J'ai tout de suite été attirée par la couverture de
L'ours que je trouve très réussie, à la fois sobre et séduisante, un bon synonyme d'élégance.
À tord, j'ai classé ce livre comme une oeuvre jeunesse dans ma tête. Une héroïne de 5 ans et un petit garçon de 2 ans, comment cela aurait pu être autrement. Si les premières pages écrites dans un style typiquement enfantin n'ont pas trahi ma première impression, la suite du roman s'en est chargé. Car,
L'ours raconte l'histoire d'Anna et Alex, deux enfants en camping avec leurs parents, mais durant la nuit leurs parents sont attaqués par un ours, puisant dans leurs dernières forces, ils mettent leurs enfants à l'abri, mais ne survivent pas à l'attaque. le lendemain, Anna et son petit frère parviennent difficilement à s'extraire de la malle dans laquelle leur père les avait cachés pour découvrir leur camp saccagé. Un peu en retrait la petite fille repère sa mère qui lui transmet sans que sa fille s'en rende compte ses dernières volontés.
Il y a donc quelque chose de profondément terrifiant pour le lecteur adulte à la lecture de ce roman, car à travers le naturel et l'innocence de l'enfance, on découvre l'horrible situation dans laquelle se trouvent ces deux enfants dont la principale préoccupation est de manger des cookies. Ils ne réalisent pas quels dangers ils affrontent, beaucoup trop jeunes pour saisir l'ampleur de leur isolement. Pourtant, Anna va faire tout ce qui est en son pouvoir pour obéir à sa mère et mettre son frère en sécurité, même si elle ne saisit pas vraiment ce que cela signifie.
Au-delà de la peur, c'est aussi une formidable histoire d'amour qu'Anna nous raconte. le récit est en effet parsemé des souvenirs de la petite fille dans lesquels elle puise sans s'en rendre compte la force d'avancer même quand cette dernière vient à lui manquer cruellement. Plus touchant encore, son amour et sa dévotion pour son petit frère. Même si elle trouve ce dernier insupportable de ne rien comprendre, de ne pas être propre, elle finit toujours par faire tout son possible pour lui, car elle l'aime et cela elle n'en doute pas une seule seconde au fond.
Malgré tout, je pense que ce livre aurait été encore plus percutant s'il avait été plus court, car le style, pourtant très adapté d'un point de vue empathique, peut devenir lassant. On a vraiment l'impression de tourner en rond, mais surtout le livre perd un peu en réalisme, car il se passe quand même deux nuits avant que les enfants ne soient retrouvés… Or si on en croit les dernières pages de leur aventure, ils ne sont finalement jamais très éloignés du campement originel.
Au-delà de cela, je dirai que ce fût une très belle lecture, car ayant un petit frère, je n'ai pas vraiment eu beaucoup de mal à m'identifier à Anna. J'ai souri en me souvenant que j'étais moi aussi la seule à le comprendre quand nous étions enfants, comme si ces mots ne s'adressaient qu'à moi. À ne lire cependant que si vous avez le moral bien accroché ou des mouchoirs à proximité.
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