Ce deuxième tome conforte les louanges du premier. Cette bande dessinée a vraiment tous les charmes. le scénario est intéressant. Il permet de nous intéresser à la fois à l'enquête anthropologique, à la découverte de l'Afrique des années 20 et mêle à la fois exotisme et nostalgie. L'histoire s'écoule à un rythme tout à fait satisfaisant, qui ne brusque pas le lecteur. Anna, dans ce tome, devient actrice, commence une histoire d'amour avec Simon et s'en éloigne...
La première partie est consacrée à la traversée en bateau des Etats Unis vers l'Europe, puis l'Afrique, en passant par le canal de Suez. C'est l'occasion pour le lecteur de voyager au travers d'un graphisme magnifique qui rend à la fois de manière très réaliste l'ambiance des grandes croisières avec ses soirées du capitaine, les longues nuits étoilées sur les flots et les lumières chaudes du continent noir.
A chaque étape de son voyage, Anna est confrontée aux préjugés et au racisme. Les auteurs lui font croiser la route de deux personnages littéraires de légende : Denys Finch Hatton et
Karen Blixen dans un Kenya dont ils ont su rendre l'ambiance que j'avais découvert en lisant
la ferme Africaine.
Karen Blixen ayant elle même combattu les préjugés et les barrières sociales durant sa vie, cette rencontre paraissait incontournable.
L'influence du film de
Sydney Pollack lui même adaptation de l'oeuvre de Blixen est très forte tout au long des planches dédiées à l'Afrique. la case représentant le train traversant la savane page 17 est quasiment la copie conforme d'une scène du film. La robe et le chapeau portés par
Karen Blixen lors de la soirée chez le gouverneur p. 37 sont également tirés du film. Je trouve d'ailleurs que sur cette page, les traits de Meryl Streep sont reconnaissables dans ceux de
Karen Blixen. Ceux de Finch Hatton sont par contre assez éloignés de ceux de Robert Redford qui tenait son rôle dans l'adaptation cinématographique.
Je tiens à insister sur la qualité des couleurs sur toutes les scènes africaines qui contribue grandement au charme de cet album.
Je dois avouer que je suis un inconditionnel de l'oeuvre de Blixen et du film Out Of Africa. J'ai donc retrouvé avec un immense plaisir cette Afrique de l'Est si chatoyante au travers de l'appel des origines qui reste pour moi une grande découverte de ces dernières années en matière de bande dessinée. Pourvu que les auteurs de ne s'arrêtent pas à cette série.