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Lise Chapuis (Traducteur)
EAN : 9782072894190
160 pages
Gallimard (07/01/2021)
3.77/5   341 notes
Résumé :
Mimmo et Cristofaro sont amis à la vie à la mort, camarades de classe et complices d’école buissonnière. Cristofaro qui, chaque soir, pleure la bière de son père. Mimmo qui aime Celeste, captive du balcon quand Carmela, sa mère, s’agenouille sur le lit pour prier la Vierge tandis que les hommes du quartier se plient au-dessus d’elle. Tous rêvent d’avoir pour père Totò le pickpocket, coureur insaisissable et héros du Borgo Vecchio, qui, s’il détrousse sans vergogne l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (126) Voir plus Ajouter une critique
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Borgo Vecchio est un roman qui décrit et fait vivre de façon intense la vie d'un quartier de Palerme, quartier situé près de la zone portuaire.
Mimmo et Cristofaro sont deux enfants de ce quartier populaire et misérable. Mimmo est amoureux de la jolie Céleste dont la mère Carmela reçoit les hommes chez elle sous le regard de la Vierge.
Quant à Cristofaro, lorsqu'il rentre chez lui, c'est pour subir chaque soir, les coups de son père, buveur invétéré de bière, ceci dans l'indifférence générale. Mimmo souffre beaucoup de la situation de son ami et ne peut se confier qu'à son cheval de course Nana.
Enfin, un des personnages les plus emblématiques du quartier est Totò, le fameux pickpocket, rapide et insaisissable dont le pistolet reste caché dans la chaussette et que Mimmo rêve de lui voir utiliser contre le père de son ami. Tous les enfants aimeraient avoir Totò comme père et notamment Cristofaro.
Giosué Calaciura, avec une écriture unique, très spécifique, des phrases fortes, décrit ces vies simples, passionnées toujours en mouvement, où la religion est plus que prégnante. C'est avec une grande virtuosité qu'il passe du comique au tragique, peignant la réalité souvent barbare avec des mots justes et beaux qui nous pénètrent et nous obligent à rentrer dans cette vie de quartier pauvre, au coeur quasi impénétrable.
C'est un roman court mais fort, aux phrases longues que, pour ma part, j'ai trouvé trop sombre. Il est impossible, à mon avis de rester serein en le lisant, lorsqu'on est confronté à la violence subie par les enfants, à cette misère ordinaire et acceptée, même si la fin laisse pénétrer un faible rayon de soleil.
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Après le livre de Cristine Verlédène qui se passait en grande partie en Sicile, m'y voici à nouveau avec Borgo Vecchio, cette fois-ci d'un auteur du pays, un palermitain. Il y raconte l'histoire d'un quartier de Palerme, Borgo Vecchio et de ses habitants, Toto le mafieux, Carmela la prostituée, Cristofaro et Mimmo, deux amis, deux garçons dont le premier, souffre-douleur de son père, le second l'amoureux transi de Celeste, spécialiste de zizis, leur camarade de classe et fille de Carmela. Dans ce quartier aux prises avec la macro et micro délinquance, trois enfants confrontés à un monde adulte affecté d'une misère sociale et morale déroutante.
Giosuè Calaciura nous dépeint son île natale à travers les tragédies personnelles et naturelles auxquelles elle y est sujet. Dans une Sicile dans tout ses états, terre mythique de la mafia, un conte entre burlesque et réalisme magique, foisonnant d'odeurs et de couleurs.
C'est très triste, violent, le tout légèrement amorcé d'un humour très méridional.
Il m'a un tout petit peu manquée la nostalgie de la langue absente, celle d'origine.

Je remercie les Éditions NoirsurBlanc et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#BorgoVecchio#NetGalleyFrance


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Pour plonger son lecteur dans l'ambiance de vie de ce vieux quartier de Palerme, ce Borgho Vecchio où la police est mise en échec chaque fois qu'elle tente d'arrêter un voleur, Giosué Calaciura a réussi un superbe petit roman, prenant, angoissant, émouvant, d'un réalisme poignant n'excluant pas le rêve et la poésie. Quel passage admirable sur l'odeur du pain qui se répand dans le quartier !

Dans un entrelacs de ruelles inextricable, j'ai croisé des animaux privés de liberté mais capables de donner l'alarme avant l'arrivée de la police, des enfants qui rêvent d'espace et surtout Carmela, la prostituée officiant sous la protection de la Vierge au Manteau, sans oublier Totò le voleur et ses exploits défiant toute logique.
Au fil des pages, j'ai été imprégné par cette ambiance glauque mais surtout horrifié par ce père qui engloutit chaque soir quinze bières et bat Cristoforo, son fils. Tous les habitants du Quartier s'isolent, mettent le son de la télévision à fond pour ne pas entendre les pleurs et les hurlements du gosse.
Mimmo, son meilleur copain, est follement amoureux de Celeste, la fille de Carmela qui cherche qui peut bien être le père de sa petite. Il observe celle qu'il aime, enfermée sur son balcon chaque fois que sa mère travaille. Tous les hommes du quartier, comme les marins des navires de guerre quelques années auparavant, sont attirés par les charmes de Carmela.
Giosué Calaciura met aussi en scène un cheval, Nanà, acquis par le père de Mimmo pour des courses clandestines sur l'hippodrome du bord de mer. Mimmo et Cristofaro s'en occupent avec beaucoup de tendresse et c'est bien nécessaire pour ce pauvre animal dont on apprendra… Ne pas divulgâcher !
Courses clandestines, paris juteux, commerce illégal, vols à répétition, règlements de compte, curé confessant les flics un par un, omerta à tous les étages, j'ai frémi, été subjugué par tant d'arrangements avec la loi pour échapper à la misère, à la dureté de la vie dans ce quartier très populaire.

J'aurais tant aimé que tout s'arrange pour Totò et Carmela mais l'auteur a eu la bonne idée d'entrouvrir une fenêtre vers l'espoir d'une vie meilleure pour continuer à vivre tout simplement.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Notabilia...

Mimmo et Cristofaro sont amis depuis leur plus tendre enfance. Aux moments de liesse ou d'insouciance s'ajoutent malheureusement ceux de violence et de tristesse. En effet, Cristofaro subit les coups de son père, ivre de colère et de bière. La mère, elle, laisse faire. Tout comme Le Quartier qui, pourtant, entend les hurlements, parfois les pleurs, du petit garçon. Tous les soirs, la scène se répète. Mais tous les soirs, Cristofaro rentre chez lui. le jeune Mimmo n'a alors qu'une idée en tête : tuer le père de son ami. Pour ce faire, il faudrait réussir à voler le pistolet de Totò le voleur...

Borgo Vecchio, un quartier pauvre de Palerme où se côtoient la misère, la violence, la délinquance et les drames ordinaires. C'est là que Giosuè Calaciura plante le décor de son dernier roman. L'on suit le quotidien de Mimmo et Cristofaro, deux gamins liés par une indéfectible amitié. Aussi, c'est ensemble qu'ils vont tenter de sauver Cristofaro des coups de son père. Il y aussi Carmela, une prostituée qui vend ses charmes à presque tous les hommes du quartier, Celeste, sa fille dont Mimmo est amoureux et qui puise sa force et sa patience dans les livres, ainsi que Totò le voleur qui court plus vite que son ombre. À la fois chronique sociale, fable tragi-comique et mélodrame, ce roman inspiré nous offre des scènes tantôt rocambolesques, tantôt émouvantes ou tantôt christiques. Cruel, émouvant, campé par des personnages terriblement attachants et porté par une plume lyrique et poétique, ce "Borgo Vecchio" flirte habilement entre violence et douceur, entre désespérance et espoir...
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Borgo Vecchio, quartier miséreux de Palerme, est le décor d'une tragédie antique et pourtant contemporaine, annoncée par l'accumulation de drames ordinaires et quotidiens que personne n'a eu l'idée d'empêcher.
Par exemple, il y a Cristofaro, jeune gamin martyr de l'alcoolisme de son père, et du silence de sa mère et de tout un quartier.
Puis il y a Celeste, la fille de Carmela la prostituée, coincée par tous les temps sur l'étroit balcon de l'appartement, pendant que sa mère « travaille » à l'intérieur.
Il y a aussi Mimmo, l'ami des deux précédents, qui rêve de les libérer de leurs parents irresponsables.
Et encore Totò, le voleur aux semelles de vent, jamais attrapé par la police, mais que son amour pur pour Carmela pourrait bien mettre en danger.
Et même les animaux paient un prix innommable à la cupidité des hommes. Nanà, le cheval des courses clandestines du père de Mimmo, vous en raconterait de belles (en fait, non, plutôt des affreuses) si seulement vous daigniez l'écouter avec vos oreilles d'enfant.

Borgo Vecchio est un quartier pouilleux et puant où la Misère écrase Dame Morale sous son talon de feu. Rien n'y fait, ni la colère divine qui se déchaîne en chaleur d'enfer ou en orage biblique pour mater cette Sodome ou Gomorrhe, ni la bonté de la Vierge au Manteau qui tente de sauver ce petit monde sous son voile de miséricorde. Las ! le miracle n'aura pas lieu.
Borgo Vecchio, c'est une histoire de la violence des hommes, dans un contexte de pauvreté économique et morale, de mafia, de corruption, de convoitise et de cruauté, d'indifférence et de fatalisme.
S'il y a de l'humour, c'est parce que le désespoir est poli et tente de cacher la crasse morale ambiante sous des allures de farce.
S'il y a de la tendresse, c'est grâce à la poésie lyrique et au réalisme magique insufflés par la plume de l'auteur.
Personnellement j'aurais préféré plus de sobriété. Mais peut-être cette exubérance est-elle la seule façon d'adoucir un (tout petit) peu cette réalité morbide, déchirante et sans espoir.

En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc via Netgalley.

#BorgoVecchio #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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critiques presse (2)
Actualitte
20 septembre 2019
La dimension olfactive, plus que visuelle encore, marque : on respire le pain cuit, la viande et le sang, et la pierre ancienne, martelée par le soleil, depuis toujours. Et une langue poétique pour raconter la brutalité : ici personne n’est véritablement innocent, mais tout le monde cherche un morceau d’amour.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaCroix
28 juin 2019
Borgo Vecchio est un texte si fort, une histoire si prenante et une création si accomplie que l’on se sent bien impuissant à en restituer l’intensité. Que peuvent nos mots ordinaires pour traduire sa puissante incandescence ?
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
L’odeur du pain traversa la place anéantissant les efforts vespéraux des agrumes captifs sur les étals du marché, désireux de laisser une dernière trace olfactive dans la nuit, elle effaça l’illusion de printemps contenue dans le mystère odorant du pomélia, prit possession des carrefours et resta en garnison dans les ruelles et les tavernes afin que personne n’échappe à son étreinte. Elle atteignit le moribond du troisième étage qui, à travers ses râles, prenait congé de sa famille en larmes, et éclaira son agonie d’une involontaire perfidie en lui faisant sentir, à l’instant des derniers spasmes, combien il était atrocement douloureux de se séparer du parfum du pain et de la vie.
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Et l’urgence de ce besoin leur faisait oublier la privation de tout le reste, eux qui n’arrivaient pas à payer leur loyer et, insolvables se retrouvaient sans électricité. Alors quand ils remontaient dans l’autobus avec le trésor de leur achat dans un sachet en plastique, ils avaient l’impression que la roue de la vie avait commencé à tourner. Mais dès le deuxième arrêt, leur satisfaction s’était gâtée en un bruit pénible dans la tête, au troisième elle avait cédé la place à la peur. Ils venaient de s’apercevoir qu’ils avaient dépensé leur dernière petite monnaie, il ne le restait plus rien, pas de quoi payer payer le billet de retour.
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Les marins qui s’en reviennent de l’amour payant préfèrent la promenade solitaire pour se remettre en mémoire chaque caresse, pour sentir encore le frisson de la peau, et ils réfléchissent silencieusement au mystère de l’excitation, ils répètent chaque geste, ils s’accrochent à l’odeur des draps, avec la salive leur revient à la bouche la douceur des seins, et c’est seulement à la fin qu’ils font le compte, combien de gagné, combien de perdu dans la comptabilité du désir, si le prix était correct, et ils cherchent en eux-mêmes la réponse à leur sensation d’épuisement semblable, par son rythme, à celui de la mer contre les môles du port.
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Mais Céleste se courba pour offrir le moins de surface possible à la meurtrissure du vent, et elle continua à lire dans son manuel scolaire de fâcheux chapitres concernant les us et coutumes simples des religions païennes qui irritèrent encore plus le Seigneur. Pour la frapper, il fit en sorte que la lumière électrique cesse et il précipita le Quartier tout entier dans l’obscurité des premiers temps.
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Quand le boucher s’approchait avec le couteau, ce n’était pas l’agneau qui hurlait, mais le cousin Nicola. L’oncle et la tante riaient, ils disaient qu’au fond il n’était pas si débile que ça, il avait bien compris qu’on était en train de lui enlever la distraction de l’agneau. Et tandis que Nicola pleurait et bêlait de désespoir, le boucher tranchait la carotide de l’agneau et le sang s’écoulait rapidement dans la bouche d’égout.
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