C'est l'histoire de Totò, il va à la pharmacie.
Ah, l'on me dit qu'il s'agirait ici d'une vague parenté.
Anti-héros charismatique parmi tant d'autres dans ce
Borgo Vecchio, quartier palermois aux faux airs d'antichambre de l'enfer, il y sévit, survit, côtoyant la misère crasse, la violence outrancière, la chair tarifée, autant d'attributs particulièrement séducteurs qui font que Borgo ne rime visiblement pas avec rigolo.
Ce court roman me pose problème.
Si j'ai adhéré aux personnages picaresques, au déroulé implacablement tragique de l'intrigue et à la description crépusculaire de ce
Borgo Vecchio, je suis resté kouasi insensible à la langue de
Giosuè Calaciura que j'aurais souhaité enjôleuse en diable histoire de taper le grand chelem.
6/2, balles neuves.
Comment ne pas se prendre d'affection pour ces deux minots, Mimmo le facétieux et Cristofaro, figure christique au corps usé bien avant l'âge, manquant de tomber chaque soir sous les coups d'un "paternel" martyrisant les packs de 20 avant de récidiver avec son rejeton.
Carmela, la pute au grand coeur, et Celeste abonnée au balcon lorsque sa dévote de maman turbine.
Totò, qui ne se rendra finalement jamais dans une officine, lui préférant les grands espaces, objets de rapines aussi régulières qu'insaisissables. le vent comme emblème, d'où une légitime admiration de la part de gamins y voyant un modèle à même de les délivrer d'un présent aux allures de tombeau.
Tout y est attachant. Cruel mais captivant.
N'était cette irrémédiable et imperturbable apathie au style auquel j'ai autant accroché qu'un pet sur une toile cirée, je garderai de ce roman l'image d'un désespoir prégnant. Une malédiction qui, tel le chewing-gum du capitaine Haddock, colle viscéralement aux basques de tous ces acteurs de la famille Pasd'bol qu'ont rien demandé mais qu'ont tout eu.
J'aurais aimé aimer...
Merci à Babelio et aux éditions Notabilia pour la découverte.