American Predator

Troublant, dérangeant même. le lecteur est embarqué dans les filets de la traque aux côtés des enquêteurs pour retrouver une toute jeune feme enlevée à Anchorage.
Le cas Keyes a été reconstitué à partir des documents du FBI, de la police de la ville.
Trop de scènes sordides relatées peuvent déranger le lecteur.

Je m'attendais à ce que ce soit plus original que d'autres true crime quand même… je cherche encore à comprendre ce qui peut justifier ce «Grand Prix de la Littérature Policière»?

Le style est ce qu'on attend d'un true crime, c'est circonstancié et limpide.
Mais en quoi ce tueur en série est insoupçonnable ? Et surtout, qu'a t'il de si différent que d' autres pour en écrire un ouvrage ? Je m'attendais à des révélations surprenantes, et je suis finalement complètement passée à côté de cet ouvrage pas aussi singulier que je ne l'espérais.

Intéressant : le déroulement de l'enquête, la description des arcanes du système judiciaire et policier étasunien. Quand au reste, bof. Outre quelques lourdeurs dans la traduction, au final on ne sait finalement pas grand chose sur cette histoire, identique à tant d'autres récits de tueurs en série, fictionnels ou non.

Bon, le titre évoque un film d'action de série B. Dommage, car le travail de Maureen Callahan est fort sérieux, et bien mené. Et surtout, ce n'est pas du cinéma !
Le prologue met en bouche : nous allons faire la connaissance d'un tueur en série qui "a chamboulé toutes les convictions des agents du FBI, (...) un monstre d'un nouveau genre" soupçonné d'être responsable de la plus grande série de disparitions et de meurtres non élucidés de l'histoire contemporaine, dont nous n'avons pourtant jamais entendu parler…

L'ouvrage est le résultat d'une centaine d'heures entretiens avec les agents ayant travaillé sur l'affaire qui a conduit à l'arrestation de ce mystérieux prédateur.

Elle débute avec la disparition, en février 2012, de Samantha Koenig, 18 ans. le 1er au soir, elle embauche normalement au café où elle vient d'être recrutée. le 2, personne ne sait où elle se trouve.

Nous sommes à Anchorage, en Alaska, où les disparitions sont fréquentes, qu'elles soient volontaires ou le résultat d'un égarement sur les chemins de randonnées. L'Alaska, par sa rudesse, force à l'humilité. Les hivers obscurs révèlent son côté barbare, propice à la dépravation. L'isolement, le noir quasi total, donnent le sentiment que tout est permis ou des envies de fuite.

Est-ce la raison pour laquelle l'affaire Koenig n'est au départ pas vraiment prise au sérieux ?

Dans la cahute d'où a disparu Samantha, une collègue a aussitôt pris le relais, il n'y a pas eu de mise sous scellés. La scène de crime a été contaminée, parce qu'au départ, malgré les vidéos qui montrent qu'un homme au comportement étrange a emmené la jeune femme, la police n'est pas certaine qu'il y ait crime. L'affaire est d'ailleurs une succession de bizarreries : le père de la victime reçoit d'étranges textos, puis une demande de rançon dont le mode opératoire déstabilise les enquêteurs.

Le coupable finit tout de même par être arrêté, au Texas. Débute alors une nouvelle étape de l'enquête, consistant à savoir qui est cet homme, et à retracer son parcours. Comment Israël Keyes, ex jeune homme prometteur, sportif, beau garçon, décrit par de nombreux témoins comme "adorable" est-il devenu le premier tueur en série de son genre du XXIème siècle ?

Une enquête bien difficile : le prévenu se joue d'eux, appâte, se montre arrogant, en position de force, les lance dans un jeu de piste dont il serait le maître. Au fil des informations qu'il veut bien livrer, se dessine une toile vertigineuse. L'homme, depuis des années, aurait écumé les Etats-Unis, semant la mort sur son passage. Réduits à investiguer à partir des quelques indices qu'Israël dispense avec parcimonie, les faisant tourner en bourrique en agitant des victimes potentielles sous leur nez, les agents du FBI tentent d'établir des rapprochements entre les disparitions inexpliquées et ses déplacements sur le territoire américain. Ils réalisent alors l'efficacité sidérante de l'homme dans son organisation et sa gestion du temps, capable de se déplacer sur des milliers de kilomètres sans utiliser internet pour ne pas se faire repérer.

Le récit retrace avec minutie l'avancement de l'enquête et des interrogatoires, mais aussi de la tension produite sur ses divers acteurs, ses enjeux humains et psychologiques. Les protagonistes sont décrits comme des personnages de roman, l'auteure les cernant en quelques traits caractéristiques qui donnent une idée nette de leur allure et de leur personnalité.

Elle met en évidence à la fois la difficulté du travail d'investigation, sur lequel on apprend des tas de choses passionnantes -je pense notamment à ces plongeurs du FBI dont le rôle voire l'existence sont méconnus au sein même de leur équipe- et les dysfonctionnements que génèrent entre autres les ambitions personnelles d'une hiérarchie qui, en débordant sur ses prérogatives, pollue l'enquête.

Paradoxalement, cette fidélité aux faits, qui donne la mesure du temps passé sur l'affaire -il faut notamment des semaines rien que pour trier les données collectées-, finit par nuire au récit, qui à un moment devient fastidieux, parce qu'en l'absence de résultats vraiment tangibles, on tourne en rond, et on finit par se perdre dans l'entrelacs des différentes pistes qui souvent aboutissent sur des impasses, faute d'aveux complets de la part du coupable.

Et si l'on se remémore la promesse du prologue, il faut bien le dire, ça fait flop… Non que Maureen Callahan nous ait menti, et pour les enquêteurs, cela ne fait pas de doute : Israël Keyes est un tueur en série hors normes qui compte à son actif des dizaines de victimes. Mais on reste dans le domaine de supputations qui, bien que fort crédibles, laissent une vague sensation de vide…
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Un livre qui reprend des faits malheureusement réels... il faut noter le gros travail d'investigation... mais je l'ai trouvé plus "voyeuriste" qu'autre chose. Je m'attendais à ce que l'auteure se penche un peu plus sur la psychologie, même si elle est abordée, elle n'est pas assez approfondie à mon goût. Une lecture qui se complète à "Mindhunter".

Le style est indéniablement intéressant. Ce livre se lit comme un roman, alors qu en fait nous sommes plongés au coeur d une enquête policière. l'auteure joue avec le suspense en décrivant minutieusement le déroulé de cette enquête. Cependant je n attribue qu une note de 3/5 car je reste sur ma faim.. Même si la fin effectivement ne décrit que la stricte réalité.

Plus documentaire que roman, ce livre retrace l'enquête des policiers racontée par une journaliste au terme d'un énorme travail de reconstitution pour identifier un tueur en série parmi les plus redoutables, puisque son mode opératoire est aléatoire.
C'est aussi l'histoire de toutes les failles des services de police.
Finalement, la police a bénéficié de chance et d'un criminel coopératif.
Mais le récit est souvent long, manquant de rythme.
Certes l'approche est très intéressante, technique et précis.
Je me suis plutôt ennuyée mais pour autant, je ne nie absolument pas le travail de recherches et l'intérêt de cette enquête.

Je suis assez mitigée après ma lecture. le roman retrace plus les interrogatoires entre le FBI et le tueur en série Israel Keyes, que le véritable parcours de celui-ci.

J'apprécie ce genre en reportage télévisuel, mais pas vraiment en lecture. C'est très long et j'ai mis une dizaine de jours pour le lire alors qu'il ne fait pas 400 pages.

Après, je ne pense pas que l'autrice puisse plus développer le sujet, le tuteur ayant emmené une grande partie des révélations dans sa tombe
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Le livre s'ouvre sur une phrase que dit souvent Sherlock Holmes "une fois qu'on a éliminé toutes les impossibilités, l'hypothèse restante, si improbable qu'elle soit, doit être la bonne". Je ne suis pas sûre que le tueur dont l'histoire est racontée dans ce texte, mérite les honneurs d'un incipit du grand détective, mais passons.
Son titre allie une référence à "American Horror Story" et une à "Predator", une série télévisée et une suite de films qui captent l'attention du lecteur potentiel.
Il s'appelle Israël et il est tout sauf une terre d'accueil, surtout pour le nombre invraisemblable de meurtres qu'il va commettre aux Etats Unis, en toute discrétion, avant de se faire repérer.
Le livre commence avec la disparition qui a enclenché l'alerte des enquêteurs : une jeune femme de 18 ans, Samantha Koenig, qui s'évanouit soudainement du "café" dans lequel elle travaillait du côté d'Anchorage. C'est ce qui lui est arrivé qui mènera la police à ce drôle de type, Israël Keyes, papa d'une petite fille de 10 ans issue d'un précédent couple, menant une vie commune avec Kimberly Anderson une infirmière. Keyes est un ancien militaire, qui voyage beaucoup, possède des caches d'armes en tous genres dans tous les états, sait survivre en milieu hostile, Nous suivons donc le processus de recherches, de croisement d'informations du FBI et de polices locales. le sujet est rude, l'individu atroce et il m'a semblé comme toujours qu'on accordait beaucoup trop d'attention au tueur plutôt qu'aux victimes. L'auteur fait une lecture clinique de cette histoire, peut être trop. Il m'a semblé que l'ensemble manquait de "vie" (terme paradoxal pour parler d'un tueur), les mots me manquent pour exprimer ce qui me semble absent du texte et qui le rend parfois très scolaire : une étude de cas formelle d'un tueur en série. Je ne suis pas convaincue qu'il soit le pire : l'horreur et les abysses grouillent de monstres dont on n'a pas encore repéré toutes les actions. Il y a tellement de personnes qui disparaissent sans qu'on s'inquiètent de leur "départ", tellement de lieux où disperser un/des corps.
Je remercie les Editions Sonatine et Net Galley de m'avoir permis de découvrir ce témoignage et j'espère que mon billet qui peut sembler prétentieux, me permettra d'avoir malgré encore l'opportunité de lire en avant première des romans de chez Sonatine.

"American Predator" est un thriller psychologique non pas tiré d'une histoire vraie, mais nous narrant chapitres par chapitres, une histoire vraie. Celle d'un tueur en série longtemps insoupçonné, indétectable, sillonnant les États-Unis à la recherche de ses prochaines victimes. Comme souvent, il s'agit d'un homme bien sous tous rapports, discret, mais dont l'enfance va façonner une personnalité dangereuse pour la société. Il kidnappera et tuera plus d'une dizaine de personnes, sans laisser de traces derrière lui. À ce jour, toutes ses victimes n'ont pas encore été localisées, le serial killer emportant ses secrets dans sa tombe. Ce thriller psychologique se dévore donc comme un roman, ce qui le rend à la fois passionnant et dérangeant. Alternant entre chapitres explicatifs et scènes d'action, il laisse néanmoins un goût amer et un désir de finalement effacer ce traumatisant épisode de notre mémoire ; malgré un travail colossal et remarquable de la part de l'auteure...