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EAN : 9782264069078
240 pages
10-18 (05/01/2017)
3.35/5   30 notes
Résumé :
Anna, 5 ans, et son petit frère Stick campent avec leurs parents dans un parc naturel sauvage lorsqu’ils sont surpris en pleine nuit par ce que la petite fille confond avec un gros chien. Le lendemain, Anna découvre qu’elle et Stick sont désormais seuls, et que c’est à elle, la « grande », qu’il incombe de protéger son frère. Débute alors pour les deux enfants isolés une dangereuse errance…
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Anna et Alex, respectivement 5 et 2 ans, font du camping sauvage avec leurs parents dans le Parc Algonquin. C'est la petite Anna qui nous raconte, avec ses yeux, et sa compréhension de la situation, cette nuit de panique où un ours a attaqué leur campement et les jours qui ont suivi à travers une nature devenue hostile.

C'est à partir d'un fait divers qui l'a marquée pendant sa jeunesse que l'autrice canadienne a monté ce roman très touchant de toutes pièces. de toutes pièces parce que si un ours a bien massacré un couple dans le Parc Algonquin en 1991, il n'y avait pas d'enfants impliqués. Claire Cameron a donc fait le pari d'imaginer la survie de deux enfants en très bas âge, livrés à eux-mêmes dans un environnement qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas.
C'est Anna qui prend la parole tout au long du roman. le ton est donc assez simple, décousu pour suivre le fil des pensées d'une petite fille de 5 ans et décrit moins les situations que les ressentis qu'elles provoquent. J'ai parfois été dubitative face à certaines tournures de phrases ou à certains mots de vocabulaire que j'imagine difficilement dans la bouche d'une enfant de cet âge.
Reste que rédiger tout un roman en se mettant à la place d'Anna était une gageure que l'autrice a remportée. Et malgré quelques réserves énoncées ci-dessus, j'ai trouvé le récit plus crédible que celui de Room qui repose sur le même procédé littéraire.

Par ailleurs, la description de cette nature sauvage, surtout à travers les yeux d'une enfant, est le petit plus immersif qui permet au lecteur de s'installer lui aussi dans la forêt et d'en ressentir la magnifique rudesse.
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L'Ours est un roman à la fois touchant et dérangeant, tendre et terrible : un parfait oxymore des sentiments qui nous ravagent au fil des pages.
Inspirée de faits réels d'un couple décédé sous les griffes d'un ours, l'auteur a ajouté l'histoire de deux enfants fictifs qui se retrouvent seuls dans la forêt. Raconté à travers les mots et la vision d'une fillette de 5 ans, le récit se révèle troublant et puissant. Avec son regard d'enfant qui découvre le monde qui l'entoure et commence tout juste à l'appréhender, elle nous décrit sa vision des faits et tente d'y donner un sens. Ce qui est terrible, c'est qu'elle ne comprend pas tout ce qui lui arrive, n'étant pas encore en âge de savoir ce qu'est la mort, et nous peint de façon si naïve et touchante les événements tandis que nous, avec notre regard d'adulte, on peut déduire de son explication les effroyables faits. Ses mots sont si émouvants qu'il en ressort une grande beauté dans cet ouvrage au demeurant sombre. J'ai été captivée dès les premières pages et ne parvenais pas à m'y détacher tant l'on s'attache à cette enfant.

J'ai énormément apprécié le fait que ce livre ne rejette la faute sur personne : ni sur l'ours, et par extension la Nature qui suit son cours, ni sur ce couple qui ne s'était pas aventuré dans un endroit interdit. Comme il est souligné, ils se sont simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. C'était la force des événements. L'auteur est passionnée par le milieu sauvage et cela ressent constamment dans son écriture.

Un beau travail également de la part de l'édition française sur la 1ère de couverture que je trouve tout simplement merveilleuse et qui résume tellement bien l'essence de cette histoire.
Un grand merci aux éditions Kero et à la Masse critique de Babelio de m'avoir fait découvrir cet excellent roman.
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« L’ours » a pour point de départ un fait divers tragique ayant réellement eu lieu en 1991 dans un parc naturel près de Toronto : les restes d’un couple de campeurs, dévorés par un ours, avaient été retrouvés.

Claire Cameron a imaginé que ce couple était accompagné de leurs deux jeunes enfants. Tout au long des pages, c’est Anna, 5 ans, qui parle et raconte à travers sa vision d’enfant ce qui est arrivé.

Alors qu’Anna et son petit frère Stick sont couchés dans la tente, un ours attaque le campement. Le père n’aura que le temps de prendre les enfants et de les enfermer dans la grosse glacière Coleman qui sert à garder la nourriture à l’abri des animaux.

Après ce qui lui paraît un temps interminable, Anna ose enfin sortir avec Stick et sa poupée Gwen : « Je regarde autour de nous et c’est un désordre terrible. C’est pas moi qui ai fait ça. Il y a de la nourriture sur le sol comme si on l’avait jetée dans tous les sens. C’est pas moi. Quelqu’un a joué avec et l’a envoyée partout.(…) Je vois un morceau de viande par terre et je plisse le nez d’avance en me disant qu’il doit sentir mauvais. (…) Et j’aime pas cette viande que le chien noir a laissée par terre, elle a pas de sabot non plus mais le soulier de Pap, et je sais pas pourquoi il a mis la chaussure sur la viande…. »

Anna découvre sa mère allongée dans l’herbe, très faible mais toujours en vie. Cette dernière lui ordonne de partir avec son frère : « Pousse le canoë dans le lac et rame…rame comme je t’ai appris. (…) Je suis blessée au cou, Anna. Je ne peux pas bouger. (…) Va dans le canoë et rame et attends-nous là-bas. »

Et Anna, qui s’efforce toujours d’être une petite fille obéissante va faire ce que sa mère lui demande. Sauf qu’une petite fille de 5 ans peut difficilement manier un grand canoë, lequel s’échouera à quelques mères du lieu du drame.

Les deux enfants vont passer deux jours seuls, totalement livrés à eux-mêmes, sans nourriture avant d’être retrouvés.

Le tour de force de Claire Cameron, c’est d’avoir su rendre la psychologie d’une petite fille de 5 ans face à un tel drame, la façon dont la petite a inconsciemment transformé ces éléments afin de les rendre un peu moins terrifiants. Anna ne parle jamais d’ours mais d’un grand chien noir : « Je me sens mieux, je suis plus toute seule si le chien noir est avec moi. Je m’assois une minute pour aider ma tête à penser, je mets ma main sur mon ventre pour caresser le chien noir et on a une petite discussion. Il est calme et il parle avec une voix toute douce, donc j’ai pas tant à m’inquiéter. »

Et nous, lecteurs, vivons cette histoire à travers les yeux d’Anna, qui ne comprend pas pourquoi ses parents ne sont plus là, qui s’occupe de son petit frère mais en même temps lui en veut, et qui n’a qu’une envie : se glisser dans son lit dans sa maison de Toronto et que sa poupée-doudou Gwen retrouve son odeur si rassurante qu’elle a perdue dans la forêt.

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L'auteur s'est inspiré d'un fait divers, à Toronto. Un couple de campeurs, dévorés par un ours, a été retrouvé dans un parc naturel. Il faut un témoin pour nous narrer à nous lecteurs, ce qui s'est passé. Pour celà l'auteur à imaginé deux enfants, Anna et son petit frère. A travers les yeux et les mots d'une petite fille de cinq ans, nous allons vivre un véritable cauchemard. Anna et son petit frère, sont couchés sous la tente. "J'entends maman crier mais je garde les yeux fermés. Les rêves, c'est pas pour du vrai et je le sais puisque ma maman elle crie jamais. Elle a une voix douce qui ressemble à une fleur blanche et qui a le goût des cookies de Noël avant qu'on mette les paillettes sucrées dessus". le père a tout juste le temps de prendre les enfants, et les enfermer dans une glacière. Après une attente, qui lui parait interminable, elle ose sortir. Anna découvre sa maman allongée dans l'herbe, cette dernière très faible lui dit : « Pousse le canoë dans le lac et rame…rame comme je t'ai appris. (…) Je suis blessée au cou, Anna. Je ne peux pas bouger. (…) Va dans le canoë et rame et attends-nous là-bas. »

Ce récit est tellement émouvant, que j'avais envie de la consoler, lui dire : "Tu fais un cauchemard, rendors toi, tout va bien" !. C'est le coeur d'une maman qui parle....

Un livre qui nous fait frémir.... A lire ...
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Histoire tirée d'un fait divers : un couple est retrouvé déchiqueté par un ours, sur une île du Parc Algonquin en 1991.
Pas de réelle explication sur l'attaque de l'ours, plein d'hypothèses...
Claire Cameron en fait un roman, ajoutant au couple deux enfants : une petite fille de 6 ans, bientôt 7, Anna et son petit frère Stick.
Les événements sont racontés à travers le regard d'Anna et tout le charme du livre qui tire par moment jusqu'à la poésie, réside dans ce décalage : le langage et l'univers de Anna, de l'enfance et les horreurs qu'elle vit.
Tout est dédramatisé par son incompréhension, par son envie de cookies, par son petit frère qui respire trop fort et avale tout son air, par les souvenirs drôles qui la traversent...
On aurait pu penser qu'une histoire sordide et angoissante proche du thriller allait nous tenir en haleine et l'on se retrouve au milieu des bois avec une petite fille qui, si elle ne peut être une reine courageuse, espère qu'elle parviendra quand même à être un peu une princesse batailleuse...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je me penche et c'est toujours Maman. Je la touche, elle est froide mais elle sent encore comme Maman. Je mets ma joue près de la sienne et je suis moins triste parce que les fantômes viendront pas si je reste près d'elle, alors elle aura pas besoin de leur parler, ou de leur faire la danse des fantômes ou de rallumer les lumières. Ils savent tout, les fantômes.
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Je sais pas si le chien noir est grand et s’il va me tirer d’en-dessous de l’arbre, et grrr-gouah-grrr il veut pas arrêter de me faire peur et je voudrais qu’il morde maintenant parce que j’en peux plus d’avoir peur. Si seulement je devais pas être bloquée sous un arbre et si mon estomac arrêtait de faire des bonds, et je tremble et mes os sont comme s’ils voulaient s’en aller, mes genoux tomber en morceaux. Je regarde et regarde et le chien noir est juste assis là pareil que quand les lions surveillent les antilopes et attendent qu’elles bougent pour bondir dessus et les déchirer avec leurs griffes et les mordre dans le cou et même monter sur le dos de l’antilope quand elle essaie de s’en aller.
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Heureusement que Coleman est pas une baleine avec une grosse langue qui m’aspirerait en arrière. Les baleines ont pas de dents, on pourrait être aspirés dans une grande cascade parce que c’est comme ça qu’elle mangent, je sais. La baleine veut pas nous manger puisqu’elle sait pas qu’on est là, vu qu’elle a pas d’oreilles sur sa tête et qu’elle entendra même pas si Stick pleure. Et une baleine mange pas les gens, seulement les arbres. Stick et moi, il faut qu’on attende que des arbres tombent dans la bouche de la baleine. On est au milieu de la bouche : si un arbre arrive et on l’attrape, et peut-être un autre, je pourrai me servir d’une corde pour les lier ensemble et faire un radeau sur lequel on se mettra, et alors on pourra flotter dehors un jour que la baleine dormira, mais aussi flotter en arrière sans le vouloir … Sauf que je peux pas réaliser mon plan parce que Stick me tire les cheveux. Je lui donne un coup de poing et je vois que c’est seulement dans la bouche de Coleman qu’on est mais je continue à trembler un peu. Il y a pas de baleine. Et Stick sait pas nager.
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Maintenant que j’ai plus d’habits mouillés sur moi, ma peau est bien chaude et je lève les bras au ciel. On doit attendre nos parents ici, c’est pas un problème puisque le soleil me sourit et me chauffe. Je laisse mes doigts de pied gigoter parce que les cookies ont versé du sucre en poudre dessus, et puis je sautille sur un pied et je sens de la terre craquante dessous mais je vois un peu de sable plus près de l’eau et j’y vais, c’est beaucoup plus agréable et doux de marcher là, mes pieds bougent tous seuls et mes mains font bonjour et je ris parce que c’est amusant, et alors Stick vient me rejoindre. Il saute sur place et il secoue les mains comme moi, c’est la seule façon de danser qu’il connaisse.
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[…] et ses yeux pleurent mais pas parce qu’il est triste, comme des larmes qui en sont pas et qui viennent d’un autre endroit que quand on est triste, on dirait qu’elles montent de la gorge et coulent par les yeux alors que les larmes tristes viennent du cœur. C’est des larmes de rire qui roulent sur ses jours […]
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Author Claire Cameron takes part in #whereiwrite (2015/05).
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