un cheval, Nana, que son père fait courir sur l'hippodrome clandestin en lui plantant avant la course un objet dans l'anus. Quant à Céleste, sa mère est la très belle prostituée du quartier.
Il y a aussi Toto, voleur que sa vélocité protège des flics et sa bande de petits trafiquants. Chacun se débrouille comme il peut pour survivre, s'arrangeant avec la Sainte Vierge et le Bon Dieu.
On passe du sourire aux larmes au gré de ce récit qui comprend la description d'un ouragan de légende.
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