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Critique de Julaye30


Après avoir beaucoup apprécié le vicomte pourfendu et le baron perché, je me suis plongée avec délectation dans la découverte du chevalier inexistant. J'achève ainsi la lecture de la trilogie d'Italo Calvino intitulée Nos ancêtres. (Je précise que ces trois contes philosophiques sont totalement indépendants les uns des autres.)

Le chevalier inexistant emmène le lecteur à l'époque médiévale. La scène d'ouverture se déroule à Paris, Charlemagne passe en revue les paladins de son armée. Parmi ceux-ci, se distingue une armure d'un blanc immaculé, de laquelle s'élève une voix particulière. Cela sonne creux ... L'armure est, en effet, vide. Agilulfe n'a pas de corps : il n'a pas la faculté de pouvoir dormir, ni celle de manger (en résulte d'ailleurs une scène de banquet et une nuit d'amour qui m'ont fait sourire). le chevalier respecte le règlement à la lettre, il est d'ailleurs fort peu apprécié des autres pour cela. Agilulfe est en quelque sorte l'homme parfait, mais... il n'existe pas.

D'autres personnages font leur entrée au fil de ce récit excentrique dont on apprend qu'il est écrit par une religieuse nommée Soeur Théodora : l'écuyer Gourdoulou est un pauvre hère qui se prend tantôt pour un canard, tantôt pour un être inanimé telle une marmite ou même un mort ; Raimbaut de Roussillon, fils du marquis Gérard, est venu pour venger la mort de son père, mais tombe amoureux ; le chevalier pervenche est l'habile mais désordonnée Bradamante, qui évolue dans ce milieu masculin ; Torrismond remet en question la virginité d'une dame et se met à la recherche des Chevaliers du Graal.

Dans ce récit loufoque, les protagonistes sont à la recherche de quelque chose. Certains nous rappellent que nous préférons souvent le rêve à la réalité. J'ai retrouvé l'originalité de l'auteur, une écriture pleine d'ironie et plaisante. L'imaginaire dépeint par Italo Calvino dans ce conte philosophique emmène le lecteur dans des péripéties médiévales attrayantes, nous fait voyager et découvrir des personnages plus farfelus les uns que les autres. Outre le plaisir de l'intrigue, ce livre interroge sur des messages plus profonds : la recherche de l'idéal et de l'amour, l'embrigadement, la démocratie, et propose une réflexion sur les guerres qui font s'affronter les hommes. Impossible de ne pas trouver un lien avec l'actualité dans ce conte chevaleresque.
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